New York…

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presse immobilière - «L’Information immobilière» à l’heure du printemps

De la liberté et des réflexions

3 Mai 2023 | Culture, histoire, philosophie

Quoi de neuf sous le soleil? Un peu de tout! L’écologie, le nucléaire, le temps qui passe, la ville de demain… Et puis cette ville unique qui existe depuis un certain temps mais ne cesse de se réinventer et de fasciner: New York, New York… Le numéro de printemps de «L’information immobilière», le 140e, butine joyeusement un peu partout.

… et le nucléaire, au sommaire, entre autres, de «L’Information immobilière».

Le cocktail est toujours le même et il est agréable: des chroniques, des reportages, des papiers de société, des considérations sur l’architecture et l’urbanisme, et puis des annonces immobilières où les locaux commerciaux voisinent avec les objets de prestige qui font rêver. Pour son numéro de printemps qui vient de sortir, la revue trimestrielle éditée par la Société Privée de Gérance (SPG) ne déroge pas à la règle et propose un menu aussi copieux que varié.
Deux chroniques, d’abord, pour mettre en appétit. L’insubmersible Philippe Bouvard, journaliste de son état, créateur et ancien animateur des Grosses Têtes sur RTL (aujourd’hui reprises par un pâle successeur et rendues insignifiantes), ose plaisanter avec des choses aussi sérieuses que le réchauffement de la planète et la montée du mercure, la sobriété énergétique et le thermomètre qui, dit-il, ne descendra plus à l’avenir au-dessous de 55 degrés… L’homme d’esprit a déjà un grand âge, 93 ans, ainsi qu’une belle et glorieuse carrière derrière lui, et c’est sans doute ce qui l’incite à se vautrer dans une liberté insolente et à prendre de tels risques…

La femme qui ose se moquer

Autre chroniqueuse que l’on pourrait croire humoriste, puisqu’elle porte le nom de son illustre comédien de grand-père, Julia de Funès est en fait une philosophe sérieuse mais audacieuse qui ne cesse de s’en prendre avec une ironie féroce aux idées reçues. Sa dernière cible? Le collectif, c’est-à-dire le discours terriblement plat et répétitif qui fait le quotidien des médias, des télés et des réseaux sociaux. «Notre époque semble faire du collectif le triomphe de la bonne parole caoutchouteuse au point de réduire dans un fanatisme doux les moindres divergences, dissidences et singularités. Dans cette vaste entreprise intégrative de convergence et d’harmonie ouatées, le collectif devient la valeur cardinale. Tout doit être collectif, comme si le collectif était à lui seul une bénédiction».
Julia de Funès parle dru et, on l’aura compris, elle croit moins au collectif qu’à l’individu. Elle croit moins aux grandes causes et aux croisades du troupeau qu’aux envies individuelles et aux vagabondages. Elle n’achète rien et ne vend rien, au fond, mais elle reste obstinément dans cet espace à part où, comme disait un chanteur il y a trente ou quarante ans, «chacun fait ce qui lui plaît». Mais qu’est-ce qui nous unit alors et qu’est-ce qui «fait société», comme on dit? En bien, ce n’est peut-être pas l’adhésion pavlovienne au collectif mais cette petite musique de liberté que Julia de Funès ne cesse de percevoir malgré tout! Cette espèce de mélodie bienvenue qui résiste encore et toujours, comme les Gaulois d’Astérix, au milieu de ce tsunami écrase-tout qu’elle appelle «la bien-pensance moralisatrice».

L’énergie nucléaire, le retour?

Iconoclaste mais sérieuse, «L’Information immobilière» s’intéresse aussi à un grand dossier hypersensible, l’énergie nucléaire, en donnant la parole au physicien Yves Martin, l’un des spécialistes de la fusion nucléaire à l’EPFL. «Après avoir été diabolisé par certains gouvernements européens, dont la Suisse, demande la revue, le nucléaire serait-il la solution face aux crises énergétiques qui nous frappent? Faut-il relancer cette technologie? Et comment?». L’interview, réalisée par Thierry Oppikofer, mérite d’être lue et on pourrait même dire qu’elle doit être lue, car elle bouleverse les idées reçues et ouvre l’horizon.
Autres sujets qui font réfléchir, la ville de demain face aux problèmes sociaux, avec le logement au cœur de tout, et le rapport au temps qui structure aujourd’hui la vie quotidienne, entre déplacements, travail, loisirs, tout en réinventant nos modes de vie, souvent de manière inconsciente.
Et puis il y a encore et toujours New York, l’incomparable, l’unique, la capitale de toutes les utopies et de toutes les promesses. «L’Information immobilière» présente Elizabeth Diller, d’origine juive polonaise, qui est avec son mari Ricardo Scofidio à la tête d’une des agences d’architecture les plus en vue aux Etats-Unis. Textes, photos, explications…

 

Robert Habel