Un thème sur la réinvention du paysage. Photo: la rocaille du parc La Grange.

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culture et nature

«L’Information immobilière» réinvente le paysage

11 Juin 2025 | Culture, histoire, philosophie

L’été arrive avec ses envies de voyages et de découvertes. Quoi de neuf? La multitude de paysages qui s’offrent à une infinité de regards, c’est-à-dire l’immuable paysage qui se redéploie et se recompose sans cesse. C’est le dossier central de la nouvelle édition de l’été de la revue «L’Information immobilière».

Il va falloir ouvrir les yeux et savourer sans modération le doux et vigoureux plaisir de la découverte ou de la redécouverte. Avec l’été qui arrive et les vacances qui l’accompagnent, il est temps de reprendre son bâton de pèlerin et de retrouver son esprit de découvreur. Ce que propose «L’Information immobilière», éditée par la Société Privée de Gérance (SPG), c’est de replonger dans cette espèce de kaléidoscope qu’on appelle le paysage. Le paysage, c’est ce que l’on a devant les yeux. C’est aussi un décor, un panorama, un environnement, bref une réalité aussi multiple et variée que toutes les contrées qui composent notre planète. Le paysage, c’est la nature mais c’est aussi la ville, ce sont les couleurs mais aussi les lumières, c’est une énigme en fait, presque un mystère, de perceptions et de sens qui n’en finissent jamais.
«La crise écologique nous a fait prendre conscience de l’importance de notre environnement, expliquent les auteurs de ce dossier, et de l’urgence de reconsidérer le jardin et le paysage dans les projets d’architecture. Créés pour le plaisir esthétique et la paix de l’esprit, ils apportent désormais des solutions pour répondre au défi du changement climatique».
Entre l’architecture et le paysagisme, à mi-chemin entre ces deux pôles de la vie humaine, apparaît dès lors un nouvel acteur que la revue appelle tout simplement, faute de mieux, l’architecte-paysagiste. «Artiste et botaniste, sociologue et philosophe, il compose un jardin d’agrément aussi bien qu’il redessine l’horizon. En faisant de la nature son terrain de jeu, qu’il sert autant qu’il la modèle, il est celui qui constate les effets du changement climatique tout en étant le plus à même d’y remédier».

Un micro-climat pour Notre-Dame

Il faut suivre ce voyage proposé par «L’Information immobilière» dans la réinvention du paysage: les jardins de toute sorte, suspendus ou lisses et insaisissables, les grands arbres, les allées qui se suivent ou s’entrecroisent, les espaces immenses ou les jeux de lumière et d’ombres… Le paysage est aussi vaste et surprenant, aussi changeant et apaisant ou terrifiant que la vie elle-même.
Une longue et passionnante interview avec Bas Smets, l’un des architectes du paysage les plus cotés au monde, qui a étudié à l’Institut d’architecture de l’Université de Genève, permet de redécouvrir la cathédrale Notre-Dame de Paris, quelque temps après sa réouverture, d’une manière très originale, fondée sur la prise en compte des micro-climats (la pluie, le souffle, le vent…) qui ont une sorte de résonance cosmique et, pourquoi ne pas le dire franchement, quasiment mystique sur l’édifice. Un architecte? Un paysagiste? «Les artistes ont d’autres façons de voir le monde, confie Bas Smets. C’est essentiel à ma pratique. Depuis tout jeune, partout où je vais, je vois les possibilités au-delà de ce qui existe».
Autres thèmes architecturaux, la présentation de l’œuvre d’un architecte chilien, Max Nunez Bancalari, qui imagine des bâtiments ancrés dans un respect et une sorte de communion avec le paysage – les volcans, les lacs immenses, les montagnes – ainsi que la présentation de deux «architectes qui font du bien», comme dit «L’Information immobilière», les Français Gaston Tolila et Nicolas Gilliland, lauréats l’an dernier de l’Equerre d’argent qui récompense leurs logements sociaux et leurs structures médicales. Encore des paysages, en fait, mais qui sont nichés au cœur des villes!

Adieu à Philippe Bouvard

Cette édition de «L’Information immobilière» marque aussi l’adieu à Philippe Bouvard, le célèbre journaliste et écrivain, jadis pilier historique des «Grosses têtes» et découvreur de talents dans «le petit théâtre de Bouvard», qui a décidé de prendre sa retraite au bel âge de… 96 ans. «Pendant plus de trente ans, explique la revue, il a instillé son esprit brillant et sa plume pétillante dans nos pages. Ses chroniques drôles et incisives auront ainsi réjoui notre lectorat qui se pressait de le retrouver dans nos éditions. Nous republions sa toute première chronique parue à l’été 1994, un petit geste pour le remercier de sa grande fidélité et de son amitié».
Le titre de cette première chronique? «Le monde des affaires est encore plus cruel que le monde tout court!».
Le paysage se réinvente, mais le monde ne change pas…

 

Robert Habel

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