Le bâtiment F promet de se démarquer par son élégance, tout en s’inscrivant dans le contexte de Vieusseux-Villars-Franchises.

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Mieux vivre ensemble à Genève

Vieusseux, Villars et Franchises: trois Cités à l’aube du changement

23 Fév 2022 | Articles de Une

Actuellement en construction, le bâtiment «F» – qui marquera la nouvelle entrée du quartier de Vieusseux – est le fruit d’une rencontre entre deux univers. Celui de la Société Coopérative d’Habitation Genève, d’une part, soucieuse de construire et faire vivre des immeubles au service de ses sociétaires-locataires. Celui de l’architecte genevois Antoine Ris, d’autre part, pour qui le projet doit s’intégrer judicieusement dans la restructuration des Cités de Vieusseux-Villars-Franchises.

Au fil du temps, la Société Coopérative d’Habitation Genève (SCHG) a connu plusieurs phases de croissance, avec de grandes réalisations venues enrichir son parc immobilier. Elle s’engage aujourd’hui dans la transformation de son quartier historique de Vieusseux-Villars-Franchises; en jeu, la création de 800 logements à vocation sociale en remplacement de 260 qui seront progressivement démolis. «L’apport important de population (1500 habitants supplémentaires) qui découle de cette mutation nécessite une réflexion de fond sur la qualité de vie, qu’il s’agit non seulement de maintenir, mais également d’améliorer», insiste Jean-Charles Dumonthay, secrétaire général de la SCHG.
Construites en trois phases (1928-1932, 1946-1949, 1965-1989), les Cités bénéficient de fondements qualitatifs (espaces extérieurs, verdure, parking souterrain, etc.). En effet, la SCHG a su insuffler un souffle positif à ce site de onze hectares, autrefois une banlieue décriée et en passe de devenir partie intégrante de la ville. Certaines infrastructures sont toutefois devenues désuètes; elles méritaient d’être remises au goût du jour, en cohérence avec les normes actuelles et les attentes de la population. Ces constats ont conduit la SCHG – à la fois maître d’ouvrage et principal propriétaire foncier – en collaboration avec la Ville de Genève et la Fondation des Logements pour Personnes Agées ou Isolées (FLPAI), à lancer en 2012 un concours européen. Le projet «Papillon» de l’atelier d’architectes Timothée Giorgis a été plébiscité par le jury; estimé à plus de 200 millions de francs, le projet d’ensemble est réalisé en plusieurs étapes et devrait s’égréner jusqu’en 2030-2035.
L’enjeu actuel consiste donc à construire des bâtiments et un environnement de qualité, en tenant compte des contraintes liées à la zone de développement. Pour l’immeuble F – qui se dressera à la rue Edouard-Rod, telle une figure de proue de la Cité – la SCHG a mandaté le bureau ris + partenaires architectes sa. La finesse du projet, ainsi que la capacité de dialogue et la disponibilité d’Antoine Ris, ont séduit la Coopérative.

Des logements «modulables» qui répondent à une forte demande

Après le premier bâtiment (A) déjà réalisé côté route des Franchises, c’est au tour de l’immeuble F de prendre forme. Cet édifice promet de se démarquer par son élégance, tout en s’inscrivant dans le contexte de Vieusseux-Villars-Franchises. «Dans le cadre de cette construction, nous avons souhaité reconduire l’expérience de logements à mixité intégrée (LMI), déjà mise en œuvre au chemin des Sports; le bureau ris+partenaires architectes est l’instigateur de cette idée originale et c’est en toute logique que nous lui avons demandé de la concrétiser ici», poursuit le secrétaire général de la SCHG.
Parmi les 115 appartements coopératifs, neuf seront donc à mixité intégrée (LMI). Ce modèle d’habitat permet de «décomposer» un logement de 5 pièces en un 4 pièces + studio, chaque unité disposant d’un accès indépendant depuis le palier. Il sera ainsi possible d’isoler les deux lots ou de les connecter grâce à une liaison intérieure. En effet, les difficultés à trouver un logement abordable, ainsi que les évolutions de la cellule familiale, nécessitent de repenser nos habitations. «Cette pièce réservée s’adapte à toutes les étapes de vie, indique Antoine Ris. Elle peut servir à accueillir un membre de la famille, adolescent ou aîné, à loger une jeune fille au pair, ou encore à exercer une activité professionnelle à côté de son domicile. Une approche qui prend encore plus de sens en ces temps de Covid et de télétravail».

Les enjeux humains au cœur du développement urbain

Le bâtiment F joue à la fois le rôle de couture et de porte d’entrée au quartier. «Il ne s’agit pas seulement de ‘fabriquer’ de nouvelles unités de logements, mais de créer des espaces publics et des équipements collectifs répondant aux attentes des habitants», met en garde le fondateur du bureau ris + partenaires achitectes sa. Cette volonté est également celle de la SCHG, coopérative attachant une importance particulière aux lieux de rencontre et de détente, aux circulations et à la végétation environnant les habitations. Dans le périmètre du bâtiment F, les arbres existants seront conservés et complétés par de nouvelles plantations, notamment le long de la route de Meyrin, formant ainsi un filtre végétal. L’emprise des rampes de parking est, quant à elle, minimisée, afin de laisser la part belle à la mobilité douce (voies piétonnes et cyclables, escaliers, etc.).
Conçu avec des matériaux de qualité, l’édifice sera de bonne facture. Le béton apparent préfabriqué, ainsi que les briquettes en façade et le bois-métal (vitrages) lui donnent un caractère unique, tout comme les grandes lignes horizontales qui rythment la façade. S’élèvant sur dix étages, l’immeuble accueille des arcades commerciales au rez-de-chaussée inférieur, qui viendront dynamiser le quartier. Les appartements présentent des typologies variées (du 2 au 6 pièces), favorisant une certaine mixité sociale: les personnes vivant seules, en couple et en famille seront ainsi amenées à se côtoyer. Chaque appartement profite d’une loggia, utilisable par tous les temps et accessible par le séjour et par l’une des chambres. En toiture, un espace commun est aménagé, s’ouvrant sur une terrasse; il peut être réservé par les habitants à l’occasion d’une fête ou d’un événement.
Tout converge pour que l’immeuble F soit synonyme d’une architecture du bien-être… ce n’est guère un hasard si la SCHG a décidé d’y déplacer son siège!

 

Véronique Stein

GROS PLAN

Créer du lien social et de la convivialité

 

Sans but lucratif, la Société Coopérative d’Habitation Genève (SCHG) a pour objectif de créer et d’entretenir des logements qui répondent par le nombre, la typologie et les loyers aux besoins prépondérants des habitants du Bassin genevois. Avec environ 2500 sociétaires et près de 2000 logements, répartis dans plus de 80 immeubles, la SCHG administre un parc immobilier particulièrement important sur le territoire genevois.
Fondée en 1919, la Coopérative centenaire est aujourd’hui amenée à réinterroger son rôle, l’orientant vers la durabilité, la gouvernance, la transversalité des problématiques et enfin, vers encore plus d’écoute de ses sociétaires.

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