/

Philosophie immobilière

Après la pluie, le bon temps

19 Oct 2022 | Culture, histoire, philosophie

Les événements se succèdent, de manière logique parfois, de manière illogique souvent. La notion d’imprévisible impose sa dominance sur les enchaînements météorologiques, volcaniques, telluriques, tsunamiques, climatiques ou autres carboniques. Le Soleil reste plus ou moins à sa place, la Lune continue de tourner autour de sa planète, les étoiles de briller à des années-lumière, les astrophysiciens de nous faire peur et puis de nous rassurer. La vie est ce qu’elle met en vitrine, du bon, du très bon, des doutes et des questions. Les prophètes aux réponses bienfaisantes ne sont pas légion. Les catastrophistes par contre font les choux gras des plateaux télé.
Quelle vision, de quelle réalité, comment adapter nos existences aux évolutions incontrôlées? Vivre l’instant, au jour le jour, se faire complice du farniente reposant, du lâcher-prise: une valeur sûre. Nous n’avons pas main sur les choix et les options de la nature; cependant, le génie humain a inventé le parapluie. Il ne tient qu’à ce même génie humain d’inventer en pleine conscience légitime ou pas, le para-catastrophe imprévisible. Une mutation du parapluie conventionnel, en parapluie multi-prévisionnel. Une poignée, un manche des baleines et de la toile imperméable.
Le 1er janvier 1705, Jean Marius transforme et rend pliable le parasoleil vieux de 4000 ans et venu de Mésopotamie; présenté à Louis XIV, le Roi-Soleil, il devient l’incontournable des chaleurs et des averses. Avec Jean Marius – le retour, le parapluie se réinvente à rebours. L’ombrelle qui flotte sur l’eau comme un bateau; le manche qui devient mât, pour s’attacher et sauver Ulysse de la noyade; le bon sens se conçoit à l’envers; l’Arche de Noé pliable, à usage personnel. Par mauvais temps, le bon usage du parapluie nous confirme que la vie est belle, belle et rebelle. CQFD.

 

Pécub