De char en charrue

Après les bombes, le blé. Les tracteurs à chenilles sortent des usines de chars à canon, il y a du constructif dans la constance. Là où poussent les céréales poussent les maisons, les villes et les villages. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, pour revenir, comme il se doit, au point de l’éternel départ.
On construit, on casse tout et on recommence. Le mouvement perpétuel a fait école, tout le monde s’y colle. Cela passe en boucle à la télévision. Par-ci, par-là, de courtes pauses: reprendre son souffle et respirer. Si l’on détruit pour reconstruire, ce n’est le fait d’un travers psychologique, c’est simplement par manque de place, de surfaces à bâtir, de zones à développer. Rasez les Alpes, qu’on voie la mer! Remonter les immeubles de trois étages. Creuser deux sous-sols en plus. En haut, en large et en travers, sans charrier, il y a de quoi faire.

Pécub
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