De g. à dr.: Alain Perrenoud, Sara Roux et Daniel Roux.

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ENTREPRISES FAMILIALES - Aton SA, développeur immobilier

Une transition harmonieuse entre générations

14 Déc 2022 | Articles de Une

Daniel Roux est un personnage bien connu de l’immobilier genevois. Le 21 septembre 1998, il s’associe à Laurence Phéné (qui vient du secteur bancaire) pour fonder Aton SA, société de promotion immobilière dont le but est de développer des projets de A à Z, de l’acquisition du terrain à la vente aux acquéreurs finaux, qu’il s’agisse de propriétés par étages, d’immeubles locatifs ou de bâtiments commerciaux et administratifs. Les deux associés, raconte Daniel Roux, commencent prudemment: ils renoncent à percevoir un salaire, évitent de s’endetter, jettent leur dévolu sur des parcelles de taille raisonnable – un millier de mètres carrés au maximum – et alignent peu à peu des réussites. «Patience et taille humaine» pourrait être leur devise.

Projet «Le Lodge», à Vésenaz.

Aton SA se développe donc sereinement, jusqu’au moment où, en 2010, Laurence Phéné Michelet décide de déménager avec sa famille dans le sud de la France, revendant ses parts à son associé. En 2012, celui-ci réorganise donc Aton, avec sa nièce Chantal Mathys aux commandes du bureau créé en Valais, l’architecte Alain Perrenoud (venant d’Implenia) à Saint-Légier/VD et Cédric Zurn au siège de Genève, qui déménage dans de magnifiques locaux au Grand-Saconnex. Les projets réalisés prennent de l’ampleur: hôtels, résidences et bâtiments administratifs sortent de terre dans toute la Suisse romande.
En 2015, après le départ de Cédric Zurn qui s’est mis à son compte, Daniel Roux, dont la sérénité de gentleman ne saurait faire oublier qu’il est un fin stratège et un dynamique entrepreneur, commence à planifier une transition décennale. Sa belle-fille Sara Roux et Alain Perrenoud gèrent Aton Management SA, lui-même assumant la direction d’Aton Développement SA, les deux pôles travaillant en harmonie. Aujourd’hui, Daniel Roux partage son temps entre les chantiers et dossiers en cours dont il est l’initiateur, et sa Fondation Khuon dans le cadre de laquelle il vient de faire un séjour au Zimbabwe (voir Gros Plan). Il suffit de rencontrer ensemble le fondateur d’Aton et sa belle-fille pour comprendre que Daniel Roux a su mettre en place une succession entrepreneuriale qui va assurer la pérennité des caractéristiques d’Aton: taille humaine, interlocuteur disponible et connaissant à fond le dossier du client, qualité des projets et soin des moindres détails.

 

Vincent Naville

GROS PLAN

La Fondation Khuon

 

Daniel Roux et son épouse Jeanine, profondément touchés par le drame du Cambodge saigné à blanc par l’utopie communiste des Khmers rouges, adoptent en 1979 un orphelin cambodgien âgé de six ans, Jérôme, qu’ils élèveront avec leur propre fils Guillaume. Devenu jeune adulte, travaillant à Genève, celui-ci meurt brusquement, laissant la famille Roux frappée de tristesse. Quelque temps plus tard, en 2020, les époux Roux créent la Fondation Khuon (du nom de famille originel de Jérôme). Entièrement animée par des bénévoles, y compris les membres du Conseil, elle a pour but de fournir une aide directe (contributions financières et appui logistique) à des orphelinats et des structures d’accueil d’enfants en situation de difficulté. Parmi les membres du Conseil, on note la présence du professeur Dominique Belli, ancien patron de la pédiatrie aux HUG.
D’où proviennent les fonds? «Essentiellement de dons d’amis et de la famille, dit pudiquement Daniel Roux. Chaque centime parvient aux bénéficiaires et, placés sous le contrôle fédéral des Fondations puisque nous avons des activités à l’étranger, nous sommes aussi heureux de l’appui de la Direction de l’aide au développement à Berne du fait que l’institution au Zimbabwe est particulièrement bien gérée».
«Nos moyens ne sont pas exponentiels, explique Daniel Roux, qui consacre près de la moitié de son temps à sa Fondation. Notre principale action est le soutien que nous accordons au «Village» de Harare, capitale du Zimbabwe». Depuis plus de vingt ans, un couple originaire d’Afrique du Sud – Sybil et Norman – ont consacré leur vie à créer et animer ce foyer placé sous le patronage de Saint Marcellin et Champagnat, fondateur de l’Institut des Frères Maristes. Il recueille, soigne et éduque des enfants orphelins, malades ou simplement affamés. Les classes d’école sont aussi ouvertes aux enfants des villages alentour. Il y a actuellement près de septante pensionnaires et le «Village» prévoit de créer un centre de formation pour jeunes adultes. «Nous avons été frappés par la très grande solidarité qui régnait entre les enfants; les plus grands s’occupent des petits», explique Daniel Roux. La Fondation aide également plusieurs orphelins en Thaïlande, venant du nord-ouest du pays et suivant, grâce à l’appui de Khuon, une formation dans l’hôtellerie.

GROS PLAN

La Résidence Vesta

 

La plus récente réalisation d’Aton vient d’être livrée: la Résidence Vesta à Riddes/VS comprend deux immeubles, l’un de 22 appartements en PPE et l’autre du même nombre de logements destinés à la location, acquis par un institutionnel. Cette réalisation a été gérée par Brice Quinodoz qui a repris début 2018 la direction du bureau de Sion. Parallèlement, la construction d’une promotion de neuf appartements de haut de gamme a démarré à Vésenaz/GE, après des années de traversée méthodique des obstacles administratifs et procéduriers typiquement genevois. Aton pilote également des projets à Yverdon-les-Bains et à Lausanne, notamment.

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