Françoise Combes, une légende vivante de l’astronomie.

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lectures - La revue «Immorama» pose la question

A quoi servent les génies?

11 Déc 2024 | Culture, histoire, philosophie

Les génies ne sont pas forcément nombreux, mais ils sont un peu partout, dans tous les domaines et dans tous les pays, tant parmi les artistes que parmi les scientifiques, et ils accompagnent l’histoire de l’humanité depuis toujours. La revue «Immorama» leur consacre un dossier passionnant.

«Où sont les femmes?», demandait jadis le chanteur Patrick Juvet dans une célèbre complainte. «Où sont les génies aujourd’hui, en particulier les femmes de génie?», s’interroge à son tour «Immorama», éditée par la Société Privée de Gérance (SPG) et distribuée gratuitement à 250 000 exemplaires dans les cantons de Genève et de Vaud. A l’heure du triomphe de l’intelligence artificielle, qui sont encore ces modestes, précieux et peut-être indispensables êtres humains qu’on appelle les génies? Ont-ils encore un rôle à jouer, une utilité, voire une nécessité? Ont-ils encore leur mot à dire avec leur cerveau forcément beaucoup moins gigantesque et infiniment moins sophistiqué que le méga-cerveau de Sa Majesté l’Intelligence artificielle?
«Qu’ont en commun Clara Schumann, Sophie Germain, Charlotte Perriand, Rosalind Franklin et beaucoup d’autres encore?, demandent dans leur éditorial Marie et Valentine Barbier-Mueller, administratrices du Groupe SPG et responsables de la revue. Sachant que leurs secteurs d’activité sont aussi divers que la musique romantique, le design, les mathématiques et la biologie génétique… Ces quatre femmes partagent le génie, – cette intuition phénoménale de penser, d’observer la nature ou de créer autrement -, capables de changer le monde. Sauf que le temps les a petit à petit effacées. Depuis vingt ans, elles resurgissent enfin par le truchement de notre époque qui réveille ces destins injustement oubliés».

Les nouveaux horizons de
l’humanité

L’œuvre de génie, comme l’on disait, ce fut longtemps, avant tout, l’œuvre littéraire ou musicale, capable de s’inscrire dans le registre de la sensibilité et de toucher les esprits et les cœurs. Mais l’œuvre de génie, signe des temps, s’est déplacée de plus en plus dans le domaine des sciences et même des sciences pures et dures: physique, mathématique, biologie, astronomie, informatique. Le génie aurait-il muté? Aurait-il découvert de nouveaux horizons plus intéressants pour le futur de l’humanité? «Les «nouveaux génies» du XXIe siècle sont désormais tous issus des technologies, un milieu très conservateur et hautement viril, constatent Marie et Valentine Barbier-Mueller avec une pointe de déception. Combien de femmes parmi eux? Bonne question!».
Quoi qu’il en soit, on parcourt avec plaisir ce dossier sur les génies, à commencer par une longue et passionnante interview avec Françoise Combes qui, nous dit-on, est, à 72 ans, «une légende vivante de l’astronomie, titulaire de la chaire Galaxies et Cosmologie au Collège de France et habitée par une sorte d’énergie renouvelable qui cherche à percer les secrets de l’univers». Le Big Bang il y a 13,8 milliards d’années, l’univers en expansion et sans doute infini, les trous noirs, l’énergie noire qui compose 70% de l’univers et dont on ne sait rien, d’autres planètes habitables et encore inconnues qui nous attendent peut-être et nous tendent déjà les bras… Quand le génie scientifique brasse ce genre de questions et qu’il imagine un autre monde possible, bref quand il a du souffle et qu’il nous fait rêver, n’est-il pas déjà plus sympathique et moins intimidant que lorsqu’il aligne ses formules et ses modèles mathématiques?

L’Occident a marché sur la Lune

L’écrivain français Jacques Laurent disait qu’il était fier d’appartenir à la civilisation occidentale, qui ne s’est pas contentée de rêver de marcher un jour sur la Lune, comme toutes les autres civilisations depuis le début des temps, mais qui a réussi à le faire. Les génies dont parle «Immorama«, ce sont les génies du «faire» plutôt que du «psalmodier» ou du «revendiquer». Leurs vies auront d’ailleurs été souvent simples et banales, mais leur travail n’aura cessé d’être fondé sur ces passions majeures que sont la curiosité, l’optimisme, la confiance en l’avenir.
Editée par la SPG, la revue «Immorama» ne saurait faire l’impasse sur l’immobilier. Elle présente donc aussi un riche cahier d’offres immobilières, résidentielles ou commerciales, des appartements ou des maisons à louer ou à acheter, capables de nourrir beaucoup de rêves et de projets de vie.

 

Robert Habel