la fête des maires - Xavier Magnin - Maire de Plan-les-Ouates
Une commune qui bouillonne d’énergie
Elle aura 175 ans l’année prochaine, mais affiche une forme olympique. La commune de Plan-les-Ouates se redessine avec succès, entre la construction du quartier des Cherpines et de sa nouvelle école, les projets d’aménagement du centre historique et sa zone industrielle qui tourne à plein régime. Plan-les-Ouates s’engage également en faveur de la mobilité douce, comme le souligne son très enthousiaste maire, Xavier Magnin.
– Plan-les-Ouates connaît un fort développement immobilier depuis plusieurs années. Où en est-on aujourd’hui?
– Effectivement, il y a eu beaucoup de projets immobiliers à Plan-les-Ouates, notamment le quartier de La Chapelle – les Sciers dont les premiers habitants sont arrivés il y a deux ans et qui est maintenant bien investi. Les gens sont très contents d’y vivre. Mais le grand projet à venir est le quartier des Cherpines où environ 1000 appartements sont en cours de construction. Les premiers résidents arriveront début 2027. Les emménagements se poursuivront jusqu’en 2029. Il est à noter que la Commune est en avance concernant l’école, puisque celle-ci est en construction et sera terminée l’année prochaine. Par ailleurs, nous nous réjouissons de voir se concrétiser les concepts innovants et les projets pilotes que nous avons mis en place.
– Par exemple?
– Il y a, ce que nous appelons les «5% d’activités de vie de quartier». Il s’agit de surfaces réservées soit pour les associations, soit pour les petites entreprises; ce sont des activités sans rentabilité mais à forte valeur sociale, destinées à des fondations ou des crèches. Les rez-de-chaussée seront ainsi occupés par des activités qui animent le quartier. C’est un nouveau concept qui repose sur un partenariat entre la Commune, les promoteurs et les propriétaires.
Nous travaillons depuis six ans sur ces rez-de-chaussée de vie de quartier et nous constatons un vrai intérêt, notamment de la part des associations communales et de Fondations dont Foyer Handicap. La création de ces rez-de-chaussée est le résultat d’une démarche engagée suite à la votation cantonale sur les Cherpines en 2011. Nous nous sommes alors demandé ce que nous voulions comme quartier. Nous savions déjà, à ce moment-là, que la future population serait légèrement inférieure à 10 000 habitants, ce qui correspondait à la population de Plan-les-Ouates à l’époque. Je me souviens d’avoir dressé la liste de tous les équipements que la commune accueillait, aux niveaux sportif, culturel et social. Cela définissait ce que nous devions prévoir pour répondre aux besoins de ces 10 000 futurs habitants. Le Conseil municipal a été très surpris de voir l’étendue des infrastructures, mais celles-ci avaient été réalisées en cinquante ou soixante ans, tandis qu’avec les Cherpines, nous devions réaliser ces équipements en cinq ou six ans.
Nous nous sommes donné comme objectif de reproduire, pour les Cherpines, les mêmes infrastructures dont nous dispositions déjà à Plan-les-Ouates. Cela permettrait une vie sociale, sportive et culturelle, intense et complète, et non seulement un quartier où l’on vient pour y dormir. C’est aussi un moyen d’éviter, dans ce type d’urbanisation, le désœuvrement des habitants, et notamment de répondre aux demandes des seniors et des adolescents. Nous avons donc vraiment développé un axe fort concernant le sport, la culture et le social.
Un crédit d’étude de 14 millions a été voté en décembre dernier par le Conseil municipal pour un projet à plus de 200 millions portant sur la réalisation d’un centre sportif et culturel comprenant une patinoire, des tennis couverts, une piscine olympique, une salle polyvalente – qui peut faire office de salle de spectacle – et des résidences d’artiste. Nous essayons de favoriser des partenariats publics-privés avec des entreprises pour cette réalisation. Nous avons attendu le vote du budget d’étude pour avancer davantage auprès des entreprises que nous commençons à sensibiliser à ce projet. Les entreprises ont tout intérêt à voir des offres, en lien avec le sport et la culture, se développer à leur proximité. Offrir un cadre de vie agréable contribue à attirer les talents.
– Vous avez évoqué la nouvelle école. Comment se présente-t-elle?
– Elle sera un peu particulière, car son préau se situera au centre du bâtiment, comme un petit cloître. Cela permet de le mutualiser pour les associations ou les particuliers qui loueraient des salles avec l’accès à un espace extérieur. Cette architecture permet aussi de contenir le bruit et d’éviter d’éventuelles nuisances. Une autre particularité est l’ouverture du restaurant scolaire aux habitants et associations, avec trois tailles possibles. Nous disposerons donc d’un magnifique bâtiment dont l’usage sera mixte à la fois pour l’école, bien sûr, mais aussi pour les associations et les habitants.
Etendue mais conviviale.
– Quelle sera l’architecture de l’école?
– C’est une architecture très aérée, essentiellement en bois et en verre. Nous avons fait le choix d’un bâtiment relativement bas par rapport aux immeubles pour créer «une respiration» dans le quartier. L’objectif d’une structure assez légère, moderne, permettait aussi de limiter l’impact carbone. Nous avons également pensé à la production de froid, afin d’apporter un peu de fraîcheur dans les classes. C’est une nouvelle donne pour les mois de juin à fin août. Au total, il y aura seize classes, plus quatre locaux de sociétés au sous-sol qui peuvent être transformés en classes en cas de besoin. Le restaurant scolaire est dimensionné pour qu’on puisse le diviser en trois surfaces, en fonction des besoins des associations. La salle de sport sera un peu plus grande que le programme habituel, permettant de pratiquer par exemple le uni-hockey inline et du handball en compétition. Il y aura également neuf studios de répétition pour les musiciens. L’ensemble du projet s’élève à 55 millions de francs.
– Quelles sont les actions menées en faveur de l’environnement aux Cherpines?
– Nous avons déjà créé une pépinière avec plus de 800 arbres qui, d’ici trois ans, seront replantés dans le quartier. L’avantage de cette technique est de permettre aux arbres de grandir dans leur terrain, ce qui favorise leur acclimatation et réduit la mortalité lors de la plantation définitive. Les coûts sont aussi réduits, car on achète des arbres plus petits, donc moins chers.
En outre, nous allons créer une coopérative pour la mobilité avec un certain nombre d’axes portant sur l’autopartage, une centrale mobilité et un kit mobilité pour les arrivants. Nous informons déjà les futurs habitants du quartier des Cherpines de ce concept visant à limiter l’utilisation et le besoin d’une voiture et nous leur demandons, dans les critères de sélection, s’ils peuvent s’en passer. Nous construisons justement le quartier avec des commerces et des services pour que tout puisse se faire à pied ou à vélo. Par ailleurs, avec le tram, il sera possible de se connecter facilement à l’aéroport ou au train avec la gare du Bachet ou de Pont-Rouge. Nous avons également réservé du terrain pour accueillir une future gare Ceva en sous-sol.
– Comment évolue le centre historique de Plan-les-Ouates?
– Nous prévoyons l’aménagement d’espaces publics, afin de créer des îlots de fraîcheur en réadaptant des parkings ou des cheminements. En réalité, les véritables enjeux pour les collectivités sont les espaces publics comme les parcs, les places, les cheminements où nous devons offrir, à toutes les tranches de la population, des endroits adaptés. Cela nécessite d’être pensé en amont pour que les flux soient cohérents – soit les bonnes personnes au bon endroit -, tout en laissant des lieux plus libres, notamment pour les jeunes, avec des terrains vagues comme nous en avions autrefois et qui nous permettaient de faire nos expériences sans déranger.
– Avez-vous un sujet qui vous tient particulièrement à cœur?
– Oui, une offre adaptée pour la jeunesse, avec, comme objectif de permettre la construction de leur personnalité et d’en faire les citoyens responsables de demain. Il faut travailler effectivement sur l’insertion, à la fois sociale et professionnelle, créer les conditions qui permettent à tous, jeunes comme adultes, de trouver leur bonheur, que ce soit aux niveaux sportif, social, culturel, de l’emploi ou de la formation. A Plan-les-Ouates, nous avons vraiment développé une certaine cohérence. Nous sommes à un moment fort avec cette zone industrielle que nous avons accompagnée et soutenue. Nous regroupons des centres de formation, des entreprises actives dans tous les domaines, y compris social, avec plus de mille sociétés. Aujourd’hui, une personne qui naît à Plan-les-Ouates peut y passer sa vie en ayant toutes les offres possibles en termes de crèche, d’école, de formation, de travail, de sport, de culture, et de social jusqu’aux EMS.
Pour illustrer cela, voici un exemple de projet: fin mars se tiendra la deuxième édition de «On Stage». Cet événement, basé sur l’intégration professionnelle, invite les élèves des écoles qui sont situées à proximité de la zone industrielle à découvrir les entreprises de la Ziplo, sur le terrain, pour y étudier les différents métiers pratiqués. C’est innovant et unique dans le canton.