Observer, expérimenter plutôt que reproduire.

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Valoriser les prouesses du cerveau

28 Juin 2023 | Carrière et formation

Comment valoriser les capacités mentales jugées comme des handicaps par le système scolaire classique? Sachant qu’un enfant peut avoir ses propres lumières, une pédagogie qui se fie à ses facultés – plutôt que de prendre pour argent comptant le savoir à ingurgiter – développe une stratégie de la réussite. C’est l’approche de l’école-atelier privée (ECAT) projetée par Dominique Eberlin pour les élèves de 4 à 15 ans, qui tient compte du profil et des talents de chaque enfant pour transformer les obstacles en atouts.

Certains apprennent par le ressenti affectif, d’autres ont une acuité visuelle ou auditive, certains pensent en 3D alors que l’enseignement classique privilégie l’apprentissage en
2 D, des élèves kinesthésiques ont besoin d’éléments concrets et intègrent d’abord les choses physiquement, par le mouvement, le toucher, l’odorat, pour pouvoir les exprimer ensuite. «Autant de profils innés que le système scolaire n’est pas préparé à accompagner et dont les fortes capacités d’apprentissage ignorées peuvent porter au manque d’estime de soi, à l’échec ou à la déscolarisation». Pour Dominique Eberlin, le constat est loin d’être une fatalité. «Apprendre, selon les recherches de la pédopsychologie et des neurosciences, c’est tirer le meilleur parti de son cerveau, quelles que soient ses particularités cognitives. La plasticité du cerveau de l’enfant est extraordinaire et les élèves, avec leur envie et plaisir d’expérimenter, ne sont pas de simples éponges du savoir dispensé», dit-elle.
La dyslexie, par exemple, est en réalité «le fruit d’un supplément de compétence mentale, observe cette enseignante spécialisée dans les stratégies d’apprentissage et auteur de plusieurs ouvrages dont «Découvrir les atouts de la dyslexie…et en jouer» (Editions Chronique sociale). Tous les dyslexiques ne sont pas des génies comme Einstein ou Léonard de Vinci, mais il est important de se concentrer sur leurs talents et habiletés plutôt que sur leurs problèmes».

Dominique Eberlin, fondatrice de l’ECAT.

Les élèves acteurs de leur
apprentissage

D’abord enseignante au DIP en classe ordinaire, puis auprès d’enfants en difficulté d’apprentissage, la formatrice au bénéfice de diverses approches psychopédagogiques s’est vue poussée à comprendre chaque situation particulière et à y remédier par une nouvelle approche. L’écoute et les compétences relationnelles sont au centre de sa dynamique, proche de la pédagogie alternative de Freinet et des écoles démocratiques de type Sudbury, qui placent les élèves comme acteurs de leur apprentissage. Exempte du système de notation ou de classification infantilisante, la démarche – très personnalisée en fonction du profil et des talents de chaque enfant -, favorise la libre découverte, l’autonomie et la coopération. Elle incite à beaucoup expérimenter, observer, vérifier, et à développer la capacité de chercher, inventer plutôt que de reproduire. Selon Freinet, «les enfants motivés gardent le souvenir durable de leurs découvertes, alors que les apprentissages mécaniques s’étiolent facilement».

Maison avec jardin ou à distance

Les recherches sont actives. Avis aux régies, gérances et agences: aussitôt trouvée, dans la région nyonnaise, la maison avec jardin offrant 300 mètres carrés adaptés à la création de salles de classes-ateliers non conventionnelles, l’école pourra ouvrir ses portes. Très probablement dès la rentrée.
Une quinzaine d’enseignants spécifiquement formés sont prêts à entourer les élèves de 4 à 15 ans, selon le Plan d’études romand. Des cours de sport, musique, arts du cirque sont également proposés. Les enseignements qui sont donnés en présentiel à l’école sont également accessibles à distance. Un avantage certain pour les familles voyageuses, les options «sport-école» ou les enfants qui nécessitent cette solution.