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CONSTRUCTION - AG de la Fédération des métiers du bâtiment

Le dialogue pour bâtir de la qualité de vie

10 Juil 2024 | Articles de Une

«Des collaborateurs du Département qui sont à l’écoute de nos besoins et qui font preuve d’une véritable mentalité d’entrepreneurs publics»: le président de la Fédération genevoise des métiers du bâtiment (FMB), Pierre-Alain L’Hôte, a rendu hommage, lors de l’AG 2024 de cette institution, aux fonctionnaires avec lesquels travaillent les bâtisseurs. Mais il a aussitôt précisé: «Ils ne sont pas toujours aidés et les erreurs de conception du projet de Loi climat ou de la Vision territoriale transfrontalière doivent servir d’exemple de ce qu’il ne faudrait plus faire».

L’Assemblée générale de la FMB est l’événement phare du printemps genevois pour celles et ceux qui savent où et comment se bâtit le canton. Les personnalités politiques et économiques s’y pressent chaque année, ainsi que les représentants de l’Etat. Le président L’Hôte, a souligné que ceux qui prônaient sans complexe la «mise sous cloche de verre» du canton devenaient de plus en plus bruyants et que la FMB se sentait parfois seule à tenir compte des réalités socio-économiques et à s’engager pour «un aménagement du territoire dynamique, responsable, raisonné et ouvert». Et Pierre-Alain L’Hôte de conclure en citant le poète chilien et marxiste assumé Pablo Neruda, qui lui-même évoquait Rimbaud: «Ce n’est qu’au prix d’une ardente patience que nous pourrons conquérir la cité splendide qui donnera la lumière, la justice et la dignité à tous les hommes».

De g. à dr.: Edouard Cuendet, président du Conseil municipal de Cologny, ancien député, secrétaire général de Genève Place financière; Me Christian Lüscher, ancien conseiller national; Thierry Oppikofer, directeur du Journal de l’Immobilier, député; Saskia Dufresne, directrice générale de l’Office des autorisations de construire et de la DG Praille-Acacias-Vernets; Virginie Fauveau, responsable de la division Entreprises, membre de la DG de la BCGE.

Un Hodgers constructif

Le conseiller d’Etat en charge du Territoire, Antonio Hodgers, qu’on venait de voir sauter dans les bras de Christian Lüscher – le Vert et le PLR partagent une complicité amicale qui transcende leurs divergences – a pris la parole pour d’une part saluer la prospérité de Genève, due notamment à deux réformes fiscales (pourtant combattues par la gauche), et d’autre part défendre sa Vision territoriale transfrontalière (affectueusement abrégée en VTT). «Ce document non contraignant, a dit en substance le magistrat, visait à gérer quatre défis à l’horizon 2050. Le premier est démographique: où loger les 70 000 à 150 000 arrivants prévus à cette échéance dans le canton? Le second porte sur les infrastructures: écoles, transports, logement encore. Le troisième touche au «socle du vivant»: redonner une place à la nature, rétablir la biodiversité. Enfin, le quatrième a trait à la neutralité carbone, coûteuse mais indispensable ambition».
Antonio Hodgers a admis que le Département avait peut-être manqué d’écoute. Le Grand Conseil le lui a d’ailleurs fait comprendre en rejetant cette VTT, que l’élu écologiste juge pourtant «tout sauf révolutionnaire». Le patron du DT s’est dit prêt au dialogue et soucieux de trouver – en partenariat et non au fil d’alliances conjoncturelles – des solutions pour la qualité de vie de la population, dans le partage du territoire, de la prospérité et du cadre environnemental. «Il n’est pas question d’opposer riches et pauvres, ville et campagne, nature et logement», a-t-il conclu sous les applaudissements de constructeurs qui lui reconnaissent le titre de conseiller d’Etat ayant le plus bâti depuis des décennies.

 

Vincent Naville

Antonio Hodgers.
Pierre-Alain L’Hôte.