Perrine Bruyas.

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Présidente de l’UPIAV

Les nouveaux défis de Perrine Bruyas

14 Sep 2022 | Articles de Une

«Quand le bâtiment va tout va», dit le dicton et c’est le cas aujourd’hui dans le canton de Vaud comme ailleurs en Suisse romande. Mais la bonne santé de l’immobilier ne doit pas inciter à relâcher les efforts entre les différents acteurs de la branche, explique Perrine Bruyas, la nouvelle présidente de l’UPIAV, l’Union patronale des ingénieur(e)s et architectes vaudois(es).

Elle est souriante et hyperdynamique, la tête pleine d’envies et de projets! Elue présidente de l’UPIAV lors de l’assemblée générale de l’association, le 29 juin dernier à Lausanne, Perrine Bruyas, elle-même architecte, a visiblement l’intention de faire bouger les choses et de prendre les problèmes à bras-le-corps.
«La situation de la construction est très bonne, dit-elle. Depuis plus de dix ans, on a construit beaucoup dans le canton de Vaud; on voit d’ailleurs des grues et des chantiers partout, et la tendance est toujours aussi forte. Mais le ciel n’est jamais absolument sans nuages, il faut rester attentif et prendre en compte les problèmes qui se posent».

«Une force d’analyse et de proposition»

Forte de 150 membres environ, l’UPIAV rassemble des architectes et des ingénieurs, mais aussi des urbanistes et des spécialistes de l’environnement construit. Elle s’occupe aussi bien des problèmes au sein de sa profession que des relations avec les pouvoirs publics et la société en général. «Nous sommes une force d’analyse et de proposition, explique Perrine Bruyas, nous facilitons le dialogue entre toutes et tous. L’immobilier est un domaine très sensible, qui exige des discussions avec des interlocuteurs très différents, aussi bien dans la profession que dans la population. Le bâtiment est une source d’emplois très importante et joue un rôle clef dans l’économie, mais c’est aussi un domaine qui concerne la population au sens large, car un nouvel immeuble ou un projet immobilier auront forcément un impact sur la vie quotidienne des gens. Heureusement, nous avons une tradition de dialogue en Suisse et nous sommes un pays de consensus».

Covid, Ukraine et inflation

L’immobilier, en tout cas, a fait preuve et continue de faire preuve, depuis deux ans, de sa résistance et de sa capacité d’adaptation. Il y a eu bien sûr la Covid, en 2020 et 2021, qui a provoqué un énorme choc, des projets remis à plus tard ou parfois annulés, des chaînes d’approvisionnement à l’arrêt, car les fournisseurs étaient eux-mêmes confinés, des chantiers ralentis et perturbés, voire pour certains interrompus. «C’était très dur, reprend Perrine Bruyas, mais nous avons tous cherché des solutions ensemble. Nous avons repensé certaines procédures, recadré et replanifié des projets, imaginé des manières de faire plus rationnelles. Tous, maîtres d’ouvrage, mandataires et entreprises, avons dû faire preuve d’une grande capacité d’adaptation».
Et puis, après la pandémie, il y a maintenant le conflit en Ukraine et surtout la montée de l’inflation, qui font peser un lourd climat d’incertitude sur l’ensemble de l’économie. Pour ne rien dire des risques de pénurie de pétrole et de gaz l’hiver prochain, en Suisse comme dans l’Union européenne… «Le contexte a été très volatil ce printemps et déstabilisant. Il se calme légèrement, remarque Perrine Bruyas, mais je garde espoir d’un peu plus de stabilité prochainement, tout en restant très vigilante. Le marché immobilier reste solide et vigoureux. Le retour de l’inflation fait un peu peur, mais pour l’instant il reste raisonnable. Jusqu’à 5%, ce sera encore gérable».

«Quand le bâtiment va tout va», dit le dicton et c’est le cas aujourd’hui dans le canton de Vaud, comme ailleurs en Suisse romande.

Du travail pour l’UPIAV

Mais pour la nouvelle présidente de l’UPIAV, les enjeux sont aussi et surtout intérieurs à la profession. Comment faire coexister les intérêts des uns et des autres? Comment harmoniser les normes, concilier les points de vue, favoriser le dialogue, répondre au mieux aux attentes des clients? «Il y a plusieurs dossiers prioritaires sur lesquels nous allons continuer de travailler, explique Perrine Bruyas. Avec les membres du Comité de l’UPIAV, nous avons tous envie d’avancer et de trouver des solutions. On relève une forte dynamique collective et j’espère y apporter ma patte». Au menu, fort copieux, signalons notamment les pressions sur les honoraires d’architecte et d’ingénieur exercées par certains maîtres d’ouvrage, toute la problématique compliquée des marchés publics, l’évolution de la convention collective de travail, les mesures de soutien à la formation…
Perrine Bruyas a signé pour deux ans et elle compte consacrer autant de temps que possible à sa présidence, en plus de son travail d’architecte et d’administratrice-déléguée du bureau Tekhne SA. «J’aime les défis, s’exclame-t-elle, et je suis bien entourée!».

 

Robert Habel