Janet et Richard, d’inséparables Pâquisards

Janet et Richard sont voisins de chambres. Ils se connaissent bien car ils ont vécu aux Pâquis durant toute leur vie. Et les voici partageant le même palier à l’EMS Notre-Dame. Ils ont été si heureux de se retrouver qu’ils ne se quittent plus. Ils ont les mêmes habitudes, déjeunent ensemble, participent à des activités communes. Janet ne marche plus, elle se déplace en fauteuil roulant. Alors Richard se fait un point d’honneur de la promener là où elle le souhaite, dans ce quartier qu’ils connaissent si bien. Quelle chance de pouvoir maintenir ces sorties!
Richard, lui, est encore vaillant, mais il souffrait terriblement de solitude. Les journées à son domicile s’égrenaient beaucoup trop lentement. Richard confie à Janet: «Je n’ai jamais su me faire à manger. Alors, ce n’était pas le festin ces dernières années. Ici, c’est comme si j’allais au restaurant tous les jours, en bonne compagnie en plus». A Notre-Dame, il se sent chez lui et dit souvent: «Ce que je préfère, c’est le buffet du petit-déjeuner et les desserts».

Respect de la dignité et de l’autonomie

Janet était très angoissée à l’idée de déménager dans une institution, mais son appartement ne lui permettait plus de se déplacer en fauteuil roulant. A l’EMS, elle savait qu’il n’y aurait pas de barrière architecturale, mais elle redoutait de se sentir comme à l’hôpital. A son arrivée, elle a été largement rassurée en voyant des visages connus, dont celui de Richard. Sa plus grande appréhension, comme elle le chuchote à l’oreille de Richard, «c’était d’être infantilisée. Je craignais de perdre encore un peu plus mon autonomie, dit-elle. En réalité, c’est tout l’inverse, je me sens entourée, le personnel est chaleureux, à mon écoute, et m’aide dans les gestes quotidiens à conserver mon degré d’indépendance. C’est un peu ma deuxième famille». Elle a décoré sa chambre à son goût, un petit bout de son «chez-elle d’avant». C’est désormais, comme elle aime à le dire, «son refuge».