Un nœud de mobilité à proximité de Fribourg

– Comment a commencé votre engagement politique communal?
– C’est une longue histoire! Je suis entré à la Commission scolaire au début des années nonante. J’ai ensuite intégré la Commission financière pendant seize ans, que j’ai quittée il y a cinq ans. À la suite de la démission d’un conseiller communal, on m’a demandé d’entrer au Conseil communal. J’ai longtemps dit non, puis j’ai accepté et ai été élu tacitement en novembre 2023. Je suis entré en fonction le 1er janvier 2024. Je n’appartiens à aucun parti politique et figure au Conseil sous l’étiquette «Entente communale». Je suis un préretraité actif, qui s’est arrêté professionnellement il y a deux ans, tout en conservant quelques activités en lien avec le site de son employeur, Polytype. Outre les affaires générales et l’administration, comme Syndic, je m’occupe de la mobilité et de l’agriculture.

– Comment se porte Matran aujourd’hui?
– La Commune se porte très bien, merci pour elle! Elle est en développement, nous pensons atteindre les 2000 habitants d’ici le début de l’année prochaine, grâce aux constructions destinées à accueillir 800 habitants à Champ-Riond. Des transformations de villas en petits immeubles résidentiels à deux ou trois étages ou en villas groupées vont aussi y contribuer. Des personnes plus jeunes viennent remplacer des personnes arrivées il y a une quarantaine d’années. On est au début d’un processus de changement générationnel. Ces habitants quittent souvent des villas pour acquérir un appartement, parfois sur le territoire de la commune. On espère que des familles arrivent, ce qui est relativement peu le cas actuellement, même avec les nouveaux appartements de Champ-Riond. Le grand projet d’infrastructure de la commune de Matran est l’agrandissement de l’école en volume et en nombre de classes, en rénovant complètement le site qui date des années quatre-vingts.

– Quelle est la situation immobilière de Matran?
– Le Plan d’aménagement local est en vigueur depuis 2021 après quinze ans de travaux. Il prévoit une densification. La commune de Matran est territorialement assez petite, mais le nombre d’habitants au kilomètre carré s’avère relativement élevé. Cela s’explique notamment par l’occupation d’une partie de la commune par l’autoroute et la zone des centres commerciaux. Les terrains sont dès lors très fortement occupés et il n’existe pratiquement pas ou très peu de parcelles à construire disponibles, à l’exception de deux grands périmètres, l’un, propriété communale, vers l’ancien Collège Saint-Joseph, et l’autre derrière l’Auberge du Tilleul, propriété privée. Il y a aussi plusieurs projets de transformation de villas en petits immeubles de plusieurs appartements. C’est dans ce sens que va le développement immobilier. Malgré une forte demande pour ce type d’objet immobilier, très peu de villas individuelles sont à vendre.

– Matran peut-elle être qualifiée de nœud de mobilité ou de carrefour de communication?
– Nous sommes une des rares communes, avec Morges, à voir une autoroute coupant le territoire communal en deux. Ces deux parties se sont développées à parts égales. La voie ferroviaire qui traverse la commune et constitue la frontière avec Avry-sur-Matran est très importante. Notre halte actuelle sera fermée, mais le chantier de la nouvelle gare «Avry-Matran», située en dessous d’Avry-Centre, le grand centre commercial de la Migros, devrait démarrer dans les mois qui viennent. L’idée est de créer un «hub» de connectivité avec les bus. En matière de bus, Matran est bien servi avec la ligne 11, dont la cadence devrait être doublée, passant au quart d’heure d’ici la fin de l’année. La connexion avec la ville de Fribourg se fait de mieux en mieux. Nous avons des projets de renforcement de la mobilité douce, bus et pistes cyclables, qui seront présentés en temps voulu à l’Assemblée communale.

– Les travaux de transformation de la jonction autoroutière vont-ils toucher la commune?
– Forcément. C’est probablement un mal pour bien. On va souffrir un certain temps du chantier et du report du trafic routier dans le village pour éviter le carrefour en réfection. C’est la raison pour laquelle nous avons d’ores et déjà placé le village en zone 30. L’idée est de fluidifier le trafic en provenance et en direction de l’autoroute. Après les travaux de deux ans et demi, la situation devrait s’améliorer.

– Pour quelles raisons s’installer à Matran?
– Pour être pratiquement en ville, tout en restant à la campagne. Être très proche des commerces, des écoles, des jonctions de transports publics, de l’autoroute, tout en jouissant d’une vie «villageoise». Le taux d’impôt est relativement favorable, même si ce n’est pas le critère principal pour les nouveaux habitants. C’est plutôt l’idée de la campagne en ville qui les convainc.

Propos recueillis par
Laurent Passer