Sara Chenu Santos, dessinatrice et formatrice, et Sandy Silva Santos, qui termine sa deuxième année d’apprentissage de dessinatrice chez T- ingénieurs créatifs.

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Les dessinateurs en génie civil ont la cote

19 Juin 2024 | Carrière et formation

Très recherchés, ces spécialistes des plans sont la cheville ouvrière de nombreuses constructions. Focus sur un métier en quête de relève qui gagne à être mieux connu.

Relier deux rives, rallonger les rames d’un tramway, assurer la stabilité d’un nouveau bâtiment qui culmine à
90 mètres, créer une infrastructure d’énergie durable: voilà autant de défis que relèvent les professionnels du génie civil. Parmi eux, les dessinateurs s’occupent des plans d’études et d’exécution, de l’esquisse d’un projet de construction à sa réalisation.
Accessible par un apprentissage d’une durée de quatre ans, le CFC de dessinateur en génie civil offre des perspectives d’emploi réjouissantes dans de nombreux champs d’action. Une aubaine pour les jeunes qui entendent façonner le monde.

Tracer sa voie

Sandy Silva Santos s’est toujours intéressée à l’art de bâtir. Après une première formation générale qui ne lui convient pas, elle se projette donc naturellement dans l’architecture. Jusqu’à ce qu’un stage lui révèle sa vraie vocation: finalement, ce sera le génie civil. «J’aime le côté plus mathématique et technique. On touche non seulement aux bâtiments, mais aussi aux ponts, aux routes ou encore aux canalisations. C’est très varié, on ne s’ennuie jamais!».
A 21 ans, Sandy Silva Santos termine sa deuxième année d’apprentissage de dessinatrice au sein du bureau T- ingénieurs créatifs. Mettre des projets sur plans en respectant les contraintes techniques et les normes de construction rythme son quotidien. Elle travaille surtout sur ordinateur à l’aide d’un logiciel de CAO (conception assistée par ordinateur) mais se rend aussi sur les chantiers pour contrôler l’exécution des travaux. «Apposer ses initiales sur un plan, c’est déjà gratifiant. Mais admirer le résultat concret de son travail sur le terrain, ça, c’est une grande fierté!», rayonne l’apprentie.

Maillon essentiel

Fière, Sandy Silva Santos peut l’être. Elle a, par exemple, contribué à construire le tunnel des Nations inauguré en mars dernier au Grand-Saconnex/GE. Un tel ouvrage nécessite une multitude de types de plans (en coupe, en situation, en élévation) et la coordination de nombreux corps de métier. Le dessinateur en génie civil, lui, collabore surtout avec l’ingénieur. Si ce dernier donne les directives et porte la responsabilité du projet, le dessinateur doit aussi soumettre ses idées et trouver des solutions techniques pour certaines parties. Il s’agit notamment d’effectuer des calculs en tenant compte des propriétés chimiques et physiques des matériaux utilisés. «En fait, les deux métiers sont distincts et parfaitement complémentaires. Sans projet ni dimensions, il n’y a pas de plans. Et sans plans, il n’y a pas de chantier. On dépend les uns des autres», assure Sara Chenu Santos, dessinatrice et formatrice chez T- ingénieurs créatifs. Ainsi, outre la précision et une bonne vision dans l’espace, l’exercice requiert de bonnes compétences sociales.

Former la relève

Entre rigueur, créativité et travail d’équipe, le métier de dessinateur en génie civil a de quoi séduire. Pourtant, la branche peine à recruter ses futurs professionnels. «Les jeunes vont plus spontanément se diriger vers l’architecture. Souvent, ils ignorent la richesse et la diversité du génie civil», déplore Sara Chenu Santos. Afin de stimuler l’apprentissage, l’Association genevoise des ingénieurs (AGI), membre de la Fédération des associations d’architectes et d’ingénieurs de Genève (FAI), vient de revaloriser les salaires des apprentis. «Les efforts des entreprises en faveur de la formation professionnelle sont essentiels si l’on veut disposer de personnel qualifié. A l’heure actuelle, on manque de monde», alerte Fanny Novoa-Gilliéron, administratrice associée de T- ingénieurs créatifs.
L’avenir de Sandy Silva Santos est ouvert. Après l’obtention de son CFC de dessinatrice, elle pourra se spécialiser dans un type d’ouvrage et prendre la responsabilité de projets, ou poursuivre des études supérieures à la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA).

 

Jennifer Weil
Office pour l’orientation, la formation
professionnelle et continue (OFPC-Genève)

GROS PLAN

Des places à saisir

 

Des places d’apprentissage de dessinateur ou dessinatrice en génie civil sont encore à pourvoir à Genève. Les candidats peuvent consulter les offres sur le site internet
orientation.ch et envoyer leur dossier de candidature (CV, lettre de motivation, 3 bulletins scolaires, éventuel test d’aptitudes) aux entreprises.
A noter que la formation peut aussi s’effectuer en école à plein temps au Centre de formation professionnelle Construction (CFPC).