LA fête des maires - Serge Bornick, Syndic d’Echallens/VD
«Nous nous investissons dans la transition énergétique»
C’est une année festive que vit Echallens, avec les cent ans de son harmonie La Lyre d’Echallens et les cent cinquante ans du LEB, le train Lausanne-Echallens-Bercher. Une liaison qui, comme le souligne Serge Bornick, Syndic de la commune, revêt pour celle-ci une importance cruciale. Très sensible à la question environnementale, Echallens, qui est labellisée Cité de l’énergie, accueille désormais un écoquartier et s’engage en faveur des énergies renouvelables, par le biais d’actions de financement participatif menées avec ses habitants et d’appels d’offres groupés, afin de développer la production photovoltaïque. Selon Serge Bornick «l’activité de Syndic est passionnante et variée, mais demande beaucoup d’engagement».
– La commune a déjà accueilli les premiers habitants de l’écoquartier Osiris. A terme, quel va être l’impact sur la population?
– La commune s’est beaucoup développée durant les années 90 et 2000, avant de connaître depuis dix ans une période de stabilisation. Au début de l’année, nous comptions environ 5800 habitants. Avec l’écoquartier Osiris, qui se composera de 17 immeubles et quelque 400 appartements, la population augmentera d’environ 850 personnes, ce qui représente une hausse de près de 15% en une année. Mais Echallens est déjà habitué à de telles hausses de la population et le développement de la commune est raisonnable, tout à fait en cohérence avec le rôle de centre régional qu’elle doit jouer, notamment en matière de transports publics.
– La création d’un écoquartier était-elle dès le début une volonté challensoise?
– En 2008, lorsque le projet a débuté, nous avions prévu un quartier d’habitation classique. Ensuite, il y a eu une interpellation d’un conseiller communal pour la création d’un écoquartier, qui a séduit tout le monde. C’était en 2009-2010. Il y a eu ensuite le développement du plan de quartier et la recherche d’investisseurs.
Nous avons conservé des terrains en octroyant aux investisseurs des droits distincts et permanents de superficie (DDP) pour la location d’appartements, dont une partie à loyer abordable et le solde en loyer libre dans cet écoquartier. Il y aura également une centaine de logements en PPE.
Malgré une nette hausse des prix de l’immobilier ces dernières années à Echallens, la demande est forte pour les appartements en PPE, qui se vendent vite. On constate aussi un manque de logement de location. Il y a vraiment beaucoup de demandes et tout sera loué d’ici la fin de l’année.
La situation pour l’acquisition de villas individuelles est aussi difficile, surtout pour les jeunes, en raison des prix.
– Avez-vous d’autres projets de construction?
– Non, avec Osiris, nous sommes arrivés à la fin des projets de cette importance. Il n’y a plus de grands terrains pour des constructions d’envergure. Le développement futur se fera par le biais de petits immeubles, situés sur des parcelles où se trouvent aujourd’hui des maisons individuelles.
– Comment allez-vous intégrer les nouveaux habitants?
– Nous invitons toujours les nouveaux arrivants à découvrir les sociétés locales et à participer au Conseil communal. Cette année, en raison de la taille de l’écoquartier, nous allons organiser une fête le 7 octobre, afin de permettre aux nouveaux résidents de découvrir le bourg.
– Les infrastructures sont-elles adaptées?
– Les écoles primaires et secondaires sont gérées par l’ASIRE – l’Association scolaire intercommunale de la région d’Echallens – et nous disposons encore de places pour nos élèves. Mais nous suivons attentivement l’évolution de la situation.
Par ailleurs, nous allons accueillir sur notre territoire le nouveau Gymnase d’Echallens, dont l’ouverture est prévue en 2027. Il disposera de 40 classes et a été conçu pour quelque 1000 élèves. C’est un dimensionnement que les spécialistes estiment idéal pour un bon fonctionnement. D’un point de vue architectural, il est composé d’un système constructif en bois, identique au projet d’Aigle. Le futur gymnase comprendra également une salle de sport triple, utilisable par les sociétés locales. Il s’agit d’un budget de plus de 50 millions, assuré par le Canton, mais pour Echallens la présence de ce gymnase est positive.
– Quelle est la situation financière d’Echallens?
– Les finances sont saines. Nous avons bouclé les derniers exercices sur des excédents. Nous avons toutefois une dette par habitant relativement élevée et devons rester attentifs. Notre taux d’imposition communal est de 72,5% de l’impôt cantonal de base, ce qui reste raisonnable, la moyenne cantonale étant de 67%.
– Vous avez évoqué la volonté d’Echallens d’intégrer les nouveaux habitants, notamment par le biais d’un engagement politique pour la commune. Est-il difficile de trouver des candidats pour le Conseil communal et le Conseil municipal?
– Pour le Conseil communal (Législatif), il faut aller chercher les gens, mais on en trouve. Tous les partis n’ont pas assez de candidats potentiels en réserve lorsqu’un élu arrête son activité. Depuis le début de la législature, quand il y a eu des démissions, tous les partis – à l’exception de l’UDC – ont trouvé des remplaçants.
La situation est différente pour le Conseil municipal (Exécutif). Il n’y a pas eu de départs et lors des dernières élections nous avons toujours eu plus de candidats que de postes.
– Comment la commune fait-elle face au défi énergétique?
– Nous mettons l’accent sur le développement des énergies renouvelables. Dans ce cadre, nous avons notamment mis en place l’opération TS Solaire. Dans un premier temps, en 2020, nous avons proposé un financement participatif pour une installation solaire sur les toits du complexe scolaire des Trois-Sapins. Cette année, une deuxième souscription à hauteur de 360 000 francs pour couvrir trois toits de bâtiments communaux, a rencontré à nouveau un grand succès. Nous avons aussi mis en place des appels d’offres groupés qui permettent aux habitants de profiter de prix attractifs pour l’achat de panneaux solaires.
Nous avons réalisé une étude sur l’état énergétique des bâtiments communaux et allons poursuivre les assainissements. Mais une partie de notre parc immobilier est classé ou protégé, ce qui complique la rénovation thermique. C’est le cas de notre site scolaire, qui va être classé en raison de sa construction modulaire typique des années 70.
Nous œuvrons aussi en faveur de la biodiversité et dans cette stratégie, nous venons de mettre en place des subventions afin d’aider au remplacement des haies non indigènes par des végétaux locaux.
– Vous allez lancer des actions en faveur des personnes âgées…
– Nous travaillons avec Pro Senectute et nous avons réalisé une étude afin de cerner les besoins des aînés. Il en ressort notamment un besoin de faire des rencontres. Nous allons organiser un repas annuel, mais aussi mettre en place cet automne un système d’aides ponctuelles effectuées par des jeunes de la commune, par exemple pour faire les courses. Ce seront de petits jobs pour les jeunes et une aide concrète pour les seniors.
Nous allons aussi établir un réseau de bancs publics, dédiés à la conversation. Des «blabla bancs», sur lesquels on s’installe car on a envie de rencontrer des gens, de discuter. Nous sommes en train de répertorier les bancs qui feront partie du réseau.