Anne Southam-Aulas, directrice générale de la Division Hôtellerie & Restauration du groupe m3.

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Rencontre avec Anne Southam-Aulas

Le groupe m3 bouscule les codes

23 Fév 2022 | Articles de Une

Nos lecteurs auront sans doute remarqué, dans le Journal de l’Immobilier comme dans un quotidien local, des annonces originales évoquant une solution intelligente à la recherche de logement pour une durée modulable, et ce sans garantie ni caution. Les explications de cette initiative avec Anne Southam-Aulas, directrice générale de la Division Hôtellerie & Restauration du groupe m3. Et quelques détails sur les grands projets en cours pour cette reprise d’après-Covid.

– Des loyers autour de mille francs pour des studios entièrement meublés et équipés: cette offre exceptionnelle, concernant un hôtel et résidence appartenant au groupe m3, a-t-elle été planifiée longtemps à l’avance?
– Nous avons pris en charge cet hôtel de Ferney-Voltaire, tout près de l’aéroport de Cointrin et de la frontière suisse, proche de toutes les commodités et desservi par les TPG, en 2018. Il appartenait au réseau d’hôtels français Citadines et il était devenu vétuste. Nous avons entamé de très importants travaux, refait entièrement le bâtiment, de la toiture à l’isolation extérieure, en passant par les chambres, les infrastructures, le chauffage… C’est un superbe établissement flambant neuf de 127 chambres et suites que nous avons créé et ouvert en avril 2019. Malheureusement, en 2020, le confinement est arrivé et nous avons dû fermer l’hôtel durant deux mois et demi. Mais ensuite, malgré les restrictions et l’absence de la clientèle étrangère, nous avons décidé de le garder ouvert. La saison estivale 2020 ne s’est pas mal passée, avec 70% de taux d’occupation, l’année 2021, avec les nouvelles vagues de virus et de mesures sanitaires, s’est avérée plus difficile.

– Louer à des clients pour quelques mois, est-ce une manière de rendre votre investissement rentable?
– Cet établissement est conçu pour de longs séjours. Notre offre vise simplement à le faire savoir. Le prix normal d’une chambre est de 120 euros environ; avec ces locations au mois sur des durées variables, nous facturons une quarantaine de francs. Autant dire que notre initiative vise un double objectif: d’abord rendre service à celles et ceux qui cherchent à se loger pour des études, des stages, des missions à Genève – on sait combien Abdallah Chatila, président du groupe m3, est attaché à notre ville et souhaite que chacun puisse y vivre bien -; ensuite, faire respirer l’hôtel-résidence, réduire le manque à gagner. Si l’on sent actuellement des frémissements de reprise, il n’y a encore qu’une partie du trafic aérien qui reprend; certains pays – dont la France! – imposent toujours des restrictions sanitaires; beaucoup de séminaires et de salons se déroulent en vidéo ou sont annulés. Nous espérons, avec notre proposition, louer à long terme 60 à 70 chambres et suites.

L’hôtel m3 de Ferney-Voltaire: un établissement flambant neuf de 127 chambres et suites.

– On vous connaissait comme créatrice de Genilem, puis de la société Hôtels & Patrimoine, puis directrice-fondatrice de m3 Hospitality. Vous voilà aujourd’hui directrice générale de m3 Hôtellerie & Restauration. Qu’est-ce que cela représente exactement?
– J’ai pris ces fonctions en octobre 2021, dans le cadre d’une réorganisation complète des activités du groupe liées aux hôtels et aux restaurants. Vous savez que, dans un premier temps, m3 a ouvert ou va ouvrir quatre hôtels: l’hôtel-résidence de Ferney, l’hôtel-résidence de Plan-les-Ouates, l’Afterwork à Etoy/VD et le Downtown à la rue du Prince. Nous exploitons des restaurants bien connus: le Vallon à Conches, le Lion d’Or à Cologny, le Home à Meyrin… Vont s’y ajouter l’emblématique Cheval-Blanc à Vandœuvres, probablement en avril; le Gaku, gastronomique japonais à la Place de Neuve, cet été; le Sesflo à Florissant, refait d’ici la rentrée. Et naturellement, un restaurant Home à la rue du Prince, un autre à Etoy, un autre à Plan-les-Ouates, dans nos hôtels. Votre journal a déjà annoncé les ouvertures des excellentes pâtisseries et salons de thé Sofia (une au Lion d’Or, une au boulevard Georges-Favon, bientôt une à la rue de la Tour-Maîtresse). Et n’oublions pas les restaurants avec service à l’emporter La Chose, ces prochaines semaines à Cornavin et à Rive. Ni le bar Live à Pont-Rouge, qui rouvre ce mois de mars.

– C’est un programme imposant. Epuisant, aussi?
– Il y a un peu plus de cinq ans et demi que je suis entrée dans le groupe m3 et je crois que son président apprécie mon expérience, le fait que j’aie les pieds sur terre et que je puisse gérer les ressources humaines, les chantiers, les finances. Mes journées ont été assez remplies lorsqu’il a fallu, dans un contexte critique dû à la pandémie, établir un agenda des projets et fixer les priorités. Mais j’apprécie qu’Abdallah Chatila sache investir et donner les moyens de réussir à celles et ceux à qui il fait confiance. On parle là d’une quarantaine de millions de francs, investis en quatre ans et demi. Mon équipe est composée de professionnels compétents et enthousiastes. Nous connaissons bien le terrain et nous regorgeons d’idées!

 

Propos recueillis par Thierry Oppikofer

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