Le Festival international des ballons de Château-d’œx attire chaque année de nombreux visiteurs.
/
LA fête des maires - Eric Grandjean, Syndic de Château-d’œx
«Les familles sont séduites par notre qualité de vie»
Blotti dans les Alpes vaudoises, au coeur du Pays d’Enhaut, Château-d’œx est célèbre notamment pour son Festival international des ballons et pour avoir accueilli le décollage, en 1999, du premier tour du monde en ballon sans escale de Bertrand Piccard et Brian Jones. Aujourd’hui, Château-d’œx connaît une situation économique positive que l’agrandissement cette année de son Pôle Santé devrait encore renforcer et une hausse régulière de sa population, comme l’explique son Syndic, Eric Grandjean.
– Comment se porte Château-d’Oex?
– Nous sommes dans une bonne situation. Notre population est aujourd’hui de 3500 habitants. Elle augmente régulièrement ces dernières années et notre objectif est de continuer à attirer de nouveaux résidents. Mais cela nécessite des logements et des infrastructures de garde d’enfants pour les familles. Nous sommes donc en train de travailler sur ces deux points.
Pour les logements, nous avons le projet d’une coopérative d’habitation sur un terrain communal. Nous avons fait le choix de ce type d’habitation car une coopérative s’est créée il y a trois ans à Château-d’œx, à l’initiative de quelques privés, et le résultat est un succès. Nous avons visité la coopérative, qui compte douze logements, dans un immeuble de style chalet. Les appartements sont beaux et les habitants très satisfaits.
Nous avons un autre projet de création d’une crèche, également sur un terrain communal. Avec 50 places en crèche, nous frôlons la limite. Il nous en faudrait 50 de plus.
– Qu’est-ce qui séduit particulièrement les familles?
– La qualité de vie et la proximité de Bulle, qui est à 25 minutes, et également de Lausanne. De Château-d’œx à Lausanne, il faut compter une heure jusqu’à la sortie d’autoroute et une heure et demie si l’on va jusqu’au centre-ville. Nous sommes aussi desservis à raison d’un train par heure vers Montreux et Zweisimmen et cette fréquence va être augmentée en passant à la demi-heure. Nous bénéficions aussi des services des Transports publics du Chablais, avec une liaison par heure pour Leysin et le col des Mosses, sans rupture de charge, alors qu’auparavant il fallait changer deux fois.
Ces liaisons sont un atout pour la commune, car dans beaucoup de familles, l’un travaille dans le Pays d’Enhaut et l’autre à l’extérieur. Le seul problème reste le logement.
– Combien faut-il compter pour se loger?
– Pour un appartement en location, on trouve un quatre pièces entre 1600 et 1800 francs. Les prix des maisons sont montés ces dernières années et le prix au m2 se situe autour de 8000 francs.
– Le tourisme est important pour Château-d’œx. Quel a été l’impact de la pandémie?
– C’était difficile, mais beaucoup de propriétaires de résidences secondaires sont venus s’installer ici pour télétravailler et nous espérons maintenant qu’ils vont rester. L’hôtellerie et les restaurants ont beaucoup souffert, mais la situation s’est améliorée. Notre Festival international des ballons, par exemple, qui s’est déroulé fin janvier, a été un succès, avec beaucoup de visiteurs.
– Le secteur de la santé est l’autre pôle économique…
– C’est même le premier employeur du Pays d’Enhaut, avec quelque 200 personnes. D’ici la fin de l’année, notre Pôle Santé du Pays d’Enhaut regroupera l’hôpital, un établissement médico-social, le CMS et un EMS. Ce Pôle Santé permettra de renforcer l’offre pour les communes de Rougemont, de Rossinière et de Château-d’œx. C’est aussi un atout important pour attirer de nouveaux habitants à l’année et des personnes qui souhaitent acheter une résidence secondaire.
Eric Grandjean.
– Les petites communes sont souvent confrontées à la difficulté de conserver des commerces de proximité. Qu’en est-il ici?
– Nous avons la chance d’avoir encore une épicerie, une boulangerie, des magasins de sport et une poste, mais nous sommes conscients des difficultés de ces petits commerces face aux centres commerciaux et à la vente en ligne. La rue du village est moins animée, car les magasins sont remplacés par des bureaux. Nous encourageons les commerçants à se fédérer pour justement créer des événements qui incitent les habitants et les visiteurs à venir.
– Quelle est la politique en faveur de l’environnement?
– C’est un sujet qui nous tient à cœur déjà en raison de notre situation géographique dans le parc naturel régional Gruyères-Pays-d’Enhaut.
En ce qui concerne l’énergie, nous avons récemment fait installer le chauffage à distance pour tous les bâtiments communaux et les privés qui le souhaitaient. A cela viendra s’ajouter une centrale de chauffe et l’alimentation du chauffage se fera avec des plaquettes de bois de la région de Rougemont, Rossinière et Château-d’œx.
Nous envisageons aussi de couvrir la patinoire et d’installer des panneaux photovoltaïques sur le toit. A terme, l’énergie produite pourrait être utilisée pour la production de glace. Mais nous n’en sommes qu’au tout début de notre réflexion.
– Vous avez évoqué le Festival international des ballons, qui est très connu. Quels sont les autres événements?
– Nous avons aussi le Festival des enfants qui, depuis 10 ans, se déroule chaque année durant la dernière semaine de juillet. Il y a notamment des animations gratuites dans les rues et c’est un événement que les parents apprécient beaucoup. Nous avons aussi le Festival du bois qui chante, que nous avons lancé en 2001 et dont le succès est toujours grandissant. Il se tient en octobre, consacré au bois dont on fait des instruments de musique. Il y a des concerts, des films, des conférences et des balades en forêt pour aller voir les arbres qui serviront à la fabrication des instruments.
Enfin, nous avons le Rallye du goût, dont la dernière édition vient de se dérouler en février. C’est l’occasion, par le biais d’une promenade en forêt, de découvrir une centaine de produits labélisés de la région.
