Le projet du DIP est loin de représenter la solution idéale.

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Votation cantonale genevoise

CO22 le 15 mai? Non merci!

27 Avr 2022 | Carrière et formation

Avec la réforme appelée CO22, on va donc mettre en place à Genève une sorte de monstre inconnu: deux années du Cycle d’orientation dans une structure de «mixité intégrée» et une dernière année à sections proposant deux voies différentes. On se paie de mots pour ne pas dire que le niveau scolaire va encore baisser, une fois de plus.

Les Genevois pensaient que leur école allait enfin se redresser. Ils se trompaient. Car il s’agit de se régler sur les plus faibles pour ne pas avoir à penser pour eux un programme spécifique, démarche opposée à ce qui se passe aujourd’hui. Bien sûr, tout le monde est merveilleux lorsqu’on place l’arrivée du 100 mètres à 25 mètres de la ligne de départ! Le DIP n’a rien fait de tellement éclatant durant ces deux dernières législatures et, pour redorer son blason, il voudrait terminer sur un bouquet: institutionnaliser la médiocrité. Les Vaudois ont su dire halte à cette manière de faire.

Les Genevois qui pensaient que leur école allait enfin se redresser se trompaient.

Fausse solution

Le PER (Plan d’études romand) a cru que pour établir l’égalité, il fallait que tous les élèves suivent les mêmes disciplines. C’est une erreur dont on mesure actuellement l’ampleur. Les plus faibles n’y parviennent pas, car on leur fait suivre un sous-programme, pâle copie de celui des meilleurs. Ce qu’il faut pour améliorer le système actuel n’est pas de le bouleverser entièrement et à la va-vite comme le fait CO22, mais plutôt d’imaginer que les élèves regroupés dans la filière la plus globale puissent se détacher du PER. Pour eux, il convient d’établir un vrai programme, adapté qualitativement, dans lequel ils puissent s’épanouir comme les autres élèves.

Les classes du genre «inclusif» ou «hétérogène» sont un mythe: certains élèves y progressent et d’autres ne savent même pas conjuguer le verbe être ou faire une division. C’est sur ceux-là que les profs se règlent, au détriment des autres «qui se débrouilleront bien eux-mêmes». Quelle injustice! Pourquoi saboter une école qu’on devrait améliorer sur plusieurs points? Il faut corriger les faiblesses (et il y en a, nul ne le nie) et non chambouler la structure entière. Votons «non» le 15 mai!

Jean Romain
Ecrivain, philosophe
Genève