Dimanche prochain, Dominique Föllmi présentera son dernier concert en tant que président de l’Orchestre International de Genève.

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A Delémont

Le dernier concert du président Föllmi

15 Déc 2021 | Culture, histoire, philosophie

Conseiller d’Etat genevois de 1985 à 1993, Dominique Föllmi a toujours cultivé, en parallèle, une passion dévorante pour la musique. Ancien président du Conservatoire de musique, puis de l’Orchestre de chambre de Genève, il a fondé en 2010 l’Orchestre international de Genève (OIG). Dimanche prochain 19 décembre, il présentera son dernier concert en tant que président de l’orchestre au nouveau Théâtre du Jura, à Delémont/JU.

Une sacrée aventure, dense et intense! Une vie consacrée d’une part à la politique dans ce qu’elle a de meilleur, la recherche du consensus social, le goût du dialogue, l’humanisme. Tout le monde à Genève se rappelle ce fameux jour, en 1986, où il était allé accompagner à l’école une fillette sans papiers et menacée d’expulsion. Une vie portée aussi, d’autre part, par une passion dévorante qui remonte à l’enfance, quand il prenait des leçons de piano, et qui n’a cessé de l’accompagner au fil du temps: la passion de la musique classique. Ancien conseiller d’Etat et président du Conseil d’Etat, Dominique Föllmi a cultivé ensuite, en toute liberté, son goût de la musique, en étant président du Conservatoire pendant trois ans, puis de l’Orchestre de chambre de Genève pendant douze ans.

Un concert pour la paix

C’est lui aussi qui avait organisé en 1995, pour les 50 ans de l’ONU, un concert dirigé par le chef légendaire Georg Solti, en présence notamment du président Jacques Chirac qui venait d’être élu, du secrétaire général de l’ONU Boutros-Ghali, de Yasser Arafat, de Frederik de Klerk… «L’événement faisait le lien entre la cité de Calvin et le monde international, explique-t-il, toujours aussi dynamique et aimable. Il y avait, à travers la musique, un message d’ouverture, d’échange, de paix».
Cette communion dans la musique au-delà des différences de cultures, Dominique Föllmi l’a développée en créant, en 2010, l’Orchestre international de Genève, qui réunit des jeunes musiciens professionnels de plusieurs nationalités. Un orchestre basé à Genève, mais ouvert sur le monde, comme une sorte d’ambassadeur informel et joyeux, qui aura donné des concerts aussi bien en Suisse qu’à l’étranger. Et dès la fondation de l’OIG, ce fut un coup de maître: une tournée dans l’émirat d’Oman, en 2010, pour célébrer le 40e anniversaire du règne du sultan. Dominique Föllmi se rappelle la beauté et la puissance de la musique, les émotions à vif qui embrasaient la salle, les morceaux joués tour à tour, puis ensemble, par l’Orchestre international de Genève et l’Orchestre national d’Oman.

Au Théâtre du Jura

Dix ans de passion et d’engagement, dix ans de travail tenace et de bonheur, de découvertes, de rencontres. Dominique Föllmi cédera, à la fin décembre, son rôle de président de l’Orchestre international de Genève à Clément Dumortier, pour en devenir le président d’honneur. Mais il célébrera son départ, dimanche 19 décembre prochain, en présidant un dernier concert dans le nouveau Théâtre du Jura, à Delémont. «Nous aurons la chance, explique-t-il, de jouer dans ce théâtre qui vient d’être inauguré au mois d’octobre. C’est un lieu magnifique et c’est un immense honneur pour nous d’être associés à ses premières manifestations».
L’Orchestre international de Genève jouera le programme qu’il aurait dû jouer lors de la Nuit du concerto à Saint-Ursanne, à laquelle il a participé chaque année, un concert délocalisé aujourd’hui pour cause de Covid. Dirigés par Pierre Bleuse, les musiciens interpréteront la populaire Sérénade pour cordes de Tchaïkovsky, le 23e Concerto pour piano de Mozart, les Quatre saisons de Buenos Aires d’Astor Piazzola et enfin le Premier Concerto pour piano et trompette de Chostakovitch. Une balade dans les émotions, les émerveillements, les surprises…

 

Robert Habel

Théâtre du Jura,
10, route de Bâle, Delémont.
Concert à 17 heures