Une commune vaudoise dynamique.

/

LA fête des maires - Alain Monod, Syndic d’Epalinges/VD

«Nous ne voulons pas devenir une cité dortoir»

13 Sep 2023 | Articles de Une

A proximité de Lausanne, la commune d’Epalinges connaît un développement régulier. Mais si elle bénéficie du dynamisme de la capitale vaudoise, Epalinges entend bien conserver son identité et sa qualité de vie, comme le souligne Alain Monod, son Syndic. Par ailleurs, différents projets d’importance sont en cours, notamment la rénovation de la caserne des sapeurs-pompiers et l’installation du chauffage à distance.

– Votre commune se développe et a même agrandi son école…
– Epalinges fait partie des communes qui constituent la couronne de Lausanne. Celle-ci compte environ 10 000 habitants et elle pourrait augmenter jusqu’à 12 000 en raison de différents projets immobiliers. Dans ce contexte de développement, l’adaptation des infrastructures est essentielle. On estime que l’arrivée de 1000 habitants se traduit par 110 élèves supplémentaires, ce qui représente des classes complémentaires, pas entièrement compensées par ceux qui terminent leur scolarité. Par ailleurs, la société a beaucoup évolué ces dernières années et il faut, en plus des classes, mettre à disposition des places de crèche aux familles, ainsi que des repas à la cantine à midi.

– Arrivez-vous à conserver le même taux d’imposition local, malgré de nombreux travaux?
– Depuis plusieurs années, nous gardons un taux stable, raisonnable et plutôt favorable qui est de 64,5% par franc cantonal. Cette stabilité est du reste un atout pour l’attrait de la commune, qui a également beaucoup bénéficié de l’arrivée en 2008 du métro M2. Cependant l’un des défis pour Epalinges consiste à ne pas devenir une cité dortoir.
Nous misons beaucoup sur l’offre locale en matière de sport et de culture, notamment pour les jeunes. Par exemple, la commune donne 60 francs pour un jeune qui s’inscrit dans un club sportif communal. Ce montant est aussi accordé si le jeune doit aller à Lausanne parce qu’il n’y a pas de club local dans sa discipline. Nous avons des clubs de qualité, notamment ceux de foot, de basket, de volley et de floorball (unihockey), qui tous évoluent à un niveau supérieur.
Nous proposons aussi des animations par le biais de spectacles.
La commune a aussi développé depuis 2022 une application, COMMUNEapp, disponible sur Google Play et sur App Store. L’objectif est de permettre à tous de se tenir au courant de la vie palinzarde!

– Quelle est la politique énergétique d’Epalinges?
– Nous avons un projet d’installation d’un chauffage à distance pour les hauts de la commune, qui correspond à notre volonté de développer l’énergie renouvelable. Pour le moment, le projet doit encore être expliqué aux habitants, car des craintes subsistent, parmi lesquelles la hauteur de la cheminée de l’installation ou encore la circulation des camions lors de la construction et par la suite. Le chauffage à distance fonctionnera avec du bois indigène. Nous soutenons aussi financièrement l’achat d’un vélo électrique à hauteur de 300 francs – et accordons des subventions pour le remplacement d’appareils ménagers moins énergivores qui se situent dans les catégories A ou B. Il existe aussi des aides communales pour effectuer des bilans énergétiques des bâtiments. La commune a aussi installé quatre bornes pour la recharge de véhicules électriques et d’autres sont en projet.

– Comment l’intérêt grandissant pour Epalinges se traduit-il sur le marché immobilier?
– La situation est délicate, surtout pour les jeunes de la commune qui souhaitent y rester. Les prix ont augmenté et il n’y a pas assez d’appartements. Quant aux prix des terrains, ils n’ont pas baissé. La commune dispose d’un droit de préemption, mais elle ne l’a jamais utilisé, car le prix du terrain est trop élevé ou il est mal placé et ne dispose pas d’infrastructures, surtout en matière de transport.
En 2012, nous avions reçu un don important de 10 millions de francs de la part d’Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea, qui avait vécu 38 ans dans la commune. Nous avions utilisé cet argent pour construire un immeuble de 19 logements adaptés. Récemment, nous avons inauguré 22 appartements supplémentaires, construits en collaboration avec la Coopérative du logement.

– D’autres projets sont-ils en cours?
– Dans un domaine complètement différent, nous allons rénover la caserne des sapeurs-pompiers pour un budget de 5 millions de francs. Il s’agit d’un budget important pour la commune, dans une période où les taux d’intérêt repartent à la hausse, mais ces travaux étaient indispensables.

– Avez-vous assez de sapeurs-pompiers volontaires?
– Je préside une Commission sur la réorganisation des services du feu dans la couronne lausannoise, ce qui me permet d’avoir une vue globale. Nous n’avons pas de peine à trouver des volontaires pour les nuits et les week-ends. C’est en revanche plus difficile la journée, car les personnes travaillent à l’extérieur et ne peuvent pas forcément s’absenter. Auparavant, le service était recommandé pour les employés communaux, mais ce n’est plus le cas.
A l’avenir, l’objectif est d’engager davantage les sapeurs-pompiers professionnels durant la journée et les volontaires la nuit et les week-ends.
Les effectifs sont stables dans la commune, avec chaque année quatre ou cinq nouvelles personnes, surtout des jeunes. Nous avons aussi de plus en plus de femmes. Actuellement, elles sont une dizaine.

– L’engagement est-il le même quand il s’agit de la politique communale?
– Nous ne sommes pas encore à mi-législature et les six partis représentés au Conseil municipal ont épuisé leurs listes. Il est effectivement de plus en plus difficile de trouver des personnes motivées. Ensuite il faut tenir toute la durée d’un mandat, or il y a des gens qui déménagent, notamment des jeunes, ou qui renoncent faute de temps.

 

Propos recueillis
par Virginia Aubert

Alain Monod.

EXPLOREZ D’AUTRES ARTICLES :