la fête des maires - Marcel Goehring, maire de Collonge-Bellerive
Préserver le cadre de vie
Collonge-Bellerive, ses bords du lac, ses vignes et sa campagne. Mais pas seulement. Cette commune de la rive gauche comprend le village de Vésenaz, toujours plus dynamique, et une zone industrielle et artisanale dont la surface va prochainement doubler, comme l’explique son maire, Marcel Goehring, qui terminera son mandat le 31 mai prochain ainsi que sa carrière politique après quatorze ans à l’Exécutif. «Il est temps de laisser la place aux jeunes», résume-t-il en riant.
– Collonge-Bellerive est une commune dynamique. Quelle est la situation de l’immobilier dans ce contexte?
– La commune enregistre une augmentation de sa population de l’ordre de 1% par an. Fin 2024, nous étions 8641 habitants. La zone villas se densifie malgré tout, c’est-à-dire que pour chaque ancienne villa démolie, il y en a deux ou trois qui se construisent. Et cela, même si au niveau de notre Plan directeur communal, nous avons toujours fait attention à éviter toute surdensification. Nous nous battons pour avoir un taux de densification maximal de 0,3 même si le canton, qui a accepté notre Plan directeur communal, nous demande d’en revoir la partie concernant la zone 5, soit la zone résidentielle destinée aux villas. Nous avons organisé un certain nombre d’ateliers avec les habitants et les discussions se poursuivent, à présent, avec l’Office de l’urbanisme; nous espérons conclure et terminer notre Plan directeur communal de la zone 5 d’ici fin 2025.
– Les habitants sont-ils plus favorables qu’auparavant à la densification?
– Pas vraiment. La population de Collonge-Bellerive souhaite préserver tout ce qui touche à la zone villas et elle est majoritairement réticente à densifier. Pour être plus précis, je dirai que les habitants ne sont pas opposés à une densification raisonnable et harmonieuse par rapport à l’environnement et aux bâtis existants. Construire deux ou trois villas sur un terrain qui n’en comptait qu’une auparavant n’est pas un problème. Par contre, les habitants ne sont pas très favorables à des projets d’habitat groupé, c’est-à-dire des constructions comprenant un rez-de-chaussée, plus un ou deux étages, comme c’est parfois autorisé en zone 5.
L’objectif est donc d’identifier des axes ou des portions du territoire où une ou deux modifications de zones seraient possibles, ce qui permettrait une densification plus organisée et réfléchie avec les habitants concernés et le Canton. Ces zones pourraient se situer le long des grands axes ou aux sorties des villages et non pas dans des zones villas comme cela a été le cas avec celle de la Californie où de nombreuses oppositions sont apparues.
– Qu’en est-il des rénovations, notamment énergétiques?
– Nous avons fini de rénover, il y a un an et demi environ, tous les immeubles situés le long de la route d’Hermance (95-105, route d’Hermance). Ils appartiennent à la Commune et avaient plus de quarante ans, ce qui a nécessité une rénovation complète: les appartements eux-mêmes, l’isolation, les portes, les fenêtres, les toitures… Les travaux, qui portaient sur un peu plus de 40 appartements, ont coûté plus de 15 millions. Le chantier, qui a duré trois ans, s’est déroulé avec les locataires, ce qui a impliqué de laisser quatre ou cinq appartements libres, de manière à pouvoir faire des rotations entre les habitants au moment où l’on rénovait leur logement. Il a fallu une gestion rigoureuse, mais tout s’est bien passé. Les appartements sont également reliés au petit chauffage à distance de la commune, qui chauffe un certain nombre de bâtiments communaux.
Toujours sur le plan énergétique, nous avons équipé notre halle de tennis du tennis-club de Collonge-Bellerive de panneaux photovoltaïques pour une puissance de 198 kilowatts, de manière à être indépendants. Le surplus d’électricité produite est injecté dans le circuit des Services industriels de Genève (SIG).
– Avez-vous d’autres projets de rénovation?
– Nous avons un projet de rénovation et d’agrandissement de l’Epicentre, notre centre culturel. Une rénovation énergétique s’impose et, parallèlement, nous avons besoin de locaux supplémentaires pour tous nos clubs et associations communales, car nous en manquons cruellement. Le projet devrait démarrer d’ici 2026 au plus tard.
Dans une seconde étape, nous allons aussi rénover sur le plan énergétique et agrandir les écoles de Collonge et de Vésenaz.
Notre politique énergétique est très active, avec de nombreuses subventions, notamment en faveur du photovoltaïque thermique. Il y a deux ans environ, nous avons lancé un premier appel d’offres groupé pour du photovoltaïque et des pompes à chaleur, qui a eu beaucoup de succès. Nous avons donc renouvelé l’opération, actuellement en cours.
Nous avons également mis en place des subventions pour le renouvellement thermique des bâtiments : toitures, murs et sols, et audits CECB+ pour les particuliers.
– La commune comprend aussi une zone industrielle et artisanale importante…
– Oui, effectivement, la zone de La Pallanterie, qui est située moitié-moitié sur les communes de Collonge-Bellerive et de Meinier. Des développements importants sont en cours, puisque nous allons doubler la surface de la zone pour atteindre environ 60 000 m2. Les équipements, par exemple ceux de la voirie, ont été aménagés dernièrement.
Nous avons décidé d’étendre la zone, car nous avions une forte demande de la part des entreprises déjà présentes qui voulaient s’agrandir, et d’autres désireuses de s’y installer.
– Quelle est la situation en matière de mobilité?
– Le trafic frontalier est toujours très dense. Heureusement, il passe en grande partie en dessous de Vésenaz puisque nous disposons, depuis 2014, de cette belle tranchée couverte. Mais nous avons un vrai problème concernant les lignes de bus; nous avons déjà écrit plusieurs fois au Canton à ce sujet. Nous sommes loin des gares du Léman Express et souhaitons une ligne de bus qui aille directement et rapidement à la gare des Eaux-Vives du Léman Express. Nous avons appris avec plaisir que cela fait partie du contrat de prestation 2025-2029 des TPG. Nous espérons sa mise en place d’ici 2028 ou 2029. Nous voulons aussi que notre zone industrielle et artisanale de La Pallanterie soit mieux desservie par les transports publics, d’autant plus qu’elle est appelée à se développer.
Il y a aussi la Voie bleue, la navette du lac, qui reliera Corsier-Port à Bellevue. Nous espérons qu’elle aboutira bientôt, d’ici l’automne prochain ou la fin de l’année. Je précise que cette Voie bleue est dédiée à la mobilité douce pour les piétons et les vélos.
Nous sommes aussi en train de créer une voie verte qui reliera Collonge, Corsier, Anières et Hermance.
– Gardez-vous un souvenir en particulier de vos années à l’Exécutif?
– Oh! Il y a eu beaucoup de choses, mais peut-être la roller party organisée par Antigel à la fin du chantier de la tranchée couverte. C’était une grosse disco avec patinage dans la tranchée couverte!