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Fonds immobilier

La Foncière: réussites et ambitions

6 Avr 2022 | Articles de Une

Arnaud de Jamblinne, directeur général de La Foncière depuis 1997, a passé le relais à Michael Loose le 31 mars dernier. Le Journal de l’Immobilier a eu le privilège de s’entretenir à Lausanne avec ces deux dirigeants emblématiques d’un fonds immobilier de référence en Suisse, «une vieille dame qui cache bien son jeu» selon leurs propres termes. L’ancien et le nouveau directeurs généraux étaient accompagnés de Thomas Vonaesch, directeur du portefeuille du fonds.

Différents, Michael Loose et Arnaud de Jamblinne le sont sans aucun doute. Mais tous deux partagent une certaine distinction naturelle et une vision pour La Foncière. Thomas Vonaesch, l’œil malicieux, observe les échanges et ajoute çà et là son grain de sel. Présent depuis de nombreuses années, le stratège du fonds semble en connexion complice tant avec l’aristocrate d’origine belge qu’avec le dynamique manager d’origine allemande. C’est peut-être bien là l’un des secrets de La Foncière: réussir à concilier banque de référence genevoise (la BCGE), président du Conseil fribourgeois, administrateur valaisan (ces deux derniers étant respectivement président et directeur général de leur Banque cantonale), siège lausannois et, grâce à une palette d’une quinzaine de partenaires régisseurs locaux, ancrage local et connaissance approfondie du marché. Une mixité de compétences unique.
«L’exercice 2021, salué par tous les arbitres des élégances en matière de fonds de placement (notamment Jan Eckert, patron de JLL), a été le meilleur de tous les temps», se félicitent nos interlocuteurs. A vrai dire, depuis un quart de siècle et malgré les crises de toute sorte frappant l’économie suisse et mondiale, la fortune brute du fonds a triplé et sa capitalisation boursière a été multipliée par cinq et même davantage. La stratégie d’investissement axée sur l’immobilier résidentiel romand (avec la célèbre exception d’un immeuble de la Bahnhofstrasse zurichoise) a porté ses fruits; mais derrière cette régularité se cachent des réactions d’entrepreneurs réactifs. «Les opportunités doivent être saisies», commente Arnaud de Jamblinne. La Foncière a effectivement réalisé un certain nombre d’acquisitions, mais aussi et surtout rénové et surélevé de nombreux immeubles, avec une longueur d’avance sur nombre d’opérateurs. Le fonds a par exemple été précurseur, à Genève et en pays de Vaud, pour valoriser les droits à bâtir aériens. Quatorze surélévations vaudoises, dix genevoises, une valaisanne, une neuchâteloise (cette dernière créant onze nouveaux logements): La Foncière a su entretenir et rentabiliser son parc. En outre, elle a aussi su prendre très vite le virage de la numérisation (gestion, contrôle du bâti, etc.) et atteint des performances impressionnantes lorsqu’on parle durabilité et économie d’énergie, largement au profit de ses locataires.

De gauche à droite: Thomas Vonaesch, Jean-Marie Pilloud et Michael Loose.

Nouvelles perspectives

On ne peut dire, d’ailleurs, que l’approche de la retraite ait été reposante pour le directeur général sortant: il a dû gérer le cas du fameux immeuble de la rue de la Servette à Genève, brusquement déclaré dangereux et qu’il a fallu évacuer, démolir et remplacer. Parallèlement, le fonds s’est lancé dans deux projets d’envergure, également dans la patrie d’adoption de Calvin: la Tour 77 de la rue de Lyon et les immeubles du parc de la Maison de retraite du Petit-Saconnex.
Architecte EPFL de formation, membre de la prestigieuse Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS) britannique, Michael Loose a acquis une grande expérience des marchés immobiliers au sein de grands groupes tels que Siemens, UBS, CFF ou Coldwell Banker. Ce dirigeant au réseau tant suisse qu’international s’inscrit pleinement dans les valeurs de La Foncière et compte bien «capitaliser sur le savoir-faire dont Investissements Fonciers SA, société de direction de La Foncière, a fait preuve, pour développer de nouveaux axes d’investissement. Nous allons élargir notre périmètre, mais sans nous disperser», dit-il, évoquant «d’autres produits d’ampleur nationale». Un nouveau pôle de compétences va donc se développer, attirant sans doute de nouveaux investisseurs. Sans en dire plus pour le moment, l’on nous fait comprendre que l’équipe d’une quinzaine de collaborateurs va explorer de nouveaux créneaux, sans que La Foncière en tant que telle ne modifie sa trajectoire on ne peut plus porteuse.
En collaboration avec Thomas Vonaesch et le directeur financier Jean-Marie Pilloud, Michael Loose disposera de toutes les compétences et du soutien nécessaire du Conseil d’administration pour assurer la continuité du Fonds et le porter vers de nouveaux succès.

 

Vincent Naville

GROS PLAN

Sur tous les fronts

 

Au fil des années, La Foncière a créé un certain nombre de rendez-vous, qui ont permis au grand public (on estime que 85% des parts du fonds sont en possession d’institutionnels, il y aurait donc une quinzaine de pour-cent du total en mains de petits porteurs) de mieux connaître cet acteur immobilier.

 

Le Prix La Foncière-IEI, remis chaque année à l’étudiant ayant obtenu la meilleure moyenne générale lors de l’obtention du diplôme postgrade de l’Institut d’Etudes immobilières, institution présidée par Me François Bellanger. Lauréat 2021: Aurèle Muller.

 

Le Prix La Foncière-ECAL, remis une fois par an à un étudiant de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne, pour la qualité d’un travail de diplôme lié à la construction ou à l’immobilier. Lauréat 2021: Antoine Martin.

 

Le Prix HEAD, Haute Ecole d’art et de design de Genève. La Foncière a organisé un concours pour l’animation d’un passage public dans le cadre du projet Lyon 77, et récidive cette année avec la décoration d’une façade d’immeuble à la rue du Môle.

 

Les Rencontres de La Foncière, à Genève et à Zurich. Portant sur des sujets d’actualité liés à l’immobilier, ces séminaires de haut niveau permettent à un public choisi d’entendre de grands spécialistes.
Rappelons que La Foncière, fondée en 1954, est cotée en Bourse suisse et dispose d’un parc immobilier de plus de 200 immeubles, répartis principalement entre les cantons de Genève, 42%, et Vaud, 44%. Il est composé de 61% d’immeubles résidentiels, 24% d’immeubles mixtes et 14% d’immeubles commerciaux. Fin 2021, sa capitalisation boursière s’élevait à plus de 2 milliards de francs. Investissements Fonciers SA en est la société de direction.