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Bétonner sa carrière de maçon par une certification
En Suisse, les adultes dotés d’expérience professionnelle – mais non qualifiés – peuvent bénéficier d’un accompagnement afin d’obtenir un diplôme AFP ou CFC. Une démarche gagnant-gagnant, tant pour les entreprises que pour les employés.
Il n’y a pas d’âge pour obtenir un diplôme. Mickaël Ferreira en sait quelque chose. Ce maçon de profession a obtenu son titre CFC en juin 2021, après deux ans de formation et d’examens. «C’est l’entreprise qui m’a encouragé à me certifier. Les patrons ont cru en moi et je leur en suis reconnaissant», partage-t-il.
Chez Alpha Edifications, entreprise de 26 employés basée à Aire-la-Ville/GE, la formation occupe une place importante. «Nous formons un apprenti chaque année, confirme Alexandre Adami, administrateur et responsable génie civil et transformation. Nous encourageons vivement les employés adultes sans diplôme à suivre une certification pour adultes pour décrocher une AFP (attestation fédérale professionnelle) ou un CFC (certificat fédéral de capacité) sans devoir signer un contrat d’apprentissage. En effet, dans le domaine du bâtiment, beaucoup ne sont pas qualifiés. Souvent, ils ne savent pas qu’une formation en emploi existe. Il est du devoir de l’entreprise de les informer», complète Nadine Haro, responsable administrative et des ressources humaines de l’entreprise.
Pour les travailleurs, l’obtention de certifications telles que le CFC représente un tremplin vers de nouvelles opportunités professionnelles. C’est d’abord l’acquisition de compétences techniques, explique Mickaël Ferreira: «Auparavant, je réalisais les tâches sans vraiment comprendre leur fondement. Grâce à cette formation, j’ai développé une compréhension approfondie de mon métier. Je me sens plus légitime sur un chantier». Ensuite, ces formations offrent une reconnaissance officielle de l’expertise par une augmentation salariale liée à la convention collective. Enfin, un premier diplôme en maçonnerie permet d’être éligible à la formation de chef d’équipe, dont le certificat est reconnu par la branche, dans tous les cantons, et qui est un prérequis pour accéder au brevet fédéral de contremaître. «On ne s’en doute pas, le métier de maçon recèle de bonnes perspectives d’évolution. On peut gravir relativement rapidement les échelons de maçon non qualifié à chef d’équipe», note Alexandre Adami.
Une maîtrise des éléments du chantier
Du point de vue de l’employeur, les avantages sont palpables. «Nous constatons directement les retombées sur le terrain. Un maçon qualifié est capable de préparer le terrain pour la construction, de lire des plans et d’organiser son travail», explique Alexandre Adami. Ce sont des compétences essentielles. Elles justifient l’investissement de l’entreprise dans la formation de ses employés, même si cela signifie un certain temps d’absence au travail (une journée par semaine et dix jours par an pour les cours pratiques). «Du reste, les entreprises bénéficient d’une compensation financière grâce au soutien de la Fondation en faveur de la formation professionnelle et continue (FFPC)», ajoute Nadine Haro.
Pour intégrer ces programmes de formation, une implication personnelle est essentielle. «Il faut s’investir pour gérer parallèlement sa vie de famille, ses études et son travail», acquiesce Mickaël Ferreira. Les candidats doivent être contribuables dans le canton, bénéficier d’un minimum de 3 ans d’expérience dans le domaine, démontrer une maîtrise du français, ainsi que disposer de compétences de base en mathématiques. À Genève, des cours de remise à niveau «Simplement mieux» sont disponibles pour ceux ayant besoin de soutien». Un dispositif «Français Bâtiment» existe également. Ce dispositif est gratuit. Enfin, en cours de formation, l’Institut de Formation de la Construction (IFC) propose aussi des modules de renfort en calculs de base et calculs avancés. Ainsi, tout est prévu pour maximiser les chances de réussite des candidats», ajoute Christine Dussud, directrice adjointe à l’IFC. La certification est gratuite à Genève. On peut s’y inscrire tout au long de l’année.
Léonore Ehrsam-Bimpage,
Office pour l’orientation, la formation
professionnelle et continue (OFPC-Genève)
GROS PLAN
Conditions d’admission
• être domicilié ou contribuable dans le canton depuis 12 mois sans interruption.
• être au bénéfice de 5 années d’expérience professionnelle, dont 3 années dans le domaine d’activité des maçons.
• niveau de français fortement conseillé A2+ à l’oral et à l’écrit.
Public cible
Toute personne ayant une solide expérience dans le domaine d’activité des maçons, mais ne disposant pas d’un diplôme professionnel reconnu sur le plan fédéral.
Coûts
L’ensemble des coûts de formation et d’examens sont pris en charge par l’Etat. Les supports de cours sont à la charge du candidat (environ CHF 300.- par année, soumis à modification).
Diplôme
Certificat fédéral de capacité CFC de maçon.
Durée de la formation: 1 à 2 ans.
Demandes de renseignements: OFPC:
www.ofpc-formc.admission@etat.ge.ch
IFC: cdussud@ifc-ge.ch
Cours de base: www.simplement-mieux.ch
Les informations ci-dessus sont valables pour le canton de Genève. Pour le canton de Vaud, veuillez contacter: info.cpa@vd.ch