Le Che et Greta… d’une pierre deux coups… sans avoir à se retrousser les manches!

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hors champ

L’Etat ce n’est plus moi… ni personne

13 Juil 2022 | Carrière et formation

On a fait les surpris quand on a vu la Maire (sortante) de Genève du côté des hors-la-loi. Mais nos édiles – de toutes couleurs – n’osent plus défendre la loi depuis belle lurette. L’incivilité est la religion des temps modernes… du moment qu’elle est «citoyenne».

On a souvent cité dans ces pages la sociologue Nathalie Heinich: «Où va une société dont les élites doivent jouer aux rebelles?». Jadis, la loi était le cœur de la démocratie; désormais, c’est un concept ringard. Même les Roses, qui jadis ont payé le prix du sang contre les Rouges – trouvent très chic de moquer l’Etat de droit. De nos jours, pour être «citoyen», on doit être «engagé» et l’incivilité en est le rite initiatique. Comme dans toute mafia; ou – plus dédié au bien public – comme dans tout jihad… surtout s’il est rose ou vert. Santé de l’air ou salut des âmes, la «société civile» est faite d’anges gardiens aux buts «purs»; et – c’est connu – l’ex-Maire a un passé social au-dessus de tout soupçon. Mais que les mêmes édiles puissent en un an bénir Assange, châtier Brandt et couvrir Perler montre combien les gens cloîtrés dans leur «ligne» ne voient pas ses zigzags.

Un coquin… mais notre coquin

C’est devenu si courant qu’on n’y prête même plus attention: les affiches d’une campagne sur le climat (faire-face.ch) portent côte-à-côte le logo de la Ville, d’Extinction Rébellion et Breakfree… des groupes qui se disent «non violents» au sens qu’ils ne lancent des pavés que si la police ne «Dégage!» pas. D’ailleurs, à Alternatiba et ailleurs, les élus verts ou roses… et même bleus ou blancs… clament qu’on ne peut faire place à l’avenir sans fouet pour chasser le présent. «Un peu de muscle peut faire bouger les choses», y entend-on… et plus d’un «sauveur du climat» a un faible pour l’hôte du Kremlin. Le site des «Juristes Progressistes» se moque encore plus de la séparation des pouvoirs… et l’Appel pour la libération de Julien Assange – héroïque mais incivil – a eu droit au soutien lyrique tant des ténors des Bains des Pâquis et du Club de la Presse que du gratin de la Genève municipale et internationale. Bref, la «société civile» – sous l’œil attendri de ceux qui la courtisent – vit d’incivilités… obligées, dont la liste est chaque jour plus longue. Nul doute, la rébellion est de bon ton… une vraie «culture»: se saisir de l’espace public ou privé est le passe-temps des artistes; et pas un festival – surtout pas celui du Film des droits humains – qui ne mette en vedette les lanceurs de pavés de toutes nuances.

Les droits de l’homme… incivil

Ces temps, au Club de la presse, dans le cadre de son Appel, on a souvent invoqué un «rapporteur spécial» des Nations Unies, Nils Melzer. Mais les «rapporteurs spéciaux» sont-ils des gardiens du temple ou des pousse-au-crime? Suite à l’affaire de la colline occupée du Mormont, les militants climatistes se sont plaints auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a chargé deux «rapporteurs spéciaux» de rapporter. Le Ministère public du Canton de Vaud a relevé tant de biais et d’erreurs dans ces rapports que ses réponses aux Rapporteurs furent en somme une leçon de droit pour novices. Qui disait vrai… qui disait faux en cette affaire… pas facile de le tirer au clair. Mais le Haut-Commissariat n’ai jamais jugé utile de répondre aux questions de notre journal à ce propos: on frémit à l’idée qu’à Michelle Bachelet succède un(e) tel(le) «partisan(e)s» des droits. Peu à peu s’installe l’idée que la loi ne doit s’appliquer qu’aux fraudeurs fiscaux… pas même aux fraudeurs à l’assurance… en aucun cas aux résidents clandestins. Quant aux manifestants pendant le confinement, on les ovationnait du moment que c’était contre le racisme. La «société civile» paresse sur un matelas de passe-droit; et «personne n’est illégal»… dès lors qu’il n’y a plus de loi.

La morale a peur du vide

Que leur conscience pousse d’aucuns à sortir de la légalité, c’est noble quand ceux-ci – à l’inverse de maint «lanceur d’alerte» qui veut le beurre, l’argent et la gloire – sont prêts à payer pour leur «crime»: sans chercher des héros à la Paul Grüninger ou à la Aristides de Souza Mendes (ou encore à la Guillaume Tell quand seule la flèche pouvait contrer l’épée), c’était le cas de nos simples objecteurs de conscience des années d’Après-Guerre, ou même des Témoins de Jéhovah sous le nazisme. Par contre, l’incivilité est, dans notre République rose, verte ou incolore, un sport rentable pour le Peuple devenu Roi, mais mortel pour la Justice.

Le chaman a la science
naturelle

Reste à savoir pourquoi nos «élites» prennent des postures rebelles aussi «clownesques». Mais qu’ont-elles d’autre à proposer – de nos jours – que la «société du spectacle»? Or les Hébreux de Nabucco ou Le Vagabond de Chaplin ne font plus le poids face au feu du ciel: à l’affiche désormais, «Les magiciens verts exorcisent l’air».

 

Boris Engelson

Service après-vente

 

La semaine dernière dans «Hors Champ», on a parlé de la Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, «Tatiana Volovaya»: en fait, c’est «Valovaya», même si le «o» est proche du «a» en russe.