Philippe Thorens

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Philippe Thorens, maire de Collonge-Bellerive

Pour une commune conviviale et responsable

15 Déc 2021 | Articles de Une

– Que répondez-vous à ceux qui souhaiteraient davantage d’accès au lac?
– Avec cinq ports, trois jetées, trois plages et une réserve naturelle, la commune de Collonge-Bellerive a la chance de proposer de nombreux accès au lac: des plus confidentiels, comme le Port-Bleu ou la petite plage de la Nymphe, aux plus connus, comme la plage de la Pointe-à-la-Bise attenante au camping du TCS et celle de la Savonnière, ainsi que la réserve naturelle de la Pointe-à-la-Bise. La Municipalité est particulièrement attentive à la qualité de ses espaces publics et investit régulièrement pour offrir à la population des aménagements valorisant les qualités naturelles des sites et respectant les besoins des bénéficiaires et du voisinage. Ainsi, il a été consenti d’importants investissements pour le réaménagement de la Plage de la Savonnière en 2013, la reconstruction du bâtiment de la réserve Pro Natura en 2020 et prochainement l’embellissement de la plage de la Nymphe.
Toutes ces plages et accès sont publics, même si certaines plages ont des accès réglementés, voire payants certains week-ends en haute saison. Ces mesures ont été mises en place avec succès pour préserver les infrastructures et surtout afin de maîtriser la très forte affluence du public, en été (jusqu’à 2000 personnes par jour à la plage de la Savonnière!), ainsi que les impacts collatéraux, tant sur les bénéficiaires de la plage que sur les habitants des zones résidentielles voisines.

– Qu’est-ce que les amateurs d’activités lacustres trouvent dans votre commune?
– Nos ports accueillent environ quarante places d’amarrage et une trentaine de places à terre pour dériveurs, qui sont mises à disposition de navigateurs domiciliés sur tout le canton. Consciente du manque d’espace de mise à l’eau des bateaux à Genève, la Commune a aussi financé pour moitié la nouvelle rampe de mise à l’eau publique située sur la commune de Corsier, à la frontière avec Collonge-Bellerive.

-On a beaucoup entendu parler ces derniers temps de la Voie bleue, navette lacustre dédiée aux piétons et cyclistes, qui permettrait de relier en bateau les deux rives du lac à l’horizon 2024. Les ancrages se feraient à Port-Saladin, à Bellevue (rive droite) et à Corsier-Port (rive gauche). Qu’en pensez-vous?
– Ce projet de navette lacustre est un magnifique projet, visionnaire, précurseur, écologique et enthousiasmant. Le Conseil municipal a d’ailleurs voté à l’unanimité une résolution pour soutenir ce projet qui n’est pas encore mûr et sur lequel une dizaine de communes riveraines du lac échangent avec la CGN et des partenaires privés, dans le but de le mener à bien.

Une densification maîtrisée.
Une situation privilégiée sur les rives du lac.

– En matière d’aménagement du territoire, quelle est votre stratégie pour la zone 5 (villas)?
– Depuis le début de la révision de notre Plan directeur communal, il y a cinq ans, nous avons cherché une alternative à la modification de zone de la couronne de Vésenaz préconisée par le Plan directeur cantonal Genève 2030, qui ne nous convenait pas. Nous sommes arrivés à l’identification d’une zone de densification qui a du sens, tant pour le Conseil municipal que pour les services cantonaux, qui ont émis un préavis positif dans le cadre de l’enquête technique, laquelle a précédé la présentation de notre Plan directeur à la population le 15 novembre dernier et la consultation publique qui se terminera le 15 décembre.
Au niveau cantonal, la pression sur les zones à bâtir est intense et la stratégie en matière de densification de la zone 5 n’a été stabilisée que récemment, en janvier de cette année, avec l’entrée en vigueur du nouvel article 59 LCI.
A noter que pour la commune de Collonge-Bellerive, dont la zone villas couvre environ 40,3% du territoire communal et 84% de sa zone à bâtir, la maîtrise de l’évolution de la densification constitue un enjeu majeur, tant au niveau quantitatif que qualitatif. En effet, il s’agit d’une part de préserver les éléments constitutifs de la qualité du cadre de vie et de l’identité du territoire communal; d’autre part, il est essentiel de favoriser des développements respectueux de l’environnement et répondant aux enjeux climatiques (gestion des eaux, protection de la biodiversité, arborisation, lutte contre les îlots de chaleur, etc.).

– Comment avez-vous défini les périmètres pouvant potentiellement faire l’objet de densification?
– La délimitation de ces périmètres – dits de densification accrue (PDA, en rouge sur l’illustration) – est l’aboutissement d’analyses et d’échanges basés sur une pluralité de diagnostics (qualités paysagères, biologiques, morphologies du bâti, etc.). Les impacts d’une densification accrue pour chaque périmètre ont ainsi été étudiés et les secteurs suivants ont été exclus des PDA: périmètre de protection des rives du lac; coteau paysager et continuité avec les secteurs bâtis des communes voisines; pénétrante de verdure, champs, densité des cordons boisés; grandes parcelles (haute valeur paysagère), présence de bâti patrimonial.
Le guide communal pour l’évolution de la zone 5 – actuellement en consultation publique – permet aux porteurs de projets de construction d’identifier et de comprendre les attentes de la Municipalité. Les périmètres de densification accrue identifient les zones dans lesquelles les autorités communales examineront les projets sollicitant une dérogation de densité. Des conditions à la densification sont précisées pour chaque thème (cadre de vie et urbanisation, paysage et biodiversité, mobilité douce et accès, environnement et durabilité) et sont à considérer comme un outil de discussion et de négociation entre les instances municipales et les porteurs de projet. Avec son Plan directeur et ce guide pour l’évolution de sa zone villas, la commune s’est donné les moyens de maîtriser la qualité de son évolution future, tout en communiquant ses objectifs à sa population.

– L’extension de la zone d’activités de La Pallanterie permettra de tripler le nombre d’emplois dans ce secteur. Quel est l’avenir de cette zone et quelles en sont les contraintes (mobilité par exemple)?
– En termes d’emploi, la zone industrielle et artisanale de la Pallanterie accueille actuellement 57 entreprises artisanales et industrielles, qui emploient environ 900 personnes. L’extension de la zone d’activités de la Pallanterie se fera en deux étapes, afin d’arriver, à terme, à 1800 emplois supplémentaires (200%), dont 900 durant les dix premières années. Le développement de la zone s’effectuera en faveur d’entreprises dont l’activité est principalement destinée à la clientèle de proximité (circuits courts). La Fondation de la Pallanterie souhaite également, dans le futur, attirer des entreprises à haute valeur ajoutée. Une attention particulière sera portée au type de construction des bâtiments, à savoir la maîtrise du gabarit, l’esthétique et la typologie. Par ailleurs, un parc paysager est prévu, afin de créer un cadre favorable à la détente pour les usagers de la zone. La Fondation a également pour buts de mutualiser les équipements de production d’énergie renouvelable et de limiter l’éclairage public (heures et intensité). Afin de maîtriser la mobilité, une réflexion est en cours pour une gestion centralisée et mutualisée du stationnement, la mise en œuvre de solutions de covoiturage et de navettes, ainsi que l’encouragement à l’utilisation des transports publics.

 

Propos recueillis
par Véronique Stein

La Fête des maires, c’est toute l’année!

 

Sur la rive gauche du lac, à mi-chemin entre le centre-ville de Genève et la frontière d’Hermance avec la France, la commune de Collonge-Bellerive occupe une place privilégiée dans le canton. En raison de sa situation sur un coteau en pente douce vers le lac, de quatre kilomètres de rives et de la présence de vastes espaces naturels, la commune jouit d’un cadre exceptionnel. Par ailleurs, Vésenaz, avec toutes ses commodités, offre aux habitants une petite ville à deux pas de la campagne. Selon Philippe Thorens, maire PDC de Collonge-Bellerive, l’augmentation de la population nécessite toutefois d’accompagner au mieux les jeunes familles, en proposant des infrastructures d’accueil adéquates. Ainsi, celui qui occupe par ailleurs la fonction de Président du groupement intercommunal pour la petite enfance, a œuvré, avec ses collègues des trois communes voisines, à doubler le nombre de places de crèches au profit de leurs habitants.