Un domaine débritannisé.

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Stations de ski françaises

Un bon début de saison, même sans les Anglais

22 Déc 2021 | Articles de Une

Les stations de ski françaises commencent bien la saison, avec de bons taux de remplissage, mais la situation sanitaire les inquiète. De plus, les dernières mesures prises en Grande-Bretagne les privent des clients britanniques.

La semaine dernière, le moral était encore au beau fixe dans les stations de sports d’hiver avec des taux de réservations rarement vus à cette période de l’année: une hausse de 50% par rapport à la même période de 2019.
Mieux, plusieurs grands domaines skiables semblent refaire le plein à Noël, c’est le cas pour le domaine Evasion Mont-Blanc (Megève, Saint-Gervais, Les Contamines) avec +93,7%, l’Alpe d’Huez, avec +75,3%, ou l’Espace Diamant (les Saisies, Praz sur Arly) à +88,8%, et ce même si les prix des hébergements ont sensiblement augmenté.
«La demande est là et l’envie de ski aussi, même avec la contrainte du passe sanitaire» (la version française du Certificat Covid suisse), explique Jordane Juchka, le directeur de l’office du tourisme d’Orcières, dans les Hautes-Alpes, à «France-Inter». En Savoie, Anne Uginet, directrice de l’hôtel Christiania à Arêches-Beaufort, affiche fièrement un taux de remplissage proche de 100%.
Mais les dernières annonces gouvernementales concernant les touristes britanniques en fin de semaine dernière ont jeté un froid au pays de l’or blanc. Et pour cause! Si la clientèle anglaise représente en moyenne, tous massifs confondus, 10% des skieurs dans certaines grandes stations comme Morzine, Val d’Isère ou Meribel, elle représente jusqu’à 40% des ventes de forfaits.
Un coup dur atténué
C’est un coup dur pour les professionnels de la montagne, qui relativisent malgré tout la portée des annonces du Gouvernement français. C’est le cas de Fabrice Bonnet, le président de l’Association des hôteliers de Méribel, qui explique que vu la demande actuelle, les hôteliers n’auront pas de mal à remplacer les skieurs anglais par des touristes français, suisses, belges ou néerlandais. Le patron de l’Adret Télébar, reconnaît même qu’il pourrait y avoir des bonnes affaires à faire car, pour remplir les établissements, certains hôteliers pourraient baisser leurs prix.
Toutefois, cette décision de restreindre très fortement les possibilités pour les Anglais de goûter aux joies de la glisse sur les pistes françaises pourrait représenter un véritable coup dur pour une entreprise française: Travelski, filiale de la Compagnie des Alpes qui gère certaines grandes stations françaises. En effet, celle-ci avait décidé de relancer durant toute la saison des liaisons directes privatisées en Eurostar entre Londres St Pancras et les Alpes. Mais pour le moment, les trains resteront bloqués dans la capitale britannique.

 

François Berset