Michel Pomatto.

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Michel Pomatto, maire du Grand-Saconnex/GE

Nous avons des projets porteurs d’avenir

13 Avr 2022 | Articles de Une

D’abord actif dans la vie associative, puis politique, Michel Pomatto est maire du Grand-Saconnex. «En 2003, on m’avait demandé de me mettre sur la liste socialiste et j’ai accepté. Je suis entré au Conseil municipal en janvier 2004 et ai été deux fois président de cette noble assemblée». Michel Pomatto aborde le nouveau développement du Grand-Saconnex avec confiance même si, dit-il, il faut être vigilant, notamment sur le plan financier.
Très attaché à sa commune, Michel Pomatto en connaît chaque coin. Son endroit préféré? «La terrasse du Délice Ange’Vin, au cœur du village. C’est un lieu caché dans la cour d’une ancienne bâtisse, sous la vigne vierge, qui ressemble au Luberon».

– Avec la création de trois nouveaux quartiers – Carantec, les Marronniers et la Susette – et plusieurs projets liés à la mobilité, le Grand-Saconnex est en plein développement. Comment cela se vit-il au quotidien?
– Pour le Conseil administratif, cela n’est pas simple et implique de gérer de multiples dossiers. Ces projets influent sur l’ensemble de la vie communale, mais amènent également des atouts très intéressants pour le futur. Les maîtres-mots sont la communication et la concertation. Pour ce faire, la commune va ouvrir la «Maison des projets», afin d’avoir un lieu de présentation et de discussion autour des enjeux communaux, tant liés à l’aménagement du territoire qu’aux infrastructures sportives, culturelles et sociales. La modernisation du Plan directeur communal fait également partie de ces éléments. Cela engendre beaucoup de questionnements et parfois de l’inquiétude. Le changement est toujours difficile à vivre pour les gens, même si la situation actuelle, du point de vue de la mobilité, nécessite des actions.
Concernant Carantec et les Marronniers, il s’agit plutôt de reconstruction, avec une densification plus forte. Les immeubles actuels sont vétustes et obsolètes. Ces projets permettront de créer des lieux de vie plus en adéquation avec notre époque et les normes actuelles de construction; ils nous aideront à répondre aux besoins de la population. Le Grand-Saconnex s’est associé à deux autres communes (Lancy et Carouge) dans le concept Commune-Rénove (voir le Journal de l’Immobilier No 24, du 16 mars 2022), afin d’œuvrer dans le cadre de l’urgence climatique et de lancer la rénovation énergétique du parc immobilier.

– Quelle est l’avancée aujourd’hui de vos projets urbanistiques?
– Le projet Carantec est le plus avancé, les deux autres sont dans des phases d’études. Je n’ai pas de dates précises. On est dans le court et moyen terme.

– Ces nouveaux quartiers vont augmenter de manière importante la population de la commune. Combien y aura-t-il de nouveaux habitants et comment allez-vous les accueillir?
– Plusieurs milliers, à mon sens; ils arriveront en plusieurs vagues en fonction des projets. Il faut noter que le territoire commnunal est petit et que le 50% est occupé par l’aéroport, Palexpo et la jonction autoroutière. Il nous faudra des infrastructures adaptées dans les secteurs de la petite enfance, du scolaire et des sports. Nous avons déjà ouvert deux crèches et étudions la possibilité d’en faire une troisième. Nous avons actuellement quelque 200 demandes en attente. Pour les écoles, la situation est stable, mais nous allons ouvrir des classes dans les quartiers du Pommier et de La Tour. En revanche, nous allons manquer de salles de sport et nous examinons la possibilité d’en créer dans le quartier de la Susette.

Michel Pomatto aborde le nouveau développement du Grand-Saconnex avec confiance.

– Du fait de la présence des organisations internationales, le Grand-Saconnex a une identité multiculturelle. Celle-ci est-elle appelée à changer avec la création des nouveaux quartiers?
– Je ne pense pas que cela va changer, la commune est effectivement un des lieux à Genève qui ont le plus grand mélange de langues, nationalités et cultures.

– La commune est déjà confrontée à un important trafic de transit, auquel s’ajoutera la circulation liée à l’arrivée des nouveaux habitants. Comment allez-vous gérer la mobilité?
– L’ouverture du Tunnel des Nations et l’arrivée du tram des Nations vont permettre de diminuer de façon importante le trafic. La volonté cantonale est de favoriser la mobilité douce et les transports en commun. Le tram des Nations et les accompagnements (trottoirs – pistes cyclables – végétalisation) vont dans ce sens.

– Le Grand-Saconnex dispose aussi d’une offre culturelle importante. La commune devrait accueillir un futur Musée de la BD à la villa Sarasin. Où en est le projet?
– Il avance bien et nous espérons que ce musée pourra voir le jour. La prochaine étape sera le lancement de l’appel d’offres pour le bureau d’architecte et la création de la Fondation. Il faut relever que le lieu répond au programme de l’Association pour un Musée de la bande dessinée (AMBDI) et que des collaborations se mettent en place avec la Bibliothèque de Genève (fonds Töpffer), la Bibliothèque de Lausanne (fonds BD, 250 000 ouvrages), le Cartoonmuseum de Bâle et le Festival d’Angoulême. C’est un projet qui aura une dimension régionale, voire internationale, mais qui sera également un lieu de vie à la disposition des habitants et des jeunes de la commune.
D’autres projets, comme la création d’une douzaine d’ateliers d’artiste et du Théâtre Douze dix-huit, inauguré en 2019, ont également abouti. Malgré la pandémie et les restrictions qui l’ont accompagnée, le théâtre a déjà trouvé son public. Avec 104 places, il se prête bien à des one-man-shows, par exemple, et à des spectacles en interactivité avec le public. C’est le cas dans le spectacle «La convivialité ou la faute de l’orthographe», qui est du reste prolongé jusqu’au 21 mai.
Le théâtre a déjà plusieurs collaborations, notamment avec le festival Black Movie, et il s’est rapproché dans cette optique du festival de films d’animation Animatou.
La commune est aussi en train de mettre en place une collaboration avec la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD), afin de proposer dès la rentrée une nouvelle offre de cours d’art à destination de ses résidants et de ceux des environs. Nous avions constaté que l’offre en matière d’arts visuels était peu étoffée.

– La qualité de vie qu’offre la commune réside notamment dans ses parcs. Quelle est la place accordée à la biodiversité?
– Elle est importante et la volonté communale est de préserver cet héritage arboricole. Les nouveaux projets intègrent cette dimension de biodiversité, comme celui de la Susette, qui devrait conserver de larges espaces verts.

 

Virginia Aubert

La Fête des maires, c’est toute l’année!

 

Autrefois village agricole, le Grand-Saconnex est devenu en quelques décennies une ville suburbaine dynamique, accueillant plusieurs organisations internationales. Aujourd’hui, la ville poursuit son développement, avec de très importants projets immobiliers et de mobilité.