La fête des maires - Luc Lavarini, maire de Bardonnex
«Ne pas parler que de la douane!»
«Je me suis installé à Bardonnex car mon épouse est originaire de la commune, explique le maire, Luc Lavarini. J’ai fait de la politique pour m’impliquer davantage dans la vie communale et je me suis pris au jeu». C’est avec plein d’enthousiasme que Luc Lavarini aborde cette nouvelle législature qui verra notamment la création de quelques nouveaux logements, d’une école et d’une Maison des arts.
– Quel bilan tirez-vous de la dernière législature?
– C’était une législature particulière car nous avons vécu une élection complémentaire pour le Conseil administratif, suite au décès d’un conseiller administratif élu. J’ai rejoint l’Exécutif en novembre 2020. Le dossier principal de cette législature était la nouvelle école, car nous attendions depuis plus de 30 ans de pouvoir la construire. Nous avons obtenu toutes les autorisations et avons pu démarrer le chantier en fin de législature 2020-2025.
A l’échelle de Bardonnex, il s’agit d’un grand projet, puisque les travaux s’élèvent à plus de 20 millions pour une commune qui a environ 8 millions de budget annuel. L’école sera composée de 14 classes, une salle de gym qui servira également de salle communale, un restaurant scolaire, ainsi qu’un dojo pour notre club de Judo Ju-Jitsu.
– Y a-t-il d’autres projets à venir?
– Le trafic de transit est un gros problème que nous devons continuer à gérer. Nous nous y sommes attaqués mais les efforts doivent se poursuivre lors de cette nouvelle législature.
Bardonnex est certainement la commune la plus citée de Suisse, puisque tous les matins on en entend parler à la radio, mais malheureusement c’est plutôt pour les bouchons à la douane que pour la beauté de ses paysages et des balades que l’on peut y faire. Cette difficulté de circulation à la douane se répercute aussi sur les petites routes. Mais Bardonnex n’est pas la seule commune à être touchée par le trafic de transit, il y a aussi Troinex, Veyrier, Perly, entre autres.
Nous avons déjà essayé de nous associer entre communes pour avoir plus de poids. Nous avons demandé, par exemple, de retarder l’ouverture des petites douanes, notamment celle de la Mûre, mais le Canton a refusé. C’était évidemment une déception, mais nous étudions d’autres propositions. Il est impératif de trouver des solutions! Nous devons travailler tous ensemble.
La commune de Bardonnex est composée de plusieurs villages et hameaux, ce qui complexifie la problématique. Les réalités sont donc différentes pour chacun, puisque La Croix-de-Rozon, par exemple, est plus touchée par le trafic de transit que ne peuvent l’être Bardonnex ou Charrot.
Nous discutons beaucoup avec la commune française voisine de Collonges-sous-Salève, concernée elle aussi par ce problème. Si nous fermons une petite douane, nous ralentissons le trafic et les bouchons se forment sur la route nationale du côté français.
C’est vraiment une problématique transfrontalière.
La décision de rendre payante l’autoroute du pied du Salève nous inquiète beaucoup, car il y aura vraisemblablement des répercussions sur les petites routes, et du coup, dans les villages.
– Le télétravail a-t-il un impact?
– Nous faisons des comptages réguliers et il n’y a aucune baisse, on constate plutôt une augmentation. A partir de 16 heures, la route de Cugny est déjà bouchée entre Compesières et La Croix-de-Rozon, soit plus d’un kilomètre de bouchon. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 10 000 véhicules par jour au giratoire de La Croix-de-Rozon, cela doit diminuer.
– La commune dispose-t-elle encore de terrains constructibles?
– Bardonnex est composée principalement de zone agricole. Nous avons exploité toutes les zones constructibles. Il y a un dernier PLQ à la Mûre, en construction et qui accueillera près de 200 habitants. Ces nouvelles constructions comprendront des logements transgénérationnels, avec la mutualisation de certains locaux de la coopérative Equilibre.
Il restera une ou deux petites poches en zone constructible chez des privés, mais c’est vraiment insignifiant.
Par ailleurs, la Fondation de la commune de Bardonnex pour le logement (FCBL), qui gère une centaine d’appartements, est vraiment très active. Elle propose des logements à loyers modérés afin de répondre aux besoins de la population. A Charrot, un particulier va permettre la création de trois appartements pour la FCBL. Une petite construction devrait aussi voir le jour à la route d’Annecy, avec une dizaine d’appartements.
– Enregistrez-vous beaucoup de demandes?
– Il y a des listes d’attente, mais elles peuvent évoluer rapidement. Nous prenons vraiment soin de nos appartements, que nous rénovons et modernisons. Nous avons, par exemple, ouvert les cuisines pour être dans la tendance. D’autres logements, bien qu’ils soient en très bon état, n’ont pas beaucoup de cachet et sont parfois plus difficiles à louer.
– Quelle est votre politique énergétique?
– Nous avons étudié, avec SIG, un projet de chauffage à distance afin d’examiner comment nous pourrions relier les immeubles communaux, mais aussi les logements privés, à ce réseau. C’est assez compliqué et nous en sommes aux prémices. Mais il y a une volonté de la commune de s’occuper de ses bâtiments et de favoriser le passage à des énergies renouvelables car beaucoup d’habitations sont chauffées au mazout ou au gaz et qui devront, un jour ou l’autre, passer à d’autres systèmes de chauffage.
Pour ce qui est de la construction de la nouvelle école, nous avons surdimensionné le système de chauffage en raison de sa proximité avec la Commanderie, ce qui nous permettra, à terme de chauffer l’ensemble du site via un chauffage à distance.
Nous sommes également en contact avec l’Office cantonal de l’eau, afin de créer des zones de stockage de l’eau. En effet, lors des intempéries de juin 2024, nous avons eu de nombreuses inondations et voulons trouver des solutions afin que les habitants n’aient pas à revivre ces catastrophes.
– Quelle est l’offre culturelle bardonnésienne?
– Elle devrait être développée au cours de cette législature. La FCBL a racheté récemment une parcelle sur laquelle se trouve une maison qui appartenait au sculpteur Manolo Torres. L’objectif est de la rénover pour en faire une «Maison des arts». Le projet vient d’être lancé: il vise à créer un espace ouvert à la population et qui rende hommage à l’artiste. C’est un très joli projet pour notre commune!