Les Français sont plus nombreux qu’il y a trois ans à travailler dans leur logement.

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MARCHés IMMOBILIERs - Septième édition du Baromètre Qualitel/Ipsos en France

Pandémie puis inflation: quels effets sur le logement?

8 Nov 2023 | Articles de Une

Depuis 2020, la crise sanitaire, la forte baisse du pouvoir d’achat ou encore le réchauffement climatique ont-ils modifié les comportements des Français au sein de leur domicile? C’est ce qu’a voulu savoir l’Association Qualitel – qui œuvre pour l’amélioration de la qualité de l’habitat depuis près de 50 ans – en consacrant à cette thématique la 7e édition de son Baromètre, réalisée avec Ipsos*.

• Moins d’activités à l’extérieur. Comparé à il y a trois ans avant la crise sanitaire et la crise économique, les activités des Français pratiquées en extérieur ont globalement baissé pour des raisons de confort et d’économie. Ils vont moins souvent dans les cafés, bars, restaurants (49%), au cinéma (46%), au théâtre ou à des concerts (44%), dans les salles de sports (27%). Désormais, les Français font la plupart de ces activités à leur domicile: 28% y font livrer leur repas; 25% regardent des films ou des séries; 24% du sport.

• Quand le logement devient un bureau. Par ailleurs et ce n’est pas une surprise: les Français sont également plus nombreux qu’il y a trois ans à travailler dans leur logement (61%) et ce pour gagner du temps (28%), avoir un meilleur confort et un gain de flexibilité (23%). Avec ce nouvel usage, le logement devient également un bureau professionnel. C’est dans l’open space ou le living que les Français travaillent le plus (47%), notamment quand ils vivent en appartement (54%). Mais il reste que 22% des télétravailleurs ne sont pas satisfaits de leur installation.

• Le logement, un frein à la mobilité douce. Même si la voiture reste «le»moyen de mobilité des Français, le vélo arrive en deuxième position. Quelque 17% des personnes en possédant un l’utilisent plus fréquemment pour leur déplacement quotidien, surtout ceux vivant en appartement (24%). Mais le logement peut être un frein à l’achat d’un vélo. Pour les Français qui ne souhaitent pas en acheter (87%), la raison invoquée est le manque de place pour le ranger chez eux (20%), un pourcentage qui monte à 31% pour ceux vivant dans des appartements. Quant aux vélos électriques, 88% des Français n’ont pas l’intention d’en acheter dans les 12 prochains mois, en raison du manque de bornes ou prises de recharge à domicile ou à proximité.

La sobriété s’installe chez les Français

Crises économique et écologique obligent, les Français repensent et adaptent leurs façons de vivre chez eux pour notamment réduire les dépenses contraintes: énergie, eau…

• Moins de chauffage, moins d’eau. Dans leur logement, les Français font de plus en plus attention à leur consommation d’énergie pour se chauffer. Pas moins de 66% d’entre eux ont un dispositif de régulation (thermostat) de la température, les 60 ans et plus étant les plus nombreux à l’utiliser. Ainsi, depuis trois ans, les Français baissent et adaptent la température de leur logement. Pendant l’hiver 2023, dans leur pièce principale, ils étaient deux fois plus nombreux à avoir réglé leur température à moins de 20° C par rapport à 2020 (60% et 29%). De même, quand ils s’absentent, ils chauffent à moins de 16° C. Sans surprise, la raison principale est de faire des économies, et d’ailleurs ils sont plus nombreux à suivre plus souvent leur consommation d’énergie (47%).
Même constat pour la consommation d’eau. Depuis trois ans, les Français prennent moins de bains (41%) et passent moins de temps sous la douche (48%). Et ce pour réaliser des économies: 67% pour le bain; 90% pour la douche.

• Le diable est dans les détails. Par ailleurs, la recherche d’économies faite par les Français passe également par de petits gestes réalisés au quotidien.
Au cours des trois dernières années, ils ont remplacé des ampoules classiques par des LED (41%), acheté de nouveaux équipements électroménagers plus économes (16%), installé un récupérateur d’eau de pluie (15%). De plus, ils ont changé leurs habitudes d’utilisation de leurs appareils électroménagers en les faisant tourner plus souvent aux heures creuses (36%), en les utilisant moins fréquemment (32%) ou en utilisant moins souvent leur sèche-linge (8%).

• La montée en gamme des travaux de rénovation énergétique. Enfin, et c’est important, 47% des propriétaires ont réalisé des travaux de rénovation énergétique sur au moins un poste il y a moins de cinq ans: remplacement du système de chauffage (26%); isolation de la toiture et des combles (23%); remplacement d’au moins la moitié des fenêtres; isolation d’une ou plusieurs pièces (15%)…
A la suite de ces travaux, les propriétaires ont constaté un meilleur confort global (43%), une baisse de la facture d’énergie (39%), un meilleur confort thermique (38%), un logement plus sain (20%).
Enfin, près d’un propriétaire sur deux (45%) pense devoir réaliser des travaux pour améliorer la performance énergétique de son logement.
Dernier enseignement de cette étude: les Français ne savent pas toujours comment entretenir leur logement, surtout les équipements de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire et de ventilation. Et d’accuser les gérants et/ou les bailleurs. Un reproche peut-être un peu facile…

 

Michel Levron – Paris

* 3414 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus ont été interrogées par Ipsos. Cette représentativité a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région et catégorie d’agglomération). Les interviews ont été réalisées du 13 avril au 9 mai 2023.

GROS PLAN

Qualitel: une structure unique

 

Depuis 1974, l’Association Qualitel a pour objet de faire progresser, aux côtés des professionnels du logement, la qualité de l’habitat neuf et existant, et participe à sa valorisation auprès des usagers. Indépendante depuis sa création, l’Association est une structure unique en France. Son Conseil d’administration rassemble tous les acteurs concernés par le logement: associations de consommateurs, organisations professionnelles et pouvoirs publics.

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