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MARCHés IMMOBILIERs

Vente majeure à la rue du Rhône

21 Déc 2022 | Articles de Une

Le Journal de l’Immobilier révèle une transaction hors du commun menée à Genève, vraisemblablement la plus importante (en single asset) de l’année 2022, juste avant Noël: le bâtiment du Credit Suisse, sis à l’angle rue du Rhône/place de la Monnaie à Genève, a trouvé preneur pour plus de 200 millions de francs! Comment, dans un environnement économique instable, une transaction de cette ampleur est-elle possible? Le point avec SPGI, société immobilière chargée d’accompagner la vente. Une information que nous livrons en primeur à nos lecteurs.

Malgré des temps incertains, voici un résultat très solide: ce sont plus de 200 millions de francs que l’acheteur – la Fondation de placement Turidomus (basé à Zurich) – a versés pour l’achat de l’immeuble Rhône-Monnaie, à l’emplacement stratégique et aux qualités intrinsèques reconnues. La transaction, qui sera officialisée d’ici quelques jours, s’est effectuée sous la forme d’un «sale and lease back» (cession-bail), permettant au Credit Suisse de rester locataire du site avec un bail de longue durée. Pour la grande banque suisse, la continuité est ainsi assurée, tout comme son ancrage dans l’hypercentre de Genève (elle est propriétaire du bâtiment voisin, Bel-Air 2).

Une préparation minutieuse
à la vente

La transaction a été guidée et menée à bien par la société SPGI Geneva, via son département Investissements. Sa directrice commerciale, Sandra Claudia Andres, témoigne: «Afin de gérer la complexité de la vente, nous avons non seulement dédié notre équipe de spécialistes en transactions, mais également sollicité d’autres départements internes à SPGI, qui ont apporté leur expertise respective (location de surfaces de bureaux et de retail; gestion de projet pour la partie technique et énergétique). Ce fut le cas, entre autres, pour la certification HPE Rénovation, à laquelle le nouveau propriétaire va prétendre prochainement. Une collaboration avec des architectes et ingénieurs, visant à optimiser les surfaces de bureaux, a également été mise en œuvre». Finalement une étude d’avocats spécialisée en transactions immobilières a complété cet accompagnement pluridisciplinaire couronné de succès. La responsable du département précise d’ailleurs que «dans un environnement chahuté, les accompagnements bon marché sont synonymes d’échec. Il faut être capable d’aligner une équipe expérimentée, dont la profondeur de rang soit à même de rassurer les acheteurs».
La vente s’est déroulée selon une procédure d’appel d’offres sur invitation en deux tours (débutant en septembre dernier); plusieurs sociétés nationales et internationales ont manifesté leur intérêt. C’est finalement la Fondation zurichoise Turidomus qui a été sélectionnée: sa connaissance fine du tissu économique genevois, son implantation au centre-ville de Genève (elle est également propriétaire de l’immeuble rue du Marché 34), la future gestion du bâtiment par le biais de ses participations dans une société de gérance et sa capacité à produire une offre très sûre ont fait la différence.
Cette transaction d’immeuble de rendement, bien que sortant du lot, s’inscrit dans le savoir-faire de SPGI et son département Investissements, spécialisé dans l’acquisition et la vente pour le compte de tiers: des exemples genevois comme la vente du siège de Merck Serono en 2013 ou celui du portefeuille de Lombard Odier en 2017, ainsi que de nombreuses transactions de grands volumes en Suisse romande illustrent ses compétences en la matière. Il y a un an, SPGI a été chargée de la vente d’un portefeuille immobilier romand du Credit Suisse, une confiance que la banque a renouvelée en attribuant le présent mandat.

Un édifice emblématique
à Genève

L’intervention de la Banque nationale suisse (BNS) – qui, rappelons-le, a consisté en une hausse du taux directeur en juin, septembre et il y a quelques jours – a fortement influencé le secteur immobilier en 2022. «Malgré une correction du marché, les prix de l’immobilier restent élevés et la demande bien réelle, en particulier dans des emplacements ultra prime et dont les rendements sont encore très satisfaisants», relève Sandra Claudia Andres. Le bâtiment administratif de la rue du Rhône 2 a séduit l’acheteur pour deux raisons principales: cette construction se trouve dans le centre névralgique de la ville; elle a fait l’objet d’une rénovation-transformation ambitieuse (2015-2016).
A la suite d’un concours d’entreprise totale remporté par Burckhardt + Partner SA en partenariat avec Implenia, l’organisation des surfaces administratives (environ
8200 m2) a été améliorée, proposant des plateaux efficients, lumineux et modulables. Exclusivement réservés au back office, les étages courants s’organisent en open space, bureaux et zones de rencontre. A l’attique, des terrasses ouvertes sur la ville et le Rhône prolongent les salles de réunion; au rez-de-chaussée, les commerces s’articulent autour du passage public traversant de la Monnaie, qui s’élargit dans une géométrie reconfigurée et un jeu de couleurs original. Le programme a également inclus la rénovation des façades et une mise aux normes complète de la technique du bâtiment. Enfin, l’immeuble d’environ 8200 m2 répond aux critères ESG (pour environnement, société et gouvernance). Un concept énergétique commun incluant les bâtiments du Credit Suisse adjacents a été mis en œuvre; cet ensemble est d’ailleurs le premier à s’être raccordé à Genilac, réseau hydrothermique écologique qui utilise l’eau du lac pour chauffer et rafraîchir les bâtiments.
Sans aucun doute, la transaction de «Rhône-Monnaie» montre à quel point les acheteurs sont prêts à investir massivement pour des immeubles de qualité et extrêmement bien situés!

 

Véronique Stein