La fête des maires - Jolanka Tchamkerten, maire de Versoix
Un engagement fort en faveur de l’environnement
A Versoix, la législature qui s’achève a été dominée par de solides avancées en matière d’environnement avec l’aboutissement d’un Plan climat communal, comme l’explique la maire Jolanka Tchamkerten. Par ailleurs, un important projet de rénovation énergétique et d’agrandissement de l’école Montfleury 1, comprenant également à terme la création d’une crèche, est en voie d’être développé.
– Quel bilan tirez-vous de la législature qui s’achève?
– La législature a été relativement difficile en raison de conflits internes mais, malgré les difficultés, nous avons tout de même réussi à avancer dans de nombreux domaines. L’un des axes forts pour la commune est son implication dans le développement durable: Plan climat communal, renouvellement du label Cité de l’énergie, renforcement de la biodiversité par un nouvel aménagement au bord du canal de Versoix, poursuite de l’entretien différencié des espaces verts, etc. Nous sommes une des premières communes genevoises à posséder un plan climat, qui plus est dans la forme que nous avons imaginée avec un processus que l’on peut qualifier de participatif au niveau de l’administration. Tous les services concernés ont été impliqués. Nous avons en effet estimé qu’en procédant ainsi, tous les concepts mis en avant pour ce plan seraient mieux intégrés dans les habitudes des services.
Nous avions pensé boucler le plan en douze mois, mais il aura fallu deux ans. Notre démarche était certes plus longue que ce qui se fait habituellement, mais le Plan climat est aujourd’hui bien implanté dans l’administration. Du reste, notre approche intéresse déjà d’autres communes qui nous ont contactés pour savoir comment nous avions travaillé.
– Quels en sont les grands axes?
– Ils sont nombreux. Il y a tout ce qui a trait à l’aménagement du territoire, aux bâtiments, aux déchets, à la mobilité et même à la consommation et l’alimentation. L’un des premiers objectifs est, bien sûr, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Mais je pense qu’un axe tout aussi important est d’adapter notre territoire au dérèglement climatique.
Notre Plan climat a permis dans un premier temps de recenser les nombreuses actions mises en œuvre par les services. On peut citer par exemple l’entretien différencié qui a cours sur la commune: nous allons laisser pousser l’herbe sur certaines zones et faucher seulement deux fois par année, ce qui, bien sûr, entraîne des économies d’eau, car l’arrosage est moindre. Le maître-mot est: entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible. Nous avons aussi tout un projet qui concerne la réduction de l’utilisation de l’eau potable. Actuellement, nous n’utilisons plus du tout d’eau potable pour arroser nos massifs de fleurs, mais de l’eau provenant de bassins de récupération ou du lac. Nous avons donc construit des bassins de rétention supplémentaires afin de garantir un approvisionnement suffisant d’eau de pluie pour arroser nos espaces verts.
– Qu’en est-il des rénovations énergétiques?
– Nous avons lancé plusieurs projets concernant les bâtiments communaux, notamment celui de la grande école de Montfleury 1, dont le bilan énergétique est l’un des plus mauvais. Mais n’oublions pas que lorsqu’on parle de bâtiments, il s’agit d’une démarche sur le long terme. Nous avons donc lancé plusieurs études pendant cette législature; la prochaine devrait voir quelques réalisations, dont les travaux de rénovation et d’agrandissement de l’école Montfleury 1, qui pourraient débuter dans le meilleur des cas en 2027.
Ce sera un gros projet. Nous devons d’abord vider le bâtiment, ce qui implique de trouver un autre emplacement pour installer les élèves dans un périmètre relativement proche de l’école, afin d’éviter de longs déplacements aux enfants. Sur la parcelle de la crèche Fleurimage, nous avons encore des droits à bâtir. Nous avons donc retenu cette option, qui nous permet de construire un nouveau bâtiment modulaire pour y installer les élèves pendant les travaux, et ensuite d’en faire une crèche, puisqu’il faudra aussi placer les enfants pendant la rénovation de la crèche Fleurimage.
Dans ce contexte, l’appel d’offres en entreprise totale constituait un défi, car il fallait que le bâtiment puisse évoluer et passer d’une structure d’école à une structure de crèche. C’es un projet difficile mais intéressant, qui permet à terme de limiter les coûts, puisqu’on garde la structure du bâtiment. Un crédit d’étude pour l’agrandissement de l’école Montfleury 1, de 1,7 million, a été voté en novembre 2024, puis un crédit d’étude de 565 000 francs pour le bâtiment modulaire en avril dernier. Au total, le projet devrait coûter environ 33 millions pour l’agrandissement de l’école existante et la réalisation du bâtiment modulaire.
– Tout cela pour combien de nouvelles classes?
– Je préfère parler de six salles, car elles pourraient aussi être utilisées pour le parascolaire, dont les besoins évoluent extrêmement vite. Au final, cela pourrait être, par exemple, deux classes, une salle d’appui et trois salles pour le parascolaire. Pour la crèche, qui est encore au stade d’ébauche, nous n’avons pas encore le nombre de places, mais elle permettra d’améliorer l’offre, car la nouvelle structure accueillera un plus grand nombre d’enfants. Nous avions pu créer à Versoix 40 places supplémentaires entre 2019 et 2020, mais il y a toujours une forte demande. Nous avons une liste d’attente d’environ 80 places.
– Cette demande est-elle en lien avec une hausse de la population?
– Nous comptons actuellement près de 14 000 habitants. Ces dernières années, la démographie a plutôt stagné, mais nous constatons à nouveau une hausse. Il est vrai qu’il y a eu la construction d’immeubles, mais il peut s’agir aussi de phénomènes de changement de population. Nous avons maintenant des familles qui veulent revenir dans la commune. Le Service de la recherche en éducation de l’Etat nous avait, du reste, prédit une augmentation relativement forte, avec un pic en 2030, pour les effectifs scolaires. Nous nous y préparons.
– Quelle est la situation de l’immobilier dans la commune?
– Au nord de la commune, pas loin de Montfleury, «Le Cabestan» s’est construit avec une cinquantaine de logements et, à proximité, il y a un projet de la coopérative d’habitation Codha. Nous avons deux Plans localisés de quartiers qui vont démarrer ou sont en passe d’être finalisés: le PLQ de l’Ilet Jean-Querret, avec 70 logements, et le PLQ Lachenal-Dégallier, près de la gare de Versoix, avec 50 logements. La commune y a acheté deux parcelles pour être actrice du développement de cette zone. Ce sera une petite bouffée d’oxygène, car les demandes sont nombreuses, notamment celles de jeunes qui ont grandi dans la commune et voudraient y rester.
Nous avons également une grande zone villas qui est en train de se densifier. A cet égard, le Plan directeur communal, qui déterminera les zones à forte densification, doit encore être achevé, puis adopté par le Conseil municipal.