Dallais SA, installateur sanitaire
Une entreprise familiale à la page
«Eau et gaz à tous les étages», chantait Serge Gainsbourg sur un air de reggae. L’eau et le gaz sont deux des cordes à l’arc de l’entreprise Dallais SA, à Chêne-Bourg. Quant au soleil, normalement plus abondant en Jamaïque qu’à Genève, il brille tous les matins dans les locaux de la société, à l’heure du café et des échanges matinaux au sein de l’équipe. Et le soir, qui sait, tous les collaborateurs se retrouveront pour l’anniversaire de l’un des leurs. Car chez Dallais SA, l’esprit de famille n’est pas un vain mot.
L’installateur sanitaire-ferblantier et dépanneur de proximité – comme l’entreprise se définit – s’est donné pour devise «Au-delà d’un nom, une famille, une signature». A travers ces valeurs, la société souligne l’importance du cadre humain offert aux collaborateurs et de la qualité des prestations fournies.
Olivier Dallais, le directeur, est à la fois chef d’équipe, coach de ses quinze collaborateurs sur le chemin de l’autonomie et du perfectionnement professionnel et responsable qualité. «Tous les matins, je dialogue avec mes gars. Dès qu’il y a la moindre animosité, je désamorce par la parole. Il faut montrer que vous êtes l’animateur», explique le dirigeant. Il faut également montrer que le patron connaît son domaine. A travers son statut d’expert aux examens professionnels, il se tient informé des évolutions de son secteur et peut répondre aux question «métier» qui lui sont posées par son équipe.
Lors d’un concours professionnel en ferblanterie, Titouan Dallais a obtenu la médaille d’or, et Thurial Deryng la médaille de bronze. La relève est en route!
«J’aime les clients exigeants»
Ses coups de cœur, les systèmes de récupération de l’eau de pluie, le solaire thermique et les chaudières à gaz, sont généralement demandés par une clientèle individuelle, souvent propriétaire de sa villa et soucieuse d’améliorer l’écobilan de son bien et en réalisant des économies énergétiques.
«J’aime les clients exigeants, les demandes particulières», précise-t-il. Pour autant, il ne se cantonne pas à des marchés de niche et a par exemple récemment obtenu le mandat de toute l’installation sanitaire de deux immeubles en construction. Et comme pour prouver que le cordonnier n’est pas toujours le plus mal chaussé, Dallais SA a été la première entreprise à obtenir l’écolabel global, en 2012, dans le cadre de l’Agenda 21 de la commune de Chêne-Bourg.
Deuxième génération à la barre
Olivier Dallais représente la deuxième génération à la tête de la PME familiale, fondée en 1978 avec le rachat par son père, Jacques Dallais, de ce qui était l’entreprise Séchaud. Adolescent, Olivier réalise qu’il n’est pas attiré par de longues études. Il effectue des stages dans l’entreprise paternelle et y trouve sa vocation.
Après ses études supérieures professionnelles, Olivier Dallais travaille en indépendant, mais ponctue ses journées de pauses dans l’entreprise familiale, où il a noué de solides amitiés. «Après 18 mois en indépendant, je me suis dit: «A quoi bon faire la même chose tout seul?», raconte-t-il. Il franchit le pas et intègre la société en 1997, comme ouvrier, et s’initie à la gestion administrative.
Avec la fougue de ses 24 ans, il veut tout informatiser. «On va le faire petit à petit», lui répond son père. Aujourd’hui, le dessin technique ou la gestion des stocks sont sur le cloud, mais les ressources humaines sont encore traitées sur une base papier. Lorsque le réseau est en panne – et cela arrive -, cette approche montre ses avantages, souligne Olivier Dallais.
Les nombreuses constructions nouvelles accaparent les grandes entreprises du secteur, observe-t-il, et cela ouvre le marché des rénovations et les demandes spéciales aux artisans comme lui. Mais il met en garde contre les indépendants sans affiliation aux organisations professionnelles, qui apparaissent soudainement pour profiter d’un marché romand riche en opportunités, sans offrir aucune garantie au client.
Olivier Dallais est confiant pour les années à venir. Son équipe est compétente, le bâti aura toujours besoin de dépannage comme de rénovation, et enfin la qualité paie. C’est le pari de sa société. Pari gagnant depuis 44 ans.
Cesare Accardi
GROS PLAN
Troisième génération déjà sur les rails
Le marketing s’est infiltré dans le domaine des sanitaires aussi et chaque marque tente de se démarquer en proposant régulièrement de nouveaux matériaux et de nouvelles gammes de produits, constate Jacques Dallais, fondateur de Dallais SA. C’est là l’un des principaux changements survenus depuis qu’il a créé son entreprise, il y a 44 ans.
La fierté de Jacques Dallais, 80 ans aujourd’hui, réside dans le fait d’avoir formé une «équipe familiale» dès le départ. «La famille m’a beaucoup donné et j’essaye de lui rendre ce que j’ai reçu», souligne son fils, Olivier. Aux yeux de son père, ce dernier a deux atouts pour réussir à la tête de l’entreprise, transformée en SA en 2010: le souci du travail bien fait et la volonté.
«J’ai une grande admiration pour le chemin parcouru par mes parents», relève Olivier Dallais, en insistant sur le rôle joué par sa mère, Janine, aux côtés de son père. «Pour autant, j’ai toujours eu une totale liberté à la tête de l’entreprise», assure-t-il.
La prochaine génération est déjà sur les rails. Titouan, le second fils d’Olivier Dallais et de sa femme Sophie, qui gère les ressources humaines de la société, est dans la dernière volée d’apprentis qui recevra le double CFC d’installateur sanitaire et de ferblantier. La formation a été refondue et désormais les entrants doivent choisir l’un des deux cursus au détriment de l’autre. Bien qu’elle ne représente qu’une part limitée des travaux de Dallais SA, la ferblanterie est étroitement liée au domaine sanitaire et la double compétence est un gage d’étendue et de qualité des services offerts, assure Olivier Dallais.
Lors d’un concours professionnel en ferblanterie, les Geneva Skills, Titouan Dallais a obtenu la médaille d’or, tandis que Thurial Deryng, apprenti en formation chez Dallais SA, obtenait la médaille de bronze dans la catégorie «sanitaire». Décidément, la relève est en route.