la fête des maires - Jerome De Benedictis
«Nous sommes l’un des plus beaux villages du canton de Vaud»
Commune viticole, arboricole et agricole jusque dans les années 1960, la commune vaudoise d’Echandens a connu ensuite une forte croissance démographique en raison de sa situation idéale à proximité de Morges, de Lausanne et de l’autoroute. En se développant, Echandens n’a cependant rien perdu de son charme et de sa qualité de vie, comme l’explique son Syndic, Jerome De Benedictis, qui résume: «Nous sommes bien à Echandens».
– Conseiller municipal, Syndic depuis 2018 et député au Grand Conseil vaudois…à 35 ans, vous avez déjà une solide carrière politique. D’où vous vient cet engagement?
– Je suis né et j’ai grandi dans la commune, ce qui m’a naturellement amené à m’intéresser à sa vie et à m’engager. A 24 ans, j’ai été élu conseiller municipal et c’est un sentiment vraiment incroyable d’avoir ainsi la confiance de la population.
La politique au sein d’une commune est vraiment passionnante, car on aborde une multitude de sujets variés.
– Quels sujets vous tiennent particulièrement à cœur?
– J’ai une passion pour le sport, mais par ma formation à HEC Lausanne, je m’intéresse aussi beaucoup aux finances publiques.
– Comment se porte la commune?
– Echandens a vécu un développement modéré et harmonieux ces dernières années, sans hausse massive. Le développement s’est fait petit à petit, avec quelques freins en lien avec des projets immobiliers, mais ceux-ci ont été assez bien résolus à partir du moment où ils ont été expliqués.
Aujourd’hui, la population est d’environ 3000 habitants et elle progresse à raison d’une cinquantaine de nouveaux résidents par an en moyenne. Nous n’avons, du reste, plus de parcelles en cours de processus de zonage et nous ne devrions donc pas nous développer davantage en termes de hausse massive d’habitants durant la prochaine décennie.
Nous axons maintenant notre politique sur une démarche de densification douce, d’autant que presque toutes les parcelles possèdent des droits à bâtir résiduels.
– Comment se comportent les prix de l’immobilier?
– Les prix ont beaucoup monté et c’est très dur pour les jeunes. A 35 ans, lorsqu’on veut fonder une famille et s’installer à Echandens, il faut admettre que les prix de l’immobilier sont très souvent rédhibitoires. Notre rôle en tant que commune n’est pas de réguler le marché, mais éventuellement de mettre à disposition des logements. Nous gérons aujourd’hui dix-huit appartements en location, de styles différents puisque nous avons, par exemple, cinq logements haut de gamme et même une villa. Ces biens sont difficiles à gérer d’un point de vue organisationnel, notamment pour leur l’entretien.
Une demande de crédit pour I’acquisition de deux immeubles de logement à loyer abordables, d’entente avec le promoteur, avait été faite en 2021, mais elle a été refusée en raison d’un investissement jugé trop élevé.
– Vous avez évoqué une hausse régulière de la population. Qu’est-ce qui attire les nouveaux habitants à Echandens?
– Le cadre de vie, car nous sommes en pleine nature, tout en bénéficiant d’une excellente desserte de bus avec une très bonne cadence. Il n’en est pas de même – hélas! – pour la desserte ferroviaire qui est horrible!
Je constate que la qualité de vie a pris de la valeur. Les gens vont vers la transition énergétique, ils prennent moins l’avion, et dans ce contexte vivre dans un bel endroit prend encore plus d’importance.
La fiscalité est un autre atout de la commune, avec un taux d’imposition de 60,5% qui est plutôt de 57% si l’on paie ses impôts dans les temps, grâce à un escompte communal.
Le château d’Echandens, où Georges Simenon vécut quelques années (voir Gros plan).
– Qu’en est-il des infrastructures de la commune?
– Nous avons un projet de complexe scolaire, mais celui-ci n’est pas lié à la hausse de la population. Nous avions un peu de marge et aujourd’hui nous avons même perdu des élèves, probablement en raison des prix de l’immobilier qui posent problème aux familles.
Le projet de complexe scolaire est lié au fait que notre école actuelle est vieillissante, qu’elle n’est pas adaptée au système de l’école continue et qu’elle n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.
Le projet comprendra quatre bâtiments avec une UAPE pour 116 enfants en pré et parascolaire, dix salles de classe, une double salle de gymnastique, qui permettra de répondre aux besoins des associations locales, et une piscine, constituée d’un bassin de 25 mètres sur 13,5 mètres de cinq lignes, ainsi que d’un bassin non-nageur (13,5 m x 6 m) avec un fond mobile pour les cours de natation.
Nous avons prévu une piscine car le Plan d’études romand comprend des cours de natation pour les enfants et que notre région n’a pas les infrastructures suffisantes. Par ailleurs, dans une commune comme Echandens, qui est située à cinq minutes du lac, il est indispensable que les enfants sachent nager.
Malheureusement, la question de la piscine et de son coût d’exploitation, qui entraîne toujours un déficit, pose actuellement débat. Le budget total est de l’ordre de 44 millions, dont dix pour la piscine. Le projet pourrait débuter en 2025, avec une inauguration du centre scolaire courant 2028.
– Quelle est la politique de la commune en matière de sport?
– Elle est très engagée car il s’agit d’un enjeu de société. La commune s’est, du reste, lancée dans une série de travaux visant à mettre à niveau ses infrastructures. Nous avons rénové le tennis club pour un budget d’un million. Nous avons également pour projet de remplacer l’herbe des terrains de football par un revêtement synthétique et refaire les vestiaires. Nous avons pris cette décision car avec l’intensité des précipitations, mais aussi à cause de la chaleur, de la sécheresse et des maladies, il devenait impossible de conserver un terrain en herbe de qualité.
– Quelles sont les actions menées en faveur de l’environnement?
– Echandens a notamment lancé son projet Horizon 2026 qui liste treize objectifs afin d’avancer dans la transition écologique. Le site Internet – horizon.echandens.ch – permet de suivre en temps réel l’avancée des objectifs fixés par la Municipalité, et de voir les mesures déjà mises en place; il permet aussi à chacun de participer. Les thématiques concernées sont la biodiversité, les déchets, la mobilité, l’énergie et la vie sociale.
En outre, nous sommes en train d’étudier le bien-fondé d’un chauffage à distance mais, sachant que la commune ne produit pas de bois, ce système n’est pas forcément le mieux adapté.
propos recueillis par Virginia Aubert
Jérome de Benedictis.
GROS PLAN
Georges Simenon à Echandens
Le château d’Echandens, racheté en 1978 par la Municipalité à sa dernière propriétaire, a eu comme hôte célèbre l’écrivain Georges Simenon, qui y habita de 1957 à 1963. La «chambre bleue», lieu d’écriture de Georges Simenon et titre de l’un de ses romans, a été conservée. Elle se trouve dans la tour, au-dessus de la salle de la Municipalité. A l’époque où il vivait au château, l’écrivain avait fait construire un court de tennis et financé une partie de la place de jeux du Saugey afin de ne pas être dérangé par le bruit des enfants du village jouant dans le parc.