Anne Hiltpold, Conseillère d’Etat en charge de l’Instruction publique – invitée d’honneur de la soirée – a affirmé son soutien à l’apprentissage en système dual.

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construction - Assemblée générale de la SSE Genève

Les bâtisseurs, piliers de la prospérité économique

26 Juin 2024 | Articles de Une

C’est au Restaurant-Hôtel du Parc des Eaux-Vives que la Société suisse des entrepreneurs (SSE) – section Genève a convié ses membres et partenaires à la partie récréative de sa 228e assemblée générale. Un cadre exceptionnel pour une association patronale majeure: la SSE Genève regroupe 110 entreprises actives dans le secteur du gros œuvre et des branches apparentées (carreleurs, étancheurs, échafaudeurs, technologues en assainissement, etc.), soit quelque 6000 emplois.

Avant de lancer les festivités, Frédéric Gros, Président de la SSE Genève, a encouragé les entrepreneurs à s’unir pour faire respecter la valeur de leur travail. «La conjoncture montre des signes de ralentissement, alors que les besoins en logement, infrastructures, équipements et rénovation énergétique sont nombreux», a-t-il dit avant de constater que plusieurs grands projets immobiliers arrivaient à bout touchant mais que les prévisions ultérieures étaient maigres. Le nombre d’autorisations de construire est en baisse (1800 en 2023 contre 3000 en 2022). Manque de disponibilité foncière, préservation de la nature et sobriété sont autant de facteurs qui viennent limiter le développement du canton.

Assurer la pérennité des entreprises

Les entrepreneurs prennent des risques, lancent des projets et s’engagent pour les concrétiser. Cependant, exécuter les ouvrages dans les règles de l’art et avec efficacité devient un véritable parcours du combattant, tant les contraintes sont fortes: procédures administratives complexes, réglementations et lois parfois contradictoires, délais pour l’obtention des autorisations de construire (500 jours en moyenne à Genève versus 50 jours dans d’autres cantons), etc. Par ailleurs, «les entrepreneurs doivent se battre contre leurs concurrents, surtout s’ils sont tricheurs et sans scrupule, déplore le président de la SSE. La pratique de prix déraisonnables et l’acceptation de conditions générales anormales ont conduit certaines entreprises, et pas des moindres, à devoir cesser leur activité. A ce titre, le nouveau système de badge unifié pour l’ensemble des entreprises de la construction devrait améliorer l’efficacité des contrôles paritaires dans la guerre ouverte que nous menons aux entreprises sans foi ni loi».
La SSE Genève, via sa Commission Développement durable, a travaillé tout au long de l’année 2023 à la constitution de la nouvelle Certification Développement durable de la SSE Genève, qui a vu le jour le 21 mars dernier (signée par Antonio Hodgers, alors président du Conseil d’Etat). Cette certification vient attester que les entreprises, membres de la SSE Genève et qui en bénéficient, respectent les aspects économiques, sociaux et environnementaux dans leurs domaines de compétence. Pour ses détenteurs, elle constitue désormais un argument de poids et un avantage concurrentiel dans le cadre d’appels d’offres auprès des adjudicateurs.

Frédéric Gros et Eric Biesel, respectivement président et directeur de la SSE Genève.

Promouvoir les métiers
de la construction

L’Institut de Formation de la Construction (IFC) répond à la demande, toujours croissante, des entreprises à former leurs collaborateurs avec toute la rigueur requise. Les résultats sont encourageants: l’IFC prépare chaque année environ 1600 candidats aux métiers de la construction. Anne Hiltpold, conseillère d’Etat en charge de l’Instruction publique – invitée d’honneur de la soirée – a affirmé son soutien à l’apprentissage en système dual. «Ces filières doivent être valorisées», a-t-elle déclaré, adhérant ainsi à «Demain Bâtisseur». Cette campagne de promotion des métiers de la construction, lancée par la SSE et qui donne la parole aux apprentis, affiche un franc succès.
Conscients des atouts que représentent ces métiers, tant en matière de salaire que de progression professionnelle, des jeunes sont encouragés à rejoindre les entreprises formatrices. «L’Etat ne manquera pas de vous appuyer pour trouver un nouveau lieu de formation pour vos apprentis», a affirmé la conseillère d’Etat, avant de relever le paradoxe propre au canton de Genève: 15 000 personnes sont en recherche d’emploi et
24 000 sont à l’aide sociale; pourtant, les entreprises manquent de bras. Faire coïncider les besoins des entreprises et la formation permettra de préserver des métiers qui ont un avenir prometteur!

 

Véronique Stein