Projet de rénovation de la salle communale.

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la fête des maires - Jean-Marie Martin, maire de Veyrier

Veyrier à l’aube des Grands Esserts

26 Fév 2025 | Articles de Une

Avec l’arrivée cette année des premiers habitants du projet des Grands Esserts, un ensemble qui accueillera au total 1200 logements, la commune genevoise de Veyrier écrit une nouvelle page de son histoire. Par ailleurs, très engagée en faveur de l’environnement, Veyrier a récemment obtenu le label Cité de l’énergie, une grande satisfaction, comme le souligne son maire, Jean-Marie Martin.

– La création du nouveau quartier des Grands Esserts va changer le visage de la commune. Quel regard portez-vous sur son évolution?
– Nous venons de passer la barre des
12 000 habitants, selon les dernières statistiques datant du 30 juin 2024. Pourquoi cette date? Parce qu’au 30 juin 2024, le nombre d’habitants détermine celui des sièges au Conseil municipal. Aujourd’hui, il y a 25 conseillers municipaux, ils seront 27 lors de la prochaine législature. Ce passage du cap des 12 000 intervient après trois ou quatre ans entre 11 800 et 12 000 habitants. Une hausse de la population qui va surtout se matérialiser dans les prochaines années ,avec la densification de la zone villas et l’important projet d’urbanisation des Grands Esserts.

– L’arrivée de ces nouveaux habitants change-t-elle la dynamique de la commune?
– Je ne pense pas, car la commune de Veyrier, d’une superficie 6,5 kilomètres carrés, s’étend sur trois centralités. Il y a le quartier de Pinchat, une zone essentiellement de villas, ensuite Vessy et son plateau où se trouve le centre sportif de Grand-Donzel et également plusieurs zones villas. C’est sur ce grand périmètre que prend place le projet des Grands Esserts. Enfin, il y a la zone de Veyrier-Village, un lieu historique qui est composé de petits immeubles, de maisons villageoises et de quelques villas. En termes de dynamique, la commune de Veyrier n’a pas vraiment changé ces dernières années, puisque les nouvelles constructions se sont faites essentiellement dans les zones villas.
Avec les Grands Esserts, une nouvelle énergie se déploiera. Là, en zone 3 de développement, toutes les catégories de logement seront présentes (logements d’utilité publique/LUP, logements non subventionnés destinés à la classe moyenne/HM et loyers libres et de la PPE). Nous trouverons également des coopératives d’habitation pour une mixité sociale, reflet d’une société intergénérationnelle et multiculturelle. L’ambiance sera probablement plus jeune, plus mixte, plus cosmopolite.
Cela représente un défi important pour la commune d’animer ce nouveau quartier. Ainsi, tous les espaces publics des Grands Esserts, tels que l’importante esplanade Jean Piaget – qui constituera le lien au cœur du quartier – ainsi que la promenade des Cirses, devront être vivants et permettre des rencontres. Quatre hectares sur les douze hectares du périmètre des Grands Esserts relèveront du domaine public, géré par la commune de Veyrier, soit un tiers. C’est une part importante. Ces espaces publics comprendront des aires de jeux, des promenades et des infrastructures favorisant la mobilité douce. Les aménagements du chemin des Beaux-Champs, de l’esplanade Jean Piaget et de la promenade des Cirses intégreront durabilité et respect de l’environnement. Les travaux d’une partie de ces espaces débuteront ces prochaines semaines; un second volet devrait être voté lors du prochain Conseil municipal.

– Quelle place sera accordée à la nature?
– Une place importante! Le quartier fera l’objet d’une densification importante; les pièces urbaines comprendront des immeubles entre trois et six étages. Il est donc essentiel d’amener de la verdure, des points d’eau et des lieux qui permettent de sortir un peu de cette urbanisation. Rendre ce périmètre agréable à vivre est vraiment un objectif des constructeurs et de la commune.

– Où en est le chantier?
– La pièce urbaine des Messicoles, qui est composée de trois bâtiments de quarante logements chacun, accueillera les premiers habitants. Cet ensemble a été construit par la Fondation immobilière de la Ville de Veyrier (FIVV), à la suite de l’accord passé en 2012 avec le Conseil d’Etat, qui mentionnait qu’une partie des droits à bâtir seraient attribués à la Fondation communale.
Les quarante logements PPE des Messicoles ont déjà été attribués. La remise des clefs aux propriétaires se fera entre novembre 2025 et février 2026. En revanche, les quarante logements LUP et les quarante autres, de type HM, en location, n’ont pas encore été alloués, mais ils sont réservés aux habitants de Veyrier. Les entrées sont prévues entre octobre et fin décembre 2025. Donc dès cette année, il y aura quelque 80 logements habités aux Grands Esserts, puis quarante autres dans les mois qui suivent.
Ce sera ensuite le tour du bâtiment Cour de Vessy, construit par la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CPEG), qui accueillera 222 logements, uniquement des locations, en respectant la règle d’un tiers de LUP, un tiers HM et un tiers de loyers libres.
Dès ce printemps débutera aussi la construction de la pièce urbaine Beaux-Champs, dans laquelle s’implanteront un centre commercial, des locaux commerciaux, un centre médical et 85 logements.

– Qu’en est-il des infrastructures, des écoles notamment?
– La commune avait négocié avec le Conseil d’Etat une cession, à titre gratuit, de 10 000 m2 pour la construction d’un groupe scolaire avec des équipements sportifs et d’autres infrastructures. Notre projet débutera d’ici le mois de mars. Le bâtiment communal englobera un groupe scolaire de 24 classes, un restaurant scolaire, des activités pour les sociétés, une magnifique double salle de gym, une aula, les locaux de la Protection civile et une dépendance pour notre Service des routes et espaces verts, car quatre hectares à entretenir justifient pleinement des locaux sur place!
Le calendrier des travaux est établi de manière à avoir suffisamment de salles de classe construites pour la rentrée scolaire 2027. Le budget est considérable, puisqu’il s’élève à 68 millions, votés par le Conseil municipal. Nous avons obtenu des subventions, notamment de la part des fonds intercommunaux, qui soutiennent chaque classe, à hauteur de 700 000 francs. La Commune dispose de plus de 100 millions de fonds propres, avec des rentrées fiscales qui dépendent à 98% des personnes physiques puisque nous avons très peu de personnes morales dans la commune. Nos rentrées fiscales sont assez régulières. Nous allons devoir emprunter près de 100 millions de francs, en comptant tous les autres projets menés dans la commune, mais s’il n’y a pas de forte hausse des taux d’intérêt qui viendrait grever notre charge, tout sera équilibré.

– Quels sont les autres projets en cours?
– Nous avons inauguré il y a plus de deux ans la nouvelle salle communale, notre Espace Grand-Salève, et nous sommes en train de rénover l’ancienne bâtisse dont le projet a fait l’objet d’un concours. Le crédit d’étude a été validé par le Conseil municipal et, très prochainement, nous présenterons le crédit de construction, qui est de l’ordre de 21 millions de francs. Cette réhabilitation de l’ancienne salle communale permettra de créer la nouvelle salle du Conseil municipal, que nous espérons inaugurer début 2028. Le projet comprend aussi la construction d’un bâtiment communal avec des logements pour étudiants et des commerces au rez-de-chaussée, car nous en manquons à Veyrier.

– Veyrier vient aussi d’obtenir le label Cité de l’énergie…
– Oui, c’est très important pour nous. Au cours de cette législature, nous avons mis beaucoup d’efforts dans la rénovation et la mise aux normes énergétiques de nos bâtiments communaux. Cela s’est fait de manière continue. Nous avons, par exemple, changé de nombreuses fenêtres, installé des systèmes intelligents pour réguler les températures et refait toute l’isolation de la toiture de l’école de Bois-Gourmand en installant des panneaux photovoltaïques.
Nous avons aussi un projet de refonte de l’ensemble du périmètre de Grand-Donzel avec notre auberge communale et le centre sportif. L’Indice de dépense de chaleur (IDC) est trop élevé pour se limiter à quelques travaux sparadraps. Nous allons très prochainement demander au Conseil municipal un crédit d’étude pour repenser l’entier de cette zone. Il faudra probablement déplacer les vestiaires de football, trop éloignés des terrains, créer des vestiaires pour le tennis, indépendants du bâtiment de l’auberge communale, qu’il faudra transformer ou reconstruire. C’est un projet que nous tenons à lancer en espérant que les trois conseillers administratifs actuels seront réélus ce printemps.

– Quelles sont les autres actions menées en faveur de l’environnement?
– Nous avons inscrit au budget des investissements des montants pour rendre les préaux des écoles de Veyrier plus adéquats en termes de végétalisation, de lutte contre les îlots de chaleur, en ajoutant de la verdure et des jeux, par exemple. Le projet de développer notre zone artisanale est maintenu, mais nous avons dû renoncer dernièrement à celui qui avait été proposé, car il aurait eu un impact négatif sur le corridor biologique emprunté par les animaux.

– Qu’aimeriez qu’on dise de Veyrier?
– Que c’est une commune où il fait bon vivre. C’est l’objectif principal des autorités.

 

Propos recueillis par
Virginia Aubert

Jean-Marie Martin.
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