Le Parking des Alpes aujourd’hui.

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Au centre de Genève

Un parking sous terre et des logements aux Pâquis

23 Fév 2022 | Articles de Une

Quartier animé et dense, les Pâquis ont besoin d’un nouveau parking pour remplacer celui des Alpes, construit il y a plus de cinquante ans, en hauteur. Le projet permettra la construction d’un immeuble d’habitation et d’une place végétalisée. Surtout, il prévoit d’enterrer les voitures.

Le garagiste du parking des Alpes, situé à l’angle de la rue Thalberg et de la rue Pellegrino-Rossi, a mis la clef sous la porte à la fin du mois de décembre dernier. Ses locaux du rez-de-chaussée et du premier étage sont désormais vides. Les responsables de la station-service n’ont pas d’information sur un éventuel départ. Mais les installations comme le portique de lavage sont bien vétustes. C’est normal: le parking a été inauguré en 1971 et depuis son rachat par la Fondation des Parkings en 2002, seules de légères rénovations ont été effectuées.
A l’époque, il s’agissait du premier parking genevois construit en élévation dans notre canton. Même avec ses plus de 50 ans et ses difficultés pour manœuvrer – les voitures étaient plus petites il y a un demi-siècle, avant de regrandir – le parking des Alpes bénéficie d’un excellent rendement, comme le confirme Antoine de Raemy, président de la Fondation des Parkings. Il faut dire que dans ce secteur très animé de Genève sont regroupés de nombreux bureaux, hôtels, bars, restaurants et habitations. Depuis plusieurs années, tout le monde sait qu’un nouvel ouvrage dans ce secteur est indispensable. Seulement voilà: depuis que les Genevois ont balayé le projet du parking Clé-de-Rive l’an dernier, depuis que les pistes cyclables prolifèrent en version autoroute, les mots «parking» et «voiture» sont presque devenus de gros mots. «En tout cas des mots à utiliser avec des pincettes», sourit Antoine de Raemy.

«Enterrer la gare routière»

Parmi les projets sur lesquels planche la Fondation depuis plusieurs années, le plus abouti est celui qui pourrait être construit à l’ouest du square des Alpes, entre la rue Pécolat et la rue Plantamour. Autour de 500 places, dont 300 en remplacement du parking actuel de la rue Thalberg – qui serait démoli et transformé en immeuble d’habitation – et 200 pour permettre de supprimer des places en surface dans le quartier. Soit 4 à 5 sous-sols voitures et deux-roues motorisées (+ un sous-sol cars le cas échéant). «Il s’agit de proposer à la Ville d’enterrer la gare routière et de libérer la place Dorcière. Les cars internationaux (type FlixBus, Ouibus, etc.) auront leur gare routière sous le futur parking P+R du futur arrêt de tram «Aéroport». Il ne restera place Dorcière que les cars «locaux» de tourisme. La question est de savoir ce qui sera fait avec ces cars. Nous, nous proposons d’enterrer cette gare routière au premier sous-sol de notre projet de parking, comme cela se fait dans d’autres villes, à Amsterdam notamment», poursuit le président De Raemy.

Acquéreurs déjà trouvés

Et de poursuivre: «Ce projet a été présenté au Conseil administratif (CA) il y a quelques mois et a été bien accueilli selon moi, mais nous n’avons pas de nouvelles». En tout cas, des acquéreurs pour le futur immeuble sont déjà sur les rangs. Mais tout n’est pas toujours simple en Ville de Genève.
«Concernant le projet de construction d’un parking souterrain à la place des Alpes, à ce stade, je n’ai pas plus d’information sur l’orientation prise par le CA sur ce dossier. En l’état, le projet d’aménagement de la place Dorcière n’est pas du tout lié à un potentiel développement d’un parking souterrain à proximité. D’une manière générale, aujourd’hui, la politique de la Ville est de désengorger le centre-ville des TIM (transports individuels motorisés), et de favoriser le report modal vers les transports publics et les mobilités douces», fait savoir Anaïs Balabazan, chargée de communication du Département municipal de Frédérique Perler, en charge de l’Aménagement, des Constructions et de la Mobilité.

«Une aubaine»

Antoine de Raemy reste prêt à remettre prochainement l’ouvrage sur le métier. Cela tombe bien. Début mars, la Commission de l’aménagement du Conseil municipal de la Ville de Genève étudiera la motion de la conseillère municipale du Centre (ex-démo-chrétien) Alia Chaker Mangeat qui, en 2020, déposait une motion urgente pour pouvoir mettre sous-terre le parking des Alpes et construire 45 logements. «Je me réjouis d’être enfin entendue par la Commission et que toutes les différentes options puissent être réétudiées sérieusement et très rapidement. Enterrer le parking, créer du logement et une place digne de ce nom, en plus aux frais de la Fondation, est une véritable aubaine pour notre ville! C’est d’autant plus urgent au vu des travaux qui se concrétisent pour la gare Cornavin et la place Dorcière», dit-elle.

 

Valérie Duby

GROS PLAN

Un nouveau parking pour l’Etoile


La Fondation propose également à l’Etat de doubler le parking de l’Etoile, idéalement situé pour un transfert modal efficace, dans ce quartier «terminus d’autoroute» au cœur même du périmètre de Praille-Acacias-Vernets. Sa capacité passrrait de 600 à 1200 places; le nouveau bâtiment sera relié à l’actuel par la même rampe d’accès.
Le doublement du P+R Etoile permettrait d’éviter de construire certains parkings prévus à l’intérieur du PAV, réduisant ainsi le trafic dans ce quartier imaginé, rappelons-le, pour 11 000 logements et 11 000 emplois. Le projet, dans sa phase actuelle, a été bien accueilli par les responsables du PAV, auxquels il a été présenté.
«Nous n’en sommes pas encore au stade des demandes d’autorisation. Mais on peut rappeler que le parking de l’Etoile, perché au-dessus de l’autoroute, a fait l’objet de l’autorisation la plus rapide de toute l’histoire de la Fondation des parkings», rappelle Antoine de Raemy, président de ladite Fondation.
Question planning: dans le meilleur des cas, une année pour finaliser l’étude de faisabilité, une année pour les études constructives, une année pour obtenir l’autorisation de construire, deux années de travaux, soit une pose la première pierre envisageable pour fin 2026.
V.D.

Le parking actuel (à gauche) et l’agrandissement (à droite).

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