Quentin Verne

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Tribune du MCEI

25 Mai 2022 | Articles de Une

Quentin Verne, créateur du subtil gin genevois LVX, Blaise Matthey, directeur général de la Fédération des entreprises romandes, et Alexandre Martin, gemmologue, ont successivement été les hôtes des déjeuners-débats du MCEI Suisse (Marketing Communications Executives International), association présidée par Frédéric Hohl.

Quentin Verne: le gin peut être local

On associe le gin à l’Angleterre, mais en réalité ce ne sont pas les Anglais qui ont inventé ce spiritueux. A l’origine, cette boisson provient des Pays-Bas, qui ont commencé à produire une eau-de-vie de genièvre qu’ils ont appelé Genever. On attribue souvent son invention au médecin Franciscus Sylvius. A la base, c’est donc un alcool médicinal. De là, il s’est répandu notamment en Angleterre. Les distillateurs anglais se sont mis à produire un alcool similaire, qu’ils ont baptisé Gin. Bénéficiant de taxes réduites, il est devenu très populaire et a baissé en qualité, avant de retrouver ses lettres de noblesse à la fin du XVIIIe siècle. A l’époque, l’eau dite «tonique» était utilisée pour lutter contre la malaria. Contenant de la quinine, elle était très amère. Elle fut alors mélangée au gin pour la rendre plus facile à consommer: le gin-tonic était né! Alors qu’il est actif dans le monde de la finance, Quentin Verne se découvre une passion pour cet alcool après avoir regardé un documentaire sur le gin à la télévision. Avec son colocataire, il aménage le sous-sol de la maison en distillerie. C’est le début de l’aventure «LVX Spirits», avec pour but de créer des spiritueux hors du commun qui ont leur place dans toutes les occasions, et peuvent être appréciés tant par les connaisseurs que par le grand public. Le nom de l’entreprise vient de la devise séculaire de la République de Genève, post tenebras lux – après les ténèbres la lumière.
Depuis le lancement de sa marque en 2019, le succès est au rendez-vous et les ventes s’envolent. Un bar, La Distillerie, est ouvert à Genève où il propose des cours et offre aux amateurs la possibilité de créer leur gin. Le client choisit les plantes, il distille et il peut repartir avec sa bouteille. Le gin romand est aussi en vente dans divers magasins comme Manor ou Globus.

Blaise Matthey

Blaise Matthey: cinq grands défis

Dans le monde des affaires, cinq grands défis nous attendent: la température, les tensions, le commerce, la confiance et la technologie, explique le «patron des patrons» Blaise Matthey, qui occupe également des fonctions élevées dans les organisations d’employeurs internationales et au BIT.
Le premier trend est lié à la crise climatique et, notamment la nécessité de réduire nos émissions de CO2. En 2018, le principal secteur émetteur était l’électricité, avec 41%. Pour les voitures électriques, les pompes à chaleur ou Internet, l’électricité est nécessaire. Cela ouvre le débat sur la question de sa production, avec, notamment, l’utilisation du charbon, du pétrole ou du nucléaire. Le deuxième émetteur de CO2 était les transports. Le transport maritime international, par exemple, a pour objectif d’arriver à 0% d’émission d’ici 2030. Enfin, l’industrie et la construction représentaient en 2018 18% des émissions. Pour réduire massivement les émissions de CO2 et lutter contre le réchauffement climatique, les pays doivent adopter une stratégie appelée NET Zero qui demande des efforts colossaux. L’objectif global de cette stratégie établie par l’Agence Internationale de l’Energie, consiste à ne plus émettre d’émissions de CO2 en 2050.
Le deuxième défi touche les tensions et la sécurité. Sur le plan des tensions et de la géopolitique, l’Ukraine et l’Asie sont notamment concernées.
Sur le plan de la sécurité, la menace s’est transformée avec la numérisation tous azimuts suite au télétravail à cause de la Covid. L’on observe désormais de nombreuses cyberattaques.
Troisième point, le commerce. Actuellement, la chaine d’approvisionnement mondiale est perturbée à cause des restrictions au niveau de la production. Mais plus généralement, il y a des conflits entre Etats. notamment sur le rôle de la Chine à l’OMC. La Chine ne souhaite plus être l’usine du monde et s’oriente vers la haute technologie. Qui va la remplacer? Il faut que la place suisse reste attractive; le problème sera de trouver les mesures à prendre en conséquence.
Quatrième point, la confiance. Elle est mise à mal en particulier dans le domaine politique. A Genève c’est quasi permanent. Il en est de même dans le monde, avec de fausses informations circulant sans cesse sur les réseaux sociaux.
Enfin, la technologie. Nous sommes dans la cinquième révolution industrielle. Celle des données, de l’Internet des objets, de la robotique avec la concordance entre l’humain et la machine. Comment faire fonctionner les entreprises face à cette nouvelle donne, avec quelles compétences pour les collaborateurs? Il faudra requalifier les gens pour leur donner les moyens de ne pas être exclus, à terme, du marché de l’emploi.

Alexandre Martin

Alexandre Martin: les gemmes qu’on aime

Fondée en 2016, la société neuchâteloise Mediam Suisse fournit des diamants sur mesure. Elle opère essentiellement pour des joailliers, des horlogers et des bijoutiers, mais elle propose aussi la vente de pierres précieuses aux particuliers qui souhaitent réaliser un investissement ou un bijou personnalisé. En passant par un grossiste comme Mediam, les prix seront deux à trois fois moins élevés que ceux d’une grande maison. Le fait de faire monter une pierre en bijou, par exemple sur une bague, est intéressant fiscalement, car votre pierre précieuse va passer du statut d’investissement à celui de bien d’usage, et dès lors, le montant investi pourra être retiré de votre fortune imposable.
La demande de pierres précieuses et fines s’est fortement accrue; les nouvelles classes moyennes de grands pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil représentent en effet des centaines de millions de nouveaux consommateurs, alors que la production est restée stable et à peu près identique à celle d’il y a quinze ans.
Le grand avantage des gemmes est leur capacité de retenir une grande valeur dans des volumes extrêmement restreints. La transmission d’une pierre de valeur, montée sur un bijou, est en effet très simple.
Toutes les pierres destinées à l’investissement doivent avoir un certificat de laboratoire. Pour le diamant, le laboratoire GIA est la référence internationale. Pour les autres pierres, il faut choisir les laboratoires SSEF, GRS, GGLT, Gübelin, tous suisses.

 

Résumés de Luigino Canal, membre du MCEI.
Informations: www.mcei.ch

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