élections municipales du 23 mars 2025 - David Furrer, candidat Vert au Conseil municipal de la Ville de Genève (Liste 8)
Portrait du cheminot-philosophe qui roule pour l’écologie
Les élections municipales de 2025 marqueront un tournant décisif pour la Ville de Genève. Si le Vert David Furrer, 39 ans, débute dans l’arène politique, il se profile déjà comme un candidat prometteur. Ce conducteur de trains aux CFF, par ailleurs diplômé universitaire en philosophie, estime qu’un travail de terrain est nécessaire pour élargir l’adhésion aux idées défendues par les Verts. Pour ce faire, il est essentiel d’expliquer sans élitisme ni moralisme et de déconstruire les idées reçues. Il est convaincu que la transition écologique ne pourra réussir qu’avec le soutien des classes populaires et ouvrières, aujourd’hui insuffisamment représentées dans le mouvement écologiste et à gauche.
Membre des Verts depuis deux ans, David Furrer a participé activement à l’élaboration du programme pour la prochaine législature; il le défend désormais avec conviction lors de la campagne au Conseil municipal. Avec des propositions fortes, il invite chacun à se réapproprier son destin et à réaliser les idéaux communs, sans chercher de boucs émissaires.
Une locomotive politique?
Formé à la philosophie analytique, David Furrer a également étudié les sciences politiques, le japonais et l’allemand, pour finalement s’épanouir dans le métier de mécanicien de locomotive, c’est-à-dire de conducteur de trains. «J’ai découvert un monde ferroviaire fascinant où tout est codifié et régulé. Ce déterminisme parfait me convient très bien». Son engagement chez les Verts correspond à ses valeurs personnelles: une société inclusive qui permette le dialogue avec toutes les composantes de la société. Il entend s’engager en politique aux côtés des minorités sous-représentées et est «très fier de la ligne claire du parti sur la diversité et l’inclusion, malgré les vents contraires qui soufflent d’outre-Atlantique».
Par ailleurs, le trentenaire aspire à établir un dialogue avec son milieu professionnel – les ouvriers des chemins de fer – où les idées conservatrices sont en progression, y compris au sein de la gauche syndicale. En lançant le débat, le candidat Vert espère montrer que le véritable danger ne se trouve pas là où on l’imagine.
Une subvention complète pour le demi-tarif CFF
Alors que le développement du rail en Suisse est souvent réduit à des questions d’infrastructure, la question du prix des billets de train refait surface. Les déplacements, et plus particulièrement ceux liés au tourisme, coûtent cher. «Actuellement, le système repose sur un modèle à deux vitesses: le plein tarif élevé et le demi-tarif, accessible uniquement après l’achat d’un abonnement spécifique, souligne David Furrer. Si l’abonnement général est adapté à une utilisation intensive du rail, le demi-tarif reste peu souscrit. Trois quarts des habitants de la Ville de Genève n’en disposent pas».
Face à ce constat, le Vert propose une réforme simple: abolir le plein tarif et le demi-tarif pour instaurer un tarif réduit unique, accessible à tous sans abonnement préalable. Cette proposition, portée au niveau national par la conseillère Marionna Schlatter (Verts), gagne en pertinence après le rejet de l’extension des autoroutes en novembre dernier.
Certaines communes genevoises subventionnent déjà partiellement l’achat du demi-tarif. Avec sa casquette de lobbyiste des transports publics, David Furrer avance l’idée d’étendre cette initiative à la Ville de Genève sous forme de projet pilote, en expérimentant la gratuité du demi-tarif avant une éventuelle réforme nationale. Cette mesure pourrait démocratiser l’accès au rail et renforcer la place du train dans la mobilité suisse.
Des réponses à la pénurie
de logement
Nous le savons tous: la situation du logement reste très tendue à Genève. Plus de 8000 ménages se trouvent sur les listes d’attente des Fondations immobilières de droit public (HBM) et 5000 ménages sont en attente auprès des coopératives du canton. Pour répondre à cette demande et dans la droite ligne du programme des Verts, David Furrer défend ardemment le modèle des coopératives d’habitation, fruit d’une longue tradition. Lui-même membre et habitant avec sa famille dans l’une d’entre elles, il y voit de nombreux avantages: «L’esprit est communautaire, presque familial. Nous dialoguons de manière apaisée, sans l’intermédiaire d’une régie, et toutes les questions d’intendance sont réglées rapidement. Autre atout de taille: le maintien du prix des loyers dans le temps».
Pour David Furrer, accroître la part des
coopératives d’habitation est essentiel, bien que ce ne soit pas la solution miracle. En ce sens, il soutiendra l’initiative législative cantonale «Pour + de logements en coopérative», issue du Groupement des coopératives d’habitation genevoises, qui demande que d’ici 2030, 10% du parc de logements du canton soient détenus par des coopératives sans but lucratif (l’initiative prévoit que l’Etat exerce son droit de préemption).
En matière d’environnement et d’aménagement urbain, «il est fondamental de poursuivre sur la lancée, affirme le candidat Vert. Il faut continuer à dégrapper, c’est-à-dire à remplacer des surfaces bitumineuses, étanches et accumulatrices de chaleur, par des sols naturels et perméables. Cela sans se laisser décourager par la lenteur des procédures et les potentiels recours».
Prêt à convaincre et à rassembler
La conjoncture politique est difficile pour l’écologie, se reflétant dans plusieurs cantons suisses où les Verts ont perdu des sièges (Valais, Soleure, etc.). David Furrer relève que plusieurs partis – même de droite – se sont appropriés les idées des Verts. Est-ce que, pour autant, les écologistes n’ont plus de raison d’être? «Certaines mesures font désormais l’unanimité, ce qui est une bonne chose. Mais nous avons la prétention d’en faire davantage et mieux que les autres».
Les Verts, des naïfs? David Furrer invite à rejeter la caricature des valeurs écologistes, soutenue «par les réactionnaires»: «La rhétorique populiste et nationaliste, qui cherche coûte que coûte à identifier des responsables, prend malheureusement de l’ampleur. L’heure est à l’armement et à la défense. Dans ce contexte, les mouvements de droite nous font passer pour des bisounours. Mais idéalisme ne rime pas forcément avec naïveté».
David Furrer croit en la force du dialogue: rencontrer, débattre, argumenter et convaincre sont les fondements d’un projet politique rassembleur. Tenace, le candidat Vert l’est sans aucun doute. Mais son entourage souligne également sa capacité à écouter et à prendre en compte des avis contraires. En déposant sa candidature au Conseil municipal genevois, ce Vert entend incarner une écologie de terrain, ancrée dans la réalité sociale, avec l’ambition de réconcilier les classes populaires et le projet écologique.