Alain Corthay.

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Alain Corthay, Maire de Meinier

Une commune à l’esprit novateur

17 Août 2022 | Articles de Une

Située sur la rive gauche du lac, la commune genevoise de Meinier s’étend sur 695 hectares, comprenant plusieurs charmants hameaux. Essentiellement agricole, elle abrite également la zone industrielle et artisanale de La Pallanterie, réalisée en collaboration avec la commune voisine de Collonge-Bellerive.
Tout en conservant son identité, la commune fait preuve de dynamisme. Ces dernières années ont ainsi été marquées par la création d’un lieu intergénérationnel au concept original. C’est dans ce même esprit que s’inscrit le développement d’un nouvel écoquartier, comme l’explique le maire, Alain Corthay.

– Comment la commune s’est-elle développée ces dernières années?
– Depuis une quinzaine d’années, le développement s’est construit autour de différents projets, notamment la réalisation du Centre sportif de Rouelbeau en 2007, qui offre de nombreuses activités parmi lesquelles le tennis, le foot et la pétanque. Il y a aussi un magnifique restaurant, très apprécié des habitants de la région et qui offre une belle vue sur le Mont-Blanc.
La construction du Centre sportif a surtout permis de découpler le centre du village du terrain de foot et de réaliser le centre intergénérationnel du Tilleul, qui fête ses dix ans cette année. Ce quartier, qui compte 58 appartements sociaux et à loyer libre, est dédié aux personnes âgées, aux familles et aux jeunes, afin de leur permettre de rester vivre dans la commune de Meinier grâce à un espace adapté. La particularité du Tilleul réside dans la charte de solidarité que signent ses habitants. Le bâtiment collectif abrite notamment un restaurant, les activités parascolaires, un coiffeur, un service social, un bureau de l’Imad (l’institution genevoise de maintien à domicile), le club des aînés, une ludothèque et un jardin d’enfants.
Quant à la crèche intercommunale, qui se trouve également dans ce bâtiment, elle va s’agrandir en septembre 2023, ce qui permettra d’offrir aux familles une douzaine de places supplémentaires.
Une coordinatrice sociale est chargée de faire vivre le quartier. Après dix ans, on peut vraiment parler de succès. A l’époque, le concept était complètement novateur et aujourd’hui encore nous recevons la visite de représentants de nombreuses communes suisses et même de chercheurs universitaires qui viennent étudier l’évolution de ce quartier intergénérationnel.

– La commune compte aussi une nouvelle école.
– Effectivement, elle a été inaugurée en septembre 2021. Il s’agit d’un bâtiment de deux étages sur rez-de-chaussée et sous-sol, qui abrite dix classes. Le projet a été réalisé en cinq ans et l’école a été livrée dans les délais, malgré la pandémie et un bref arrêt des travaux. Le budget voté était de 15,5 millions de francs et nous avons même réussi à terminer légèrement en dessous de ce montant, à 14 millions.

– Des projets immobiliers sont-ils à l’étude?
– La Fondation immobilière de Meinier va créer un ensemble de logements dans l’esprit d’un écoquartier. Il s’agit de cinq petits immeubles qui seront situés à la place de la Poste, sur la dernière parcelle de la commune en zone 4B. Le bâtiment actuel, qui date de 1957, est devenu obsolète.
A terme, ce projet permettra de créer 32 logements. La construction de l’écoquartier privilégie le bois et la production d’énergie durable. Il sera très arboré, afin de lutter contre les îlots de chaleur. Le projet est prévu en plusieurs étapes et il devrait se terminer à la fin de 2026. Le coût du projet est d’environ 20 millions de francs. Parallèlement, cinq projets privés, pour un total de 60 logements, sont en cours de développement ou en train de se terminer.

Pacifier la traversée du village.

– Nombre de communes romandes sont confrontées au problème du trafic pendulaire. Qu’en est-il à Meinier?
– Il existait un projet de route de contournement du village, qui utiliserait une route agricole. L’objectif était de pacifier la traversée du village, mais l’immense inconvénient résidait dans le risque d’attirer les voitures et d’augmenter le trafic. La meilleure solution consiste plutôt à ramener les voitures sur les grands axes et à décourager les gens d’emprunter le village.
Nous avons donc récemment instauré une zone à 30 kilomètres et bénéficié de la pose d’un revêtement phono-absorbant sur la route principale et cantonale.

– Quelle est l’offre en matière de commerces et d’associations?
– Nous avons quelques commerces et l’offre s’enrichira avec le nouveau quartier, qui pourrait abriter notamment une épicerie avec des produits de l’agriculture bio et locale. Il y aura également une maison de santé, dont la conception commencera l’année prochaine.
Par ailleurs, l’ancienne école, qui date du XIXe siècle, va être transformée. Le rez-de-chaussée abritera une crêperie-tea-room, ainsi qu’une filiale de la Poste, dès l’été prochain. Enfin, nous projetons de réaliser un espace de coworking proche de la galerie d’art.
Nous avons aussi un marché chaque semaine, tous les jeudis de 16h à 19h, devant la salle communale. Le dernier jeudi du mois, la commune propose gratuitement une place aux habitants qui souhaitent vendre de l’artisanat.
Meinier compte aussi plus d’une vingtaine d’associations culturelles très actives. Il y a, par exemple, une école de musique, la compagnie théâtrale Troupe des 3 coups, le ski club ou encore le netball, très tendance en ce moment.
En 2019, nous avons aussi lancé la Fête de la pomme et du terroir, qui se tient tous les deux ans. L’objectif est de faire découvrir ou redécouvrir les produits de la région meynite. L’événement a déjà trouvé son public, avec quelque mille visiteurs.

 

Propos recueillis
par Virginia Aubert

La Fête des maires, c’est toute l’année!

 

Son territoire mesure moins de sept kilomètres carrés, mais il fait si bon y vivre que Meinier/GE a vu sa population passer de moins de 600 habitants en 1960 à plus de 2100 aujourd’hui. Adjoint depuis 2007, Alain Corthay est Maire depuis 2015.