Philosophie immobilière

Horace. Carpe diem quam minimum credula postero. Avec un peu de pain et un peu d’eau, le sage rivalise de félicité avec Jupiter. Le plaisir ordonné, sain et responsable des stoïciens, Zénon, Sénèque, Montaigne. Sic transit gloria
mundi. Rappelle-roi, la gloire du monde ne fait que passer. Hominem te esse. Humain, trop humain, tu n’es que simple humain. Alors, «cueille le jour présent sans te soucier du lendemain». Comme l’ont fait Epicure et ses apprenants dans leurs jardins.
Le message c’est qu’il n’y a pas de message universel, à chacun, chacune, de se délivrer avec lucidité, poésie et bienveillance, le sien. Memento mori, souviens-toi que tu vas mourir. La logistique de la pensée en circuit court, j’y pense donc j’y suis. À discuter avec les insectes, couché dans le pré fleuri. A chanter avec les baleines, flottant sur le phyto et zooplancton. A vérifier les théories de l’attraction, voyageant de trous noirs en galaxies. Ote-toi de mon soleil, Diogène, le philosophe au tonneau conversant avec Alexandre le Grand. Deux citoyens du monde en pleins pouvoirs, l’un avec rien, l’autre avec tout. À ceux qui ont tout, il manque d’avoir rien.
La sagesse à quatre sous, de quoi en faire tout un opéra. Romeo et Juliette auraient dû lire Shakespeare. Evidemment si l’on avait su, l’on n’aurait pas carboné l’atmosphère, plastifié les océans, infecté l’immunité, mainstreamé notre pensée. Certaines choses sont utiles, d’autres nécessaires, d’autres ni utiles, ni nécessaires. Il n’y a pas de réponse satisfaisante à la question «pourquoi est-il riche et en bonne santé et moi pauvre et malade?». Et si le bonheur, c’était justement de ne pas se poser de question? Carpe diem et advienne que pourra. Faire les choses que l’on aime avec patience et constance, sans attendre de résultat. Tôt ou tard, l’Amour viendra.

Pécub