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Marco Mattille a participé aux plus grosses enquêtes de ces trente dernières années à Genève. Il expose ses aquarelles du 2 au 12 juin à Meinier/GE.

Il aime à dire qu’il est «un enfant de Genève». «Un privilégié de vivre dans cette belle région lacustre les pieds dans l’eau et la tête dans les cimes». Marco Mattille, peint ce qu’il aime avec une préférence pour les paysages lacustres et aquatiques. L’ancien commissaire de la police genevoise qui a résolu le plus grosses affaires de ces trente dernières années est à la retraite depuis 2008. Il a d’abord mis le cap sur Soulac-sur-Mer en Gironde, où il est resté pendant une dizaine d’années, avant de revenir récemment à Genève. Pour sa famille et surtout sa petite fille dont cet Italien d’origine parle avec tant de tendresse.

«Un moyen de décrocher»

Quand on rencontre Marco Mattille, deux mètres – «Double mètre» comme on le surnommait dans la «grande maison» – on a de la peine il est vrai à l’imaginer serein derrière sa toile et son chevalet, en train de réaliser des aquarelle si légères, si subtiles et délicates. Cet ancien champion de lutte gréco-romaine peint depuis 1989. «Lorsque j’étais flic, cela me permettait de décrocher, de réaliser une véritable césure avec mon job, très prenant. C’était un excellent moyen de mettre entre parenthèses ce métier difficile». Le grand Marco a appris la peinture dans les livres. Véritable autodidacte, il a progressivement développé ses propres techniques d’aquarelle, «la pratique la plus difficile selon lui. Parce que quand tu entres sur le papier, tu ne dois plus t’arrêter», explique-t-il.

Expositions au bord du canal

Lorsqu’il s’installe, en 2009, dans le Médoc après avoir enquêté sur les plus grosses affaires criminelles comme le casse de l’UBS ou le meurtre d’Edouard Stern pour ne citer qu’elles, il acquiert une petite cabane dans un ancien port aux huîtres qui deviendra son atelier d’artiste. Ici, au bord de l’Atlantique, les amis viennent peindre en toute simplicité. On expose à côté du canal. En compagnie de professionnels et d’amateurs, Marco Mattille participe à plus d’une trentaine d’expositions en s’inspirant de ces magnifiques paysages océaniques. L’eau, encore l’eau.
«Flic un jour, flic toujours»

De retour au bord du lac de Genève, il s’attaque à la Neptune, à de splendides paysages lacustres comme à Hermance, ou à Yvoire, mais aussi montagnards et citadins. Autant d’œuvres que l’on pourra découvrir à Meinier, à la galerie du Centre, du 2 au 12 juin prochain.
L’ancien flic a beau réussi à dompter la subtile technique de l’aquarelle, il n’en demeure pas moins toujours sur ses gardes, et intéressé par les affaires criminelles. «Flic un jour, flic toujours», résume-t-il avec un grand sourire.

Valérie Duby