Deux stars africaines

parce que la forme curieuse de ses fleurs rappelle une tête d’oiseau, le Strelitzia reginea ou Strélitzia de la Reine est plus connu sous le nom d’oiseau de paradis. Originaire d’Afrique australe et plus spécialement du Mozambique, il a été rapporté en 1733 par l’éminent botaniste et explorateur naturaliste Sir Joseph Banks. Le même Joseph Banks qui, entre 1768 et 1771, participa au tout premier Tour du Monde à bord de l’Endeavour, aux côtés de James Cook. C’est au cours de cette expédition, dont il fut l’un des rares survivants, qu’il découvrit, au sud de l’Afrique, cette fleur étrange dont les inflorescences qui évoquent le bec et la tête d’un oiseau lui ont donné son nom vernaculaire d’Oiseau de Paradis.

En hommage à la reine Charlotte d’Angleterre

A son retour en Angleterre, Banks eut l’heur de voir le Roi Georges III lui commander le réaménagement des jardins de Kew. Il retourna donc en Afrique australe à la recherche de la fleur à la tête d’oiseau qu’il baptisa «Strelitzia» en l’honneur de la reine Charlotte, née duchesse de Mecklenburg-Strelitz, passionnée de botanique et épouse du Roi Georges III.
La fleur du Strelitzia regina est constituée de deux sépales orange et deux pétales bleus, longs et fins, qui jaillissent d’une bractée coriace dressée sur une hampe florale de plus d’un mètre. La plante, très utilisée dans les jardins et massifs publics des régions douces et tempérées, doit être cultivée en bacs pouvant être hivernés dès que les températures descendent sous les 10°C. Elle accepte la culture en intérieur, à condition de lui offrir un maximum de lumière.
Le genre ne comporte que quelques espèces dont Strelitzia reginae ‘Humilis’, forme naine pour une culture en bac; Strelitzia juncea, oiseau de paradis sans feuille; Strelitzia nicolai, la plus grande variété du genre qui peut avoisiner les dix mètres et prendre une allure de bananier dans des conditions idéales de culture; Strelitzia Alba, une grande variété aux fleurs blanches, avec des touches rouge bordeaux.

Belle mais…

Plante vivace, le Lys glorieux encore appelé Lys du Malabar appartient pour sa part à la famille des Liliacées. Originaire des zones boisées et des forêts tropicales humides d’Afrique et d’Inde, la Gloriosa (Gloriosa superba ‘rothschildiana’) doit son nom au baron Lionel Walter de Rothschild, banquier, homme politique et zoologiste britannique.
Cette superbe grimpante, qui peut atteindre près de deux mètres en une seule saison, fleurit de juin à octobre. Elle porte d’originales et superbes grandes fleurs inclinées rouge orangé, formées de six tépales retroussés à marges ondulées, qui passent du jaune-vert au rouge. Si les étamines sont particulièrement proéminentes,les tiges sont minces et les feuilles ovales, vert moyen, se rétrécissent à leur extrémité pour former une sorte de vrille et permettre à léa plante de s’accrocher naturellement à son support. Elle se décline aussi en Gloriosa superba ‘Citrina’, aux fleurs jaune citron, avec des touches de rouge foncé.
Revers de la médaille, la belle, du tubercule aux graines, en passant par les feuilles et les fleurs, est toxique.
N’étant pas une plante rustique, la Gloriosa ne supporte la pleine terre que dans les régions qui ne craignent pas le gel. Ailleurs, les bulbes doivent être retirés dès les premiers froids et hivernés. Elle peut être cultivée en pot sur une terrasse abritée, ou en intérieur dans un appartement lumineux.

Denise Filippi