Deux ans après son ouverture, l’école bilingue «L’Etincelle» fait classe pleine avec son programme d’éducation alternative fondée sur la pédagogie Montessori. Le principe: conduire les enfants de 3 à 6 ans sur le chemin de l’autonomie en stimulant leur plaisir d’apprendre à apprendre. Les propositions d’activités se sont enrichies, avec notamment une dimension jardinière et écologique qui profite du grand espace vert de l’institution.
Ce printemps, le club «nature» a pris son envol côté jardin, où poussent les fleurs et les légumes du potager en permaculture, en phase avec le respect de la nature, le développement durable, la découverte, le partage, l’échange. Une activité parascolaire ouverte aux externes et qui, pour les enfants de l’école, se poursuit en classe et en cuisine, toujours en lien avec le principe montessorien de l’apprentissage concret dans un contexte porteur de sens pour l’apprenant. D’autres perspectives vont se développer sur les 300 mètres carrés de verdure en bordure de champs: un projet de compost et la récole des eaux de pluie.
Parallèlement, d’autres activités, comme la musique et la gymnastique, sont venues étoffer le programme.
A «L’Etincelle», à raison de huit éducateurs pour 25 enfants, on dépasse allégrement les quotas d’une école classique. «Les groupes d’enfants d’âges mélangés favorisent la transmission des connaissances des plus grands aux plus petits. Même la sensibilisation au français ou à l’anglais s’opère naturellement, par immersion, commente Corine Devanthéry, qui a fondé son établissement selon les recommandations de l’Association Montessori Suisse. C’est une mini-société où l’on apprend à vivre ensemble. L’interaction développe l’attention à l’autre et le respect mutuel». L’objectif de cette école de la non-compétition? «Permettre à chaque enfant de développer au mieux son potentiel, afin de devenir un adulte responsable, acteur de sa propre vie, confiant, constructif et capable de s’épanouir dans la société». Avoir créé une belle relation en deux ans avec un bambin souffrant du spectre de l’autisme est l’un des succès qui marque ici, selon la pédagogie Montessori, l’approche individuelle de chaque enfant, selon ses intérêts et spécificités, mais qui fait foi aussi des visées de coéducation avec les parents et, si besoin des thérapeutes, pour optimiser un suivi global.
La discipline intérieure
«L’autonomie n’est pas vouloir ce que veut l’école. Répéter ce que l’on doit apprendre par cœur pour cadrer avec les attentes ne peut permettre l’épanouissement. L’autonomie naît d’une discipline intérieure qui n’est pas contrainte par une transmission dirigiste des connaissances», relève Patrick Rayou, sociologue français de l’éducation, qui a écrit de nombreux ouvrages sur la question. Aux antipodes d’enfants «papiers buvards», qui ingurgitent des savoirs, et d’une vision de l’école propre à engendrer les ratages et les inégalités d’apprentissage, la méthode Montessori compte au nombre des pédagogies alternatives qui offrent d’autres façons de se construire en favorisant le libre choix de l’enfant et l’expression de ses motivations dans un espace sans discrimination où même l’échec est porteur de découverte et d’autocorrection.
Tout un cheminement appuyé par des éducateurs attentifs. Plus de 35 000 établissements à travers le monde pratiquent cette pédagogie centenaire, dont la pertinence est désormais confirmée par les neurosciences et la psychologie du développement. La Suisse compte une cinquantaine d’écoles Montessori, dont dix-sept référencées par l’Association Montessori Suisse romande.
A Coppet
«L’Etincelle», proche du centre historique et de la gare de Coppet, occupe un bâtiment en zone artisanale ouvert sur les champs et le Léman. L’école de 400 m2 compte une cuisine, des vestiaires et sanitaires et près de la moitié de la surface dédiée à la classe, conçue pour recevoir jusqu’à une quarantaine d’enfants. L’aménagement en microcosmes différemment équipés est là pour susciter des activités libres et spontanées et favoriser tel ou tel apprentissage par l’expérience et l’exploration sensorielle. Toucher, manipuler, dessiner, bricoler, regarder, écouter des sons pour mieux déchiffrer des lettres, comprendre une opération, repérer les pays d’un continent, se sensibiliser à la vie pratique du quotidien, se plonger dans la botanique ou la zoologie, telles sont parmi les nombreuses occupations qui mettent en exergue la capacité d’apprentissage et de concentration des enfants dès l’âge de 3 ans.
Viviane Scaramiglia
Ecole Montessori L’Etincelle
11, place de la Gare 11
1296 Coppet
www.montessori-etincelle.ch
contact@montessori.ch
Mobile: + 41(0)78 334 50 04
Pratique
Le programme de «L’Etincelle» correspond à la dernière année de crèche et aux deux premières années primaires (IP-2P). Elle suit le calendrier de l’école publique vaudoise, mais accueille aussi des enfants en cours d’année. Ouverte de 8h à 15h, elle assure des activités parascolaires jusqu’à 18h tous les jours.