Le projet Carantec, logements, espace convivial et verdure.

/

urbanisme - Grand-Saconnex/GE

Le projet de la place Carantec sous la loupe

17 Mai 2023 | Articles de Une

Moteur de l’amélioration du projet d’urbanisation du secteur Carantec, la participation citoyenne a contribué à réviser le plan localisé de quartier (PLQ). Combinée avec les engagements qualitatifs des co-promoteurs immobiliers – la Ville du Grand-Saconnex et Swiss Life SA –, cette nouvelle version du PLQ, prochainement soumise à une procédure d’opposition, ouvre la voie à la construction de quelque 300 logements à l’horizon 2030.

Le site de Carantec aujourd’hui (en rose, la «maison des médecins»).

Résumé actuellement à un parking, quelques commerces et 120 logements vétustes, le secteur de la place Carantec est un projet d’envergure qui va modifier profondément la commune genevoise. Avec les futurs quartiers des Marronniers et de la Susette, il participe du vaste «Projet Grand-Saconnex» qui prévoit un potentiel de 1300 logements pour 2030. Véritable trait d’union entre le centre historique et les quartiers avoisinants, le site sera d’ici quelques années le nouveau cœur du bourg. Lauréat, en 2016, du concours d’architecture organisé par la Ville du Grand-Saconnex, Swiss Life SA et l’Etat de Genève, le projet du bureau Group8 s’avère suffisamment cohérent pour supporter les aménagements du PLQ révisé qui sera soumis, du 15 juin au 15 juillet prochains, au délai d’opposition.
En filiation avec les larges cordons boisés sur la route de Ferney, où les bâtiments engagent une relation physique avec la nature, la forme urbaine de Carantec, calquée sur un plan serpentin, dessine des bâtiments de hauteurs différenciées, de quatre à neuf étages, qui assurent une ouverture de l’espace et des vues lointaines à la majorité des quelque 300 appartements. Articulée par l’ancienne «maison des médecins», délibérément maintenue dans la composition, la place de quelque 2000 m2 profite d’une légère déviation de la route de Colovrex, tandis que la desserte du futur tram des Nations accompagnera cette mutation urbaine. Le parc de la mairie se prolonge en promenade à travers le périmètre du projet sur toute sa longueur. L’ensemble se substitue aux 119 logements vétustes qui seront démolis. Au programme, pas de PPE, mais un tiers de logements subventionnés et une politique de mixité intergénérationnelle, des espaces publics, 4400  m2 d’activités commerciales et tertiaires, ainsi qu’une salle communale polyvalente. Comme pour d’autres projets en périphérie, l’échelle humaine tourne résolument le dos à l’époque des barres d’habitations. Une qualité nécessaire au bien-vivre dans cette commune villageoise de 4,45 km2, déjà occupée par de grandes infrastructures comme Palexpo et l’Arena, et située au cœur des réseaux de transports, avion, train et autoroute.

Améliorations du PLQ

Le PLQ s’est toutefois heurté aux critiques des riverains. Après avoir été préavisé favorablement par l’Etat et la Commune, il a fait l’objet d’une procédure d’opposition, début 2021, avec près de 400 signataires. Dès lors, dans une démarche de concertation citoyenne, un groupe de travail composé d’habitant(e)s et de représentants des autorités a abouti à de sensibles améliorations en mai 2022.
Prenant en compte plusieurs inquiétudes des opposants, la limitation des surfaces d’activités situées à l’étage d’un des immeubles permet de créer 20 logements supplémentaires. La réduction de la surface du parking en sous-sol (193 places au lieu de 413) favorise l’arborisation en pleine terre, soit 48 arbres de plus pour un total de 115 arbres, y compris la compensation de ceux qui devront être abattus. Autre aspect important: la gestion novatrice des eaux pluviales prônée par l’Office cantonal de l’eau, permet une récolte de l’eau directement au profit de la végétation, sans passer par les canalisations. Intégré dans le revêtement de la place, le dispositif de stockage dit «fosse de Stockholm» contribue à cette démarche.
Les propriétaires fonciers s’engagent pour leur part à des optimisations prévues au moment des autorisations de construire. Il s’agit notamment de privilégier des matériaux recyclés et à faible empreinte carbone, de maximiser l’utilisation d’énergies locales et renouvelables, d’installer des activités ouvertes au public dans les rez-de chaussée de certains immeubles, ou encore d’installer un éclairage public adapté à la biodiversité, à la faune notamment. Autre point noir qui devrait trouve réponse: la recherche de surfaces de façades qui atténuent la réverbération du bruit des avions.
«Les deux ans de réflexion menée sur le PLQ ont allongé les délais, mais enrichi le projet», indiquait Laurent Jimaja, conseiller administratif de la Ville du Grand-Saconnex, lors du vernissage de l’exposition, le 9 mai, en présence de Sylvain Ferretti, à la tête de l’Office de l‘urbanisme cantonal. Nul ne croit à une nouvelle salve de critiques qui remettrait fondamentalement en question l’avancement du projet. Après les autorisations de construire, attendues l’an prochain, les travaux devraient démarrer en 2025, pour une livraison des premiers appartements en 2028.

 

Viviane Scaramiglia

Exposition Projet Carantec
Mercredi 16h-19h, samedi 10h-15h.
Jusqu’au 15 juillet
L’Atelier -Maison des Projets
2, route de Colovrex
1218 Le Grand-Saconnex

EXPLOREZ D’AUTRES ARTICLES :