Le tout nouveau quartier de l’Etang.

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la fête des maires - Martin Staub, maire de Vernier

Le sport pour favoriser la cohésion sociale

12 Mar 2025 | Articles de Une

Avec la fin de la construction de quartier de l’Etang, Vernier entame une nouvelle page de son histoire, marquée par l’arrivée de 2500 habitants supplémentaires. Parallèlement, la commune poursuit son développement avec de grands projets à Châtelaine, tout en privilégiant le vivre-ensemble et la préservation d’un cadre de vivre unique au bord du Rhône, comme le relève son enthousiaste maire Martin Staub.

– Comment analysez-vous l’évolution de Vernier?
– Vernier a connu, dans les années 60-70, une forte progression de ses habitants, en raison de la construction des vastes cités iconiques que sont le Lignon, puis les Avanchets. C’est quelque chose qui a marqué Vernier et a bâti son identité, au-delà des immeubles eux-mêmes. La commune a ensuite continué à croître jusqu’à l’arrivée, dès 2021, du nouveau quartier de l’Etang qui vient de s’achever. Maintenant, tous les habitants et quasiment toutes les entreprises sont installés.
C’est donc un peu l’actualité qui se termine du point de vue de la construction et de l’accueil, mais pas en ce qui concerne l’intégration de l’Etang au sein des autres quartiers. Ce fut vraiment une grande aventure avec la construction de crèches, d’écoles, de salles de gym, de lieux d’accueil socio-culturels pour les jeunes, et aussi la construction de tous les accès, les voiries, etc. Ces nouveautés, ainsi que l’arrivée de 2500 habitants supplémentaires dans la commune, ont marqué l’année écoulée.
De son côté, Châtelaine poursuit son développement avec quelques grands projets qui font, qu’à terme, le quartier accueillera plus de 10 000 habitants. Et puis, à Châtelaine, il y a maintenant l’espace Concorde, ce vaste centre culturel conduit par la Fondation pour le développement des arts et de la culture (Fodac), où la Ville de Vernier est représentée. Cet espace culturel va changer l’apparence du quartier. Il s’agit d’un projet à 130 millions de francs, avec une salle de spectacle, des salles de répétition, mais aussi un hôtel et des logements. Sa livraison est prévue pour la rentrée 2026 *.

– Jamais de pause?
– On ne souffle jamais vraiment, mais nous avons quand même connu une stabilisation assez importante pendant vingt à trente ans, et là nous connaissons, à nouveau, une forme de croissance, qui demande bien entendu des investissements en termes, notamment, de politique publique et d’infrastructures. Mais le but est vraiment d’intégrer au mieux, de consolider et d’accueillir ces nouveaux habitants, tout en gardant une cohésion à la fois territoriale et sociale.

– Quelle est aujourd’hui la priorité en matière d’immobilier?
– Les rénovations énergétiques de nos bâtiments nous occupent beaucoup. Nos bâtiments, notamment nos écoles, datent des années 60-70. Ces rénovations sont nécessaires et sont une réponse aux enjeux environnementaux énergétiques actuels. Nous avons déjà réalisé d’importantes rénovations comme l’école des Ranches, à Vernier-Village. La première partie est exécutée et la deuxième est en cours. Il s’agit d’une rénovation et d’un agrandissement. La partie la plus ancienne de l’école des Ranches va donc être rénovée et nous en profiterons pour créer des salles supplémentaires de parascolaire qui manquaient, car il y a cinquante ans, le parascolaire n’était pas si courant.
Ensuite, à un horizon de deux ou trois ans, nous allons nous occuper de l’école des Libellules, puis à l’horizon 2028, du quartier des Avanchets, avec un projet de démolition-reconstruction qui nous permettra de doubler le nombre de places en crèche et de créer une Maison des familles. Celle-ci comprendra des locaux parascolaires, des locaux de l’Hospice général, une ludothèque, une bibliothèque et un café. Le projet est estimé à une trentaine de millions. En fait, à chaque rénovation énergétique, nous essayons d’ajouter les infrastructures dont la population a besoin.

– Comment la commune gère-t-elle ces investissements?
– La planification des investissements est le principal défi. Nous devons faire ces rénovations pour répondre aux besoins de la population, aux défis énergétiques et entretenir notre patrimoine immobilier. Mais c’est également un enjeu majeur en matière de finances publiques. Nous devons prioriser, étaler dans le temps et nous assurer d’avoir les capacités. Nous avons réduit notre dette ces dernières années, mais nous savons qu’elle va augmenter à l’avenir. C’est une dette saine, car liée à des infrastructures et à du concret. Ce n’est pas de la dette de fonctionnement, mais d’investissement. Nous devons cependant la surveiller. Nous avons donc une politique à la fois ambitieuse, parce qu’on se doit de l’être, mais raisonnable, en restant dans des volumes acceptables du point de vue financier.

– Quel va être l’impact financier des nouvelles entreprises installées à Vernier, notamment dans le quartier de l’Etang?
– Dans le quartier de l’Etang, il y a les habitants, évidemment, mais aussi des entreprises, parmi lesquelles de grandes entreprises qui apportent de la substance fiscale. Mais ces entreprises et ces habitants ne représentent pas, dans un premier temps, des apports nets, car la construction d’un quartier implique celle d’infrastructures. L’école de l’Etang a coûté 67 millions et les revenus des nouveaux habitants et des nouvelles entreprises sont utiles simplement pour l’amortissement et le fonctionnement de cette infrastructure. Vernier n’est pas une commune riche, mais cette arrivée est réjouissante pour nous, car elle démontre aussi une forme d’attrait que certains voulaient nier, mais qui est réelle.

– Vernier a des quartiers aux styles très différents. Comment faire vivre ensemble ces populations?
– C’est un travail auquel nous devons réfléchir à différents niveaux. Il faut, avant tout, trouver comment faire participer la population. Si les gens participent, ils échangent, ils s’engagent pour leur quartier et ils ont un but commun. Les «contrats de quartier» permettent aux habitants d’avoir un budget participatif pour des projets, qui vont de l’organisation d’une fête à une patinoire éphémère. La culture joue aussi un rôle essentiel avec des événements comme le premier août, les Promotions et les grands événements sportifs comme le Tour de Romandie cycliste.
Nous travaillons aussi sur la manière de relier entre eux les quartiers qui ont, chacun, leur identité. La Voie verte participe, par exemple, de cette communication en permettant de rejoindre notamment le quartier de l’Etang et de là, d’aller directement vers Vernier-Village et à la gare qui sera aussi connectée à Châtelaine.

– Quelle est la place du sport?
– La commune compte de nombreux clubs sportifs, qui contribuent également au vivre-ensemble, et le budget sportif en matière de subventions qui lui est dévolue est important. Nous avons deux des cinq plus grands clubs suisses de football en termes de nombre de membres. Et nous en regroupons encore deux autres. De nouvelles salles de gym sont implantées à l’Etang et nous espérons continuer à en ouvrir d’autres sur le futur site de Balexert.
Les événements, comme le Tour de Romandie, sont essentiels et nous essayons d’en organiser d’autres, petits ou grands, où les habitants peuvent se retrouver autour du sport. Je pense, par exemple, au Swim & Run, une compétition où les gens nagent dans le Rhône et courent. Nous allons aussi accueillir des compétitions de cyclisme local à partir de l’année prochaine.
Nous rénovons et augmentons nos infrastructures sportives. Durant cette législature, nous avons réussi à mettre à disposition un petit terrain pour le rugby dans l’un des quartiers d’Aïre.

– Quelle est votre action en faveur de la nature et des espaces verts?
– La commune de Vernier dispose de la plus longue rive du Rhône à Genève, nous vivons donc la nature au quotidien. Tous les habitants sont à 5 à 10 minutes du bord du Rhône, avec une forêt. Nous regroupons des espaces naturels absolument exceptionnels et nous voulons les valoriser et en faciliter l’accès. Nous développons un programme pour replanter des arbres, ce que nous faisons de manière assez pragmatique à chaque nouveau projet. Par exemple, nous avons mis en place un pump track: c’est un parcours avec des montées et des descentes pour les trottinettes, les skateboards ou les BMX. Nous en avons profité pour replanter des arbres et ajouter de la végétation. Cela représente une priorité pour nous; nous souhaitons végétaliser chaque fois que c’est possible. Nous voulons aussi lutter contre les îlots de chaleur et allons voter plusieurs crédits dans ce but.

 

Propos recueillis par
Virginia Aubert

* Voir le Journal de l’Immobilier n°154 du 5 février 2025.

Martin Staub.
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