Arzier, village réputé pour sa vue imprenable sur le lac.

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la fête des maires - Louise Schweizer, Syndique d’Arzier-Le Muids/VD

«Notre cadre de vie est un atout»

17 Avr 2024 | Articles de Une

«Mon père était Syndic et j’ai toujours dit que je ne le serais jamais, car on n’avait plus de vie familiale», s’amuse la sympathique Syndique. Pourtant, lorsqu’on lui propose de rejoindre la Municipalité, elle accepte. «J’aime ma commune et les gens», dit-elle. A la tête d’Arzier-Le Muids pour sa deuxième législature, elle entend notamment terminer l’important projet de construction du centre scolaire intercommunal et poursuivre le développement de la qualité de vie de la commune.

– La population de la commune augmente régulièrement. Comment expliquez-vous ce succès?
– Effectivement, nous avons fêté notre 3000e habitant l’année dernière, le 1er août. La qualité de vie de la commune composée de deux villages, Arzier et Le Muids, et de deux hameaux, l’environnement avec la vue sur le lac et sur le Mont Blanc sont des atouts. Nous avons aussi la chance d’avoir encore des maisons à vendre, le train et des structures d’accueil de jour pour les enfants. En plus de l’offre intercommunale, nous disposons depuis 2018 de notre propre cantine et jardin d’enfants. Quant aux familles avec des adolescents, elles apprécient beaucoup la proximité du train.

– Comme la majorité des communes, Arzier-Le Muids doit réviser son Plan général d’affectation (PGA). Où en êtes-vous aujourd’hui?
– Les zones constructibles étaient largement surdimensionnées. Nous avons donc dû instaurer une zone réservée sur toutes les parcelle en zone à bâtir en 2019 pour pouvoir travailler sur notre nouveau PGA. Nous venons de terminer la deuxième mise à l’enquête du nouveau plan, qui réduit nettement la zone constructible pour les quinze prochaines années. La réalité fait que mises à part les quelques parcelles que nous avons pu maintenir, à l’avenir le développement se fera essentiellement par la densification du bâti existant.
Aujourd’hui, le type d’habitation évolue. Il y a de plus en plus de villas jumelles sur des parcelles qui étaient auparavant occupées par un chalet avec 1000 m2 de terrain. Par ailleurs, il y a très peu de locations à Arzier-Le Muids, ce qui est problématique pour les jeunes et les personnes âgées.

– Quels sont les principaux projets de la commune?
– Le plus important est celui du centre scolaire intercommunal, dont les prémices remontent à 2014. Le projet était bloqué depuis 2018, en raison des oppositions d’un groupe de riverains qui sont allés jusqu’au Tribunal fédéral pour y être déboutés en 2022.
Entre-temps, il y a eu la Covid, la guerre en Ukraine et l’inflation qui ont renchéri de plus de 20% le prix du projet, dépassant actuellement les quarante millions, alors qu’il avait été budgétisé à une trentaine de millions. Nous allons aussi devoir débourser un million supplémentaire pour réaliser des fouilles archéologiques car des vestiges ont été trouvés sur le chantier, ce qui retardera encore les travaux de six mois.
Depuis 2014, la question environnementale est aussi devenue plus pressante, ce qui nous a incités à ajouter des panneaux solaires, pour un coût supplémentaire de 300  000 francs.
A terme, le collège intercommunal comptera quatorze classes, une UAPE et une salle triple – mais nous devons déjà commencer le projet d’un deuxième bâtiment, puisqu’il en faudrait trente à l’horizon 2035.
En attendant la construction, les bungalows s’entassent dans la cour d’école. A ce jour, nous en sommes à six.

– Quelle est votre politique énergétique?
– Nous sommes en train de mettre en œuvre notre Plan énergie et climat communal. Concernant l’éclairage public, nous passons aux leds et éteignons les lumières trente minutes après le dernier train.
Nous remettons à jour notre chauffage à distance qui alimente notre école, notre auberge, un quartier d’immeubles et quelques maisons, pour qu’il puisse utiliser les plaquettes de bois de nos propres forêts.
Nous sommes aussi attentifs à préserver la biodiversité. Unr action a été lancée, visant à remplacer les laurelles par des arbustes indigènes. Nos manifestations deviennent également de plus en plus écoresponsables, même si nous avons déjà des verres réutilisables depuis 2020. L’année passée, nous avons acheté des guirlandes solaires pour l’éclairage. Dans les forêts, nous préservons les couloirs naturels pour la faune. Nous avons même un groupe d’une quinzaine de chamois qui viennent régulièrement… manger les rosiers des habitants.

– Qu’en est-il du commerce local?
– Nous avons une boulangerie-pâtisserie et un Denner qui fonctionnent bien. L’épicerie qui s’était installée juste avant Denner n’a cependant pas tenu le coup. Auparavant, Arzier comptait trois restaurants et il ne reste plus qu’un commerce de pizza au feu de bois et l’auberge communale. Nous avons eu un gérant qui avait créé un restaurant gastronomique dans celle-ci, mais sans succès. Deux jeunes ont repris l’établissement, mais ont ensuite décidé de s’installer ailleurs. L’auberge a alors été reprise par une association qui proposait des apprentissages à des jeunes en rupture. Le projet a bien fonctionné, mais nous avons aujourd’hui un repreneur.
Au Muids, par contre, le restaurant Le Tivoli fonctionne très bien.
Nous faisons tout pour maintenir les commerces au rez-de-chaussée de la rue principale. Nous avons, par exemple, une crèche, une bibliothèque, et nouvellement un institut de beauté. Nous ne voulons pas qu’Arzier-Le Muids devienne une cité dortoir.

– Quelle est l’offre culturelle?
– Nous avons beaucoup de sociétés sportives et culturelles, très actives. Pour les soutenir, la commune met ses salles gratuitement à leur disposition. Parmi les événements importants, notons les Fenêtres de l’Avent. Chaque jour, on se retrouve chez des habitants entre 18h30 et 20h30 pour un vin chaud durant le mois de décembre. Comme cette manifestation a beaucoup de succès, nous organisons sur le même principe les Fenêtres de l’été depuis l’année dernière, pendant le mois d’août. Ce qui est important pour nous est de créer des occasions pour nos habitants de se rencontrer, faire connaissance, tisser des liens réels dans ce monde de plus en plus virtuel. Cela fait partie de la qualité de vie de notre commune.

 

Propos recueillis par Virginia Aubert

Louise Schweizer.