Antonio Hodgers: «Un projet qui intègre la question de la transition écologique».

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urbanisme - Commune de Veyrier

Les Grands Esserts en plein devenir

5 Mar 2025 | Articles de Une

Le vaste développement immobilier qui, depuis 2022, transforme le plateau de Vessy, dans la commune genevoise de Veyrier, poursuit résolument sa construction et les premiers habitants sont attendus cet automne. Un projet cohérent qui a fait de ses difficultés des atouts, en termes de participation de tous les acteurs concernés. Entretien avec Antonio Hodgers, magistrat cantonal en charge du Territoire.

Pour rappel, le nouveau quartier de Veyrier – qui s’érige sur douze hectares cédés par l’Etat de Genève – prévoit à terme 1200 logements, soit environ 3000 habitants, un centre commercial de proximité, un groupe scolaire, une crèche et des services communaux. Sur ce territoire sis dans la boucle du Rhône qui bénéficie d’un cadre paysager exceptionnel, les travaux ont démarré en 2022, en prévision de la livraison des premiers logements à l’automne 2025. Les acteurs principaux du projet réalisé en deux étapes d’ici à 2034 sont la Caisse de Prévoyance de l’Etat de Genève (70% des logements), la Fondation immobilière de la Ville de Veyrier (FIVV) et plusieurs coopératives d’habitation.

– Bousculé par un recours et plusieurs référendums, ce projet est-il aujourd’hui exemplaire, et si oui, à quel titre?
– Le développement, issu des projets prioritaires du canton en 2010, a bénéficié d’une très large coordination avec d’innombrables études. Il faut l’avouer, les nombreux recours lors des procédures d’adoption du projet ont défié les premières réflexions. Ces difficultés sont aujourd’hui des atouts qui permettent aux associations, aux autorités et aux développeurs de travailler en harmonie. La phase opérationnelle s’appuie aussi sur un processus d’améliorations continues comme sur des concours d’architecture. La création d’une association de quartier est également importante dans la dynamique entamée par plus de douze ans de travail commun.

Plan du quartier. En vert foncé, les Messicoles, trois îlots totalisant 120 logements.

– Et sur le plan de la transition écologique?
– Le projet intègre la question de la transition écologique et laisse peu de place aux voitures. Le quartier à mobilité douce sera doté de deux lignes de transports publics majeures qui se combineront sur la place principale, l’Esplanade Jean-Piaget. Prochaine étape: l’arrivée des premiers bus à haut niveau de service (BHNS).
Au titre des espaces publics et ouverts, il faut relever le rôle prépondérant de la Commune de Veyrier qui réalisera l’entier des aménagements, y compris la promenade paysagère cantonale de Cirses. Les réflexions intègrent un plan lumière spécifique qui préserve les habitants et la biodiversité locale des impacts lumineux, ainsi que des lieux de tempérance en réponse aux épisodes de canicule.

– La priorité donnée aux Veyrites semble favoriser la cohésion sociale.
– La zone de développement 3 impose une mixité sociale, conforme à la loi, y compris pour la part PPE. Cette règle des trois tiers est complétée par un programme d’activités et de services communautaires, d’offre de loisirs, de vie associative locale, renforcée par les synergies trouvées avec les quartiers limitrophes (centre sportif, EMS, écoles, etc.). Les étapes de réalisation entre 2022 et 2034 permettront d’ajuster certaines constructions aux besoins.
Dans l’accord passé avec la commune suite au référendum, il est prévu que les premiers habitants soient des Veyrites, pour favoriser encore davantage la cohésion sociale. Dans tous les nouveaux quartiers, ces premiers habitants sont déterminants. Ils laissent une trace sur de nombreuses années et deviennent les ambassadeurs de ce nouveau bout de ville.

 

Propos recueillis
par Viviane Scaramiglia

GROS PLAN

Les grandes échéances à venir

 

Mars 2025 – 2027: Construction du groupe scolaire.

 

Printemps 2025: Début de la construction de Beaux-Champs (CEPG), 85 logements pour personnes âgées, avec centre commercial et services de proximité
Lancement du concours d’architecture pour les îlots d’habitation Salève, Lisière et Nant dans le secteur des Circes.

 

Automne 2025: Les Messicoles, trois immeubles (FIVV): premières livraisons des 120 logements PPE, LUP, HLM.

 

Courant 2025: Livraison Cour de Vessy, (CEPG) 222 logements à loyers contrôlés.
Rentrée 2025: Nouvelle navette TPG entre le quartier et le Bout-du-Monde permettant la connexion avec la ligne 7.

 

2025 -2026: Livraison concomitante des logements et des routes cantonales
Plantations: 28 arbres ont été plantés en décembre dernier. A terme, plusieurs centaines d’arbres et des milliers d’arbustes viendront compléter les essences existantes.

 

2030 – 2034: D’ici 2030, mise à disposition de 800 logements. A l’horizon 2034, la dernière étape comprendra 400 logements supplémentaires.

 

Visite virtuelle des Grands Esserts: www.grands-esserts.ch

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Le groupe scolaire des Cirses, bois et légèreté

Le groupe scolaire. Mise en valeur du bois dans la sobriété des lignes.

Sélectionné sur concours, réalisé majoritairement en bois et à très haute performance énergétique, le groupe scolaire du futur quartier prévoit d’accueillir près de 480 élèves. Il ouvrira ses 24  classes à la rentrée 2027.

«Le contexte nous a poussés à construire un bâtiment bas, d’une hauteur de douze mètres, qui s’intègre à son environnement entre formes urbaines du futur quartier très arboré, campagne et zone de villas au sud», indique Anne-Catherine Javet, du bureau lausannois Esposito + Javet Architectes, qui a conçu le projet lauréat avec Le Collectif Ingénieurs Civils de Carouge.
A l’extrémité est du quartier, à l’angle de la route de Veyrier et d’une frange de chênes longeant un chemin de traverse, «la structure légère en bois accentue cette volonté d’intégration, tout comme la grande transparence de l’ensemble dessiné en trois lobes distincts qui organisent la diversité des activités». Sur 14 500 m2 de plancher, le bâtiment communal est en effet plus qu’une école. Les deux étages supérieurs accueillent le programme scolaire, tandis que le rez, avec une aula de 220 places, une double salle de sport, un dojo et divers locaux, est également accessible aux sociétés sportives et associations locales. Une antenne pour le Service de la voirie communale et des abris de Protection civile de 350 places seront situés au sous-sol.
Durabilité

Seule la structure de la salle de sport semi-enterrée est en béton. «Les matériaux retenus sont simples, économiques, durables et majoritairement recyclables. Le choix du bois et de la brique en terre crue qui assure le confort thermique dans les couloirs va de pair avec la qualité de durabilité de l’ensemble THPE (Très Haute Performance Energétique)». Les salles de classe jouissent d’une ventilation nocturne naturelle. Les coursives allègent la volumétrie de l’ensemble, tout en servant de pare-soleil. Le toit végétalisé comprend des panneaux photovoltaïques en toiture. Le chantier, qui débute en mars, permettra d’accueillir les élèves à la rentrée scolaire 2027.

 

Viviane Scaramiglia