Delphine Bachmann, conseillère d’Etat et Monika Ducret, psychologue.

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économie - 28e Open des entreprises

Prévenir le burn-out

3 Juil 2024 | Articles de Une

Pour sa 28e édition, l’Open des entreprises, rendez-vous annuel des chefs d’entreprise et des cadres des secteurs privé et public, proposait jeudi 6 juin à ses invités d’assister à une représentation théâtrale sur le thème du burn-out au travail. En complément au spectacle, Monika Ducret, psychologue et thérapeute, a apporté depuis la scène du bâtiment des Forces Motrices un éclairage complémentaire quant à ce mal sournois. En ouverture, la conseillère d’Etat Delphine Bachmann a fait part de son optimisme quant à l’évolution de l’économie genevoise.

Saviez-vous que le burn-out au travail coûte 6,5 milliards de francs par an à l’économie suisse, soit l’équivalent 11% du PIB genevois? La dernière «Axa Mind Health Study», l’étude annuelle de l’assureur éponyme, indique par ailleurs que c’est en Suisse que le lieu de travail influence le plus fortement le bien-être psychique, autant que la vie privée. Certains pays s’apprêtent à reconnaître le burn-out comme maladie du travail. Quelles sont ses causes?
A travers le spectacle «Bien naître au travail, l’histoire de Nelly», adaptée du livre «Quand le travail vous tue» d’Aude Selly, aucune réponse évidente n’émerge. Nelly, ambitieuse dans le bon sens du terme, travailleuse, croit à la société du mérite. Elle ignore les signaux que son corps lui donne, comme elle ignore les signaux – ou le silence – de son employeur. Puis un jour, elle sombre sous les yeux du spectateur, sans que celui-ci ne soit invité à pointer clairement un responsable du doigt, ni à opposer «gentil» employé et «méchant» employeur.

Des causes multiples

Les causes du burn-out sont multiples, commente Monika Ducret. Et de citer notamment la connectivité 24/7, le fait de faire passer les besoins des autres avant les siens, l’absence d’autonomie au travail, la mise en compétition des employés, le décalage entre les valeurs du collaborateur et celles de l’entreprise, le manque de reconnaissance au travail ou le fait de laisser le travail envahir tous les espaces de notre vie.
Prévenir ce mal qui touche d’abord les personnes qui se donnent corps et âme au travail ou surinvestissent leur activité professionnelle passe par un vrai dialogue. L’apparition de symptômes de burn-out est une opportunité de réexaminer l’organisation au sein de l’entreprise, l’attitude de l’encadrement, la qualité de l’écoute pratiquée. D’autant, relève la psychologue, que les employés ont souvent de bonnes idées quant aux changements à apporter.

Une situation paradoxale

En ouverture de manifestation, la conseillère d’Etat Delphine Bachmann, responsable du Département de l’économie et de l’emploi, rappelait que Genève, l’un des quatre cantons les plus dynamique du pays quant à son PIB, vivait la situation paradoxale de compter 15  000 demandeurs d’emploi tout en traversant une pénurie de personnel qualifié. L’Etat met en place une série de mesures qualifiantes, notamment dans le domaine de l’hôtellerie-restauration, important dans un canton tourné vers l’extérieur et l’accueil. Il importe cependant de mobiliser toutes les forces de travail disponibles pour faire face à ce manque, a-t-elle plaidé.
L’Open des entreprises offre à ses invités l’opportunité de rencontrer d’autres chefs d’entreprise du tissu économique local, dans un contexte informel et convivial. Chaque premier jeudi du mois de juin, les organisateurs accueillent sur invitation quelque mille personnes à l’occasion d’une conférence traitant d’un sujet d’actualité, assortie d’un cocktail dînatoire.

 

Cesare Accardi

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