Virginie Galland.

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LA VIE DE l’immobilier - Elle succède à Etienne Nagy

Virginie Galland, première femme à la tête de Naef

5 Juil 2023 | Articles de Une

Elle n’a pas encore 40 ans et elle vient d’être nommée directrice générale de la régie Naef. Virginie Galland, 39 ans, a commencé en tant que gérante au sein du groupe immobilier genevois, s’inscrivant dans la continuité tout en apportant sa vision personnelle d’une gouvernance plus participative.

Virginie Galland lâche avec un rire amusé: «Ma fille de 9 ans, adore dire: Maman, c’est la cheffe!». Et elle a raison puisque sa mère tient désormais les rênes de la régie Naef, l’une des plus importantes de Suisse romande avec plus de 3000 immeubles sous gestion, plus de 850 millions de francs d’état locatif, plus de 1,1 milliard de francs de volume annuel de vente en 2022, 430 collaborateurs et neuf implantations à Genève, Nyon, Lausanne, Vevey, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Fribourg, Verbier et Crans-Montana.
Mais qui aurait pu prédire à Virginie Galland une telle carrière quand elle a commencé, après sa Maturité, à étudier les sciences de l’éducation? «Je voulais enseigner, dit-elle, car j’aime la relation avec les enfants et cela me semblait une manière de capitaliser dans l’avenir. Mais j’ai très vite compris que l’enseignement n’était pas pour moi. Je ne me voyais pas non plus faire la même chose toute ma vie».
C’est là que l’immobilier entre en scène. «J’avais déjà fait des petits jobs d’étudiant chez Naef; je me suis donc orientée vers ce secteur d’activité». Il s’ensuit une première expérience de six ans dans une régie genevoise où elle travaille dans la gérance de locaux commerciaux avant de rejoindre Naef en 2012 au sein du département Gérance de Genève.
La suite de son parcours est un sans-faute: elle passe son brevet fédéral de gérante d’immeubles et, dans la foulée, prend très vite la responsabilité d’un portefeuille de clients. En 2017, elle est nommée sous-directrice du service gérance de Naef Immobilier Genève puis, trois ans plus tard, en 2020, devient membre de la Direction générale. Aujourd’hui directrice générale, elle jette un regard sur le chemin parcouru. «Je n’aurais pas pensé arriver à ce poste, dit-elle. C’est une fierté. Les choses se sont faites naturellement, mais la voie n’était pas toute tracée».
Même si la transition avec Etienne Nagy, directeur général et administrateur du groupe depuis 2006, s’est faite tranquillement pendant quatre ans, la cérémonie de passation de pouvoir organisée en interne en juin a été marquée par une grande émotion. «Nous avions annoncé en 2021 aux collaborateurs que j’allais reprendre la direction en 2023, mais le jour même, c’était très intense. J’ai aussi été très touchée par les félicitations et l’intérêt du public pour l’entreprise. C’est un vrai shoot pour l’estime de soi, qui fait du bien de temps en temps».
Première femme à diriger la régie Naef depuis sa création, il y a 140 ans, Virginie Galland n’a, constate-t-elle, jamais ressenti à titre personnel que c’était plus dur pour une femme. «Mais je réalise qu’il faut être soutenue par son entourage. J’ai la chance d’avoir un mari qui est assez flexible dans son organisation, notamment avec nos deux enfants de 9 et 11 ans. Mes parents étaient aussi très présents. C’est dommage qu’il n’y ait pas davantage de femmes au top management dans l’immobilier, mais c’est en train de changer».
Une évolution qu’incarne Virginie Galland: jeune, mère de famille, sensible aux préoccupations de la nouvelle génération – elle a oeuvré à la certification B-corp de Naef – et porteuse d’une gouvernance plus moderne «moins pyramidale et plus participative».

Nouvel environnement de travail

Le déménagement de la régie prévu en 2025 dans le nouveau quartier de Surville, dans la commune de Lancy/GE, représente le premier gros chantier de la nouvelle directrice générale. Une étape qu’elle aborde avec sérénité – «nous avons tout préparé en amont depuis longtemps» – et enthousiasme. En effet, ce bâtiment neuf et durable permettra aussi d’offrir aux collaborateurs un environnement de travail repensé, plus flexible, en accord avec les attentes des nouvelles générations. «Il faut avoir l’adhésion des collaborateurs, les entraîner avec nous dans ce projet. Nous allons inclure les collaborateurs par le biais de représentants des différents services. A Surville, il y aura très peu de places de parking, par exemple, nous réfléchissons donc comment accompagner nos collaborateurs dans ce changement». Pour Virginie Galland, la solution est toute trouvée. Elle restera fidèle à son vélo électrique, même si le trajet sera un peu plus long à l’avenir.
Pour l’aménagement de son bureau, par contre, toutes les options sont ouvertes. «Nous en sommes vraiment aux prémices, précise-t-elle. Jusqu’à présent, je n’ai presque jamais eu mon propre bureau et je ne sais pas ce que je vais décider. Dois-je avoir un bureau seule ou un bureau partagé? Les deux options ont des avantages et des inconvénients. Mais si je suis seule, j’aménagerai un espace plus informel».
Imperméable au stress même si elle s’en défend en riant de bon cœur – «Il m’arrive de bouillir intérieurement et parfois cela se voit, même si je fais des efforts pour le cacher» -, Virginie Galland mise sur le sport pour décompresser.
Cavalière mais momentanément à pied par manque de temps, elle pratique aussi assidûment le ski et le snowboard. Elle s’est aussi mise aux cours de tennis. «J’étais obligée, mon fils joue mieux que moi!». Et avec deux enfants qui suivent des formations sport-étude – son fils en hockey et sa fille en patinage artistique – la barre est placée haut.

 

Virginia Aubert

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