La nouvelle caserne.

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INFRASTRuCTURES - Epeisses-Avully/GE

L’Armée pend la crémaillère

17 Mai 2023 | Articles de Une

Le nouveau bâtiment de commandement, d’instruction et de cantonnement d’Epeisses/GE a été inauguré par le Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS). Après quatre ans de travaux, ce projet d’une grande importance constitue l’étape finale pour le redéploiement de l’armée dans le canton de Genève.

Levée des couleurs et coups de canon pour l’inauguration de la nouvelle caserne qui vient de terminer son cycle de travaux, débuté en avril 2019. Situé sur la commune d’Avully, ce centre d’instruction comprend une salle multisports, des salles de théorie, un dortoir, des locaux pour un état-major de bataillon, une installation d’instruction et de commandement, un espace administratif, un centre de subsistance, ainsi qu’un auditoire pouvant accueillir 180 personnes. Selon Mauro Poggia, conseiller d’Etat chargé du DSPS, la nouvelle caserne, avec ses quelque 8347 m2 de surface utile, devient le centre de gravité de la présence militaire à Genève. Il précise: «Si les parcelles sont propriétés de la Confédération, le Canton assure la logistique nécessaire à son exploitation».

Selon Mauro Poggia, conseiller d’Etat chargé du DSPS, la nouvelle caserne devient le centre de gravité de la présence militaire à Genève.

Projet d’ampleur et mutualisation des moyens

Le bâtiment est intégré dans un projet plus vaste, qui compte l’ensemble des sites à usage militaire de Genève. Il s’inscrit également dans la volonté de l’Etat de Genève de bénéficier du périmètre occupé jusqu’ici par l’ancienne caserne des Vernets (superficie d’environ cinq hectares), voué essentiellement à la construction de logement. Après Meyrin-Mategnin et Aire-la-Ville, la caserne d’Epeisses vient donc clore un chapitre. Un accord gagnant-gagnant pour toutes les parties. Cette collaboration est un atout majeur pour affronter les défis multiples et complexes auxquels nos sociétés doivent faire face.
Souvenons-nous, la Confédération avait approuvé la relocalisation de l’Armée et s’était engagée à libérer en avance le site des Vernets, en échange de la mise à disposition des constructions utiles au maintien des activités militaires sur les trois sites. Le Canton, lui, s’était engagé à exécuter les infrastructures de substitution sur lesdits sites à ses frais.
Cette optimisation des ressources et des moyens permettra d’économiser et de partager des capacités et des connaissances dont les citoyens seront bénéficiaires. Pour le Divisionnaire Mathias Tüscher, la caserne illustre le fonctionnement de demain. «Le partage, la coopération, la mutualisation sont indissociables; ils sont les clefs de la réussite, a-t-il déclaré lors de l’inauguration. A nous de faire en sorte que la place d’exercice d’Epeisses devienne un lieu d’inspiration et un modèle d’organisation pour de nouveaux projets».

Nouvelle place d’exercice et
partage de savoir-faire

La nouvelle place d’exercice d’Epeisses sera inaugurée en 2024. Un événement qui marquera la mutualisation des infrastructures d’instruction au bénéfice des partenaires civils de la protection de la population et de la troupe. Depuis les années 70, l’Armée suisse utilise ce village d’exercice pour entraîner et perfectionner les troupes de protection aérienne (devenues en 1995 avec la réforme de l’Armée «les troupes de sauvetage») placées à la caserne des Vernets. La police cantonale, ainsi que les sapeurs-pompiers – professionnels ou volontaires – utilisent aussi cette place d’exercice pour s’entraîner.
Un peu à l’écart, le site d’Epeisses comprend aussi une infrastructure pour la simulation de feux urbains et industriels. Possédant les dernières technologies de pointe, l’installation permet l’entraînement tactique des cadres et celui des formations de sauvetage de l’Armée à la lutte contre les grands feux.
Pour l’entraînement et l’instruction des formations de sauvetage (civils ou militaires), la place d’Epeisses, unique en Europe et en Suisse, deviendra probablement l’un des sites les plus modernes au monde. De nombreux pays y envoient déjà leurs unités de sauvetage et leurs soldats pour se perfectionner.

 

Corie Vincent